Bio/Milieu du X
La grande débandade du porno français sur internet !
A l’apparition d’Internet en France, et jusqu’au milieu des années 2000, il était facile de gagner de l’argent (parfois même beaucoup) avec des sites « pour adultes ». Il existait alors peu d’abonnés au Net, peu de fournisseurs de contenu et autres « sponsors » (sortes de grossistes proposant à un réseau d’affiliés la promotion de leurs sites moyennant commission). Il y avait peu de concurrence entre webmasters, relativement peu de clients potentiels, et donc ceux-ci n’avaient en bookmarks que quelques sites X qui drainaient l’essentiel du trafic français.
Surtout, les moyens de paiement proposés pour accéder à du contenu porno étaient différents, bien plus rémunérateurs pour les éditeurs de sites. Allopass n’existait pas, le paiement par carte bancaire peu répandu en dehors des sites américains, mais tous les « vieux » webmasters de l’hexagone se souviennent avec nostalgie du miraculeux « kit de connexion » fourni par une filiale de France-Télécom (Créanet), qui rémunérait les webmasters X au temps passé sur leurs sites par l’internaute, à la façon du bon vieux Minitel. À 9 francs la minute, puis 5, puis 2, nombre d’éditeurs de sites X ont ainsi fait de petites fortunes en revenue sharing, juste en vendant des accès à des sites de sponsors comme « ParisVoyeur.com » ou « AvecSonChien.com », édités à l’époque par le toujours actif et bien connu sponsor Carpediem.
LE BON VIEUX TEMPS DU FAR-WEST
La plupart de ces webmasters étaient de jeunes étudiants qui n’avaient rien à voir avec le monde du X. Certains étaient même mineurs, tel le célèbre et inénarrable Ryccou, 15 ans, qui faisait vivre toute sa famille grâce aux recettes d’affiliation de son réseau de sites X ! C’était facile de se lancer dans les affaires : on apprenait un peu le html 1.0, et l’on pouvait créer de petits sites pornos vite torchés. On les blindait de bannières clignotantes renvoyant vers les sites des quelques sponsors présents sur le marché, et étudiant et sponsors se partageaient les revenus générés par le kit de connexion utilisé par le client.
Alors que la plupart de ces webmasters-pionniers se contentaient de gérer des sites en marque blanche conçus par d’autres et d’encaisser les recettes afférentes, certains petits malins ont préféré rebondir en investissant l’argent récolté auprès des sponsors dans leurs propres productions, développant des sites à concept originaux et devenant à leur tour producteurs et distributeurs. Parmi ceux-ci, citons: Milukman, inventeur du revenge porn français avec jemevenge.com et pourlabonnecause.com ; Old Nick et son porno loufoque avec orgsex.com ; et bien sûr Jacquie et Michel qui, à une échelle nettement plus large, ont popularisé l’exhib d’amateurs avant d’inventer le porno reportage. Comme par hasard, ces indépendants créatifs présents sur le Net dès ses débuts en France sont parmi ceux à être encore en activité aujourd’hui, sans doute parce qu’ils ont su ne pas baser tout leur business sur les affaires des autres.
A l’aube de ces années 2000, Internet était encore un peu le Far-west, l’État français ne savait pas comment réglementer et taxer ce réseau bizarre auquel il ne comprenait rien, et le porno n’était pas encore devenu un divertissement quasi grand public en libre accès partout. Aller sur Internet, à l’époque, c’était un peu s’encanailler en s’aventurant à visiter des sites plus ou moins avouables, et le consommateur de spécialités érotiques corsées et de niches particulières était prêt à payer pour voir en toute discrétion et anonymat ce qui lui était impossible de trouver ailleurs jusque là : porno classique, mais aussi SM hard, zoophilie, scatologie… voire pire.
PLUS QUE DES MIETTES À RAMASSER !
Aujourd’hui, mi 2015, le Net s’est imposé comme un média dominant, et l’ambiance chez les professionnels du porno est nettement plus morose, le marché pour le moins stagnant. La plupart des vieux pros du X sur le Net ne savent plus comment remonter la pente, et se lamentent sur leurs forums dédiés. Elle est révolue depuis longtemps, la grande époque des années 2000, les CA sont en chute libre et tout le monde sait qu’il n’y a guère plus aujourd’hui que de misérables miettes à ramasser pour quiconque voudrait se lancer dans le secteur.
Il suffit de fréquenter les forums de webmasters adultes pour se convaincre de la réalité de la crise du X sur le Net français. Le plus connu d’entre eux, Bizpowa, animé par les éditeurs de Voissa, n’est plus que l’ombre de ce qu’il était quelques années plus tôt. Alors qu’à la grande époque des dizaines de messages y étaient postés chaque jour, cinq ou six malheureux nouveaux sujets à peine s’y publient quotidiennement, le plus souvent pour se plaindre de la chute des recettes et venir chercher des idées de moyens pour l’endiguer. Visiblement, la grande Armada des petits étudiants qui espéraient « faire du gros cash » avec le cul sur Internet s’est considérablement réduite, ayant fini par déchanter et se tourner vers des activités plus orthodoxes… et plus rémunératrices.
Alors, pourquoi cet échec, et un tel ralentissement de l’activité économique de ce secteur depuis la fin des années 2000 ? Bien sûr, tous les professionnels français vous parleront d’abord de ces maudits « tubes », ces énormes sites de partage de vidéos gratuites apparus au milieu des années 2000 (YouPorn, PornHub, Xhamster…), qui ont mis à la libre disposition du public ce qu’il fallait autrefois payer. Selon ces pros, la VOD (Video On Demand) française serait donc morte parce que les clients trouvent à présent tout le porno du monde sans avoir à payer.
L’argument n’est pas faux, mais pas totalement vrai non plus. Certains gros acteurs de la VOD française continuent d’exister et de se développer parce que leurs moyens financiers leur permettent un rythme de production quotidien qui court-circuite les tubes. Les clients accros au porno-reportage savent par exemple qu’ils ne trouveront pas gratuitement la dernière nouveauté de J&M, et qu’il leur faudra prendre leur Allopass ou leur abonnement CB. Mais il faut avoir la puissance de feu et le réseau d’actrices et de réalisateurs indépendants de J&M pour arriver à proposer de la nouveauté chaque jour. Ce qui est évidemment rarissime dans la France porno d’aujourd’hui, où même une institution comme Dorcel est à la peine, produisant peu.
LES ARNAQUES À LA « CB 30 » ONT TUÉ LA CONFIANCE DU CLIENT, ET DONC LE MARCHÉ
L’argument des tubes-qui-ont-tué-la-VOD est en vérité un peu faux-cul, et pratique, car il permet aux gougnafiers du X, principaux responsables du marasme actuel, de se dédouaner de toute responsabilité dans la crise que subit l’ensemble du secteur. En effet, la réalité est plutôt que la plupart des gros acteurs du marché (sponsors, fournisseurs de contenus, webmasters) ont joué jusqu’à présent la politique commerciale de la terre brûlée en mettant au point des astuces de racolage et d’accroche du client certes efficaces mais mortifères à moyen terme pour l’ensemble de l’industrie : on en constate les résultats aujourd’hui.
Parmi ces astuces marketing, évoquons surtout la fameuse arnaque (légale mais tellement borderline) de la « CB30 » et ses dérivés (« CB60 », « CB90 ») : il s’agit de proposer à l’internaute un accès soi-disant « gratuit » à l’ensemble du site pour une période donnée (30, 60 ou 90 minutes)… avant de débiter en toute discrétion sa carte de 3 mensualités à 30€/mois. « Pour votre confort », bien sûr, « afin d’éviter d’avoir à penser à repayer chaque mois ». C’est gentil et philanthrope de la part des sponsors, mais à 90€ le prélèvement d’un coup, le client sent surtout d’abord et avant tout qu’on la lui a mise bien profond dans le baba. Car bien sûr, une fois acceptée la « période d’essai gratuite », le lien de désinscription est difficilement trouvable sur le site. Quel naïf ce client ! Mais c’est aussi pour ça qu’on l’aime tant dans le porno, hein : tant qu’il bande, il a du mal à penser.
Quoiqu’il en soit, ce procédé a fait en quelques mois ou courtes années les fortunes de « sponsors » et « brokers » peu scrupuleux, insouciants de l’avenir du X français car exclusivement intéressés par le cash à court-terme que ça leur rapporte. Résultat : les forums de consommateurs sont aujourd’hui envahis de plaintes de clients de sites X dégoûtés d’avoir été grugés par ce système, et c’est l’ensemble du monde de la VOD porno qui en a pâti, poussant les consommateurs à abandonner les sites payants pour se tourner vers les tubes gratuits.
APRÈS LA « CB30 », TOUS LES WEBMASTERS X SE METTENT AUX SITES DE RENCONTRES !
Après avoir tué le marché de la VOD porno par leurs excès marketing, restait à nos rapaces de sponsors toujours en recherche de nouveaux profits à changer leur fusil d’épaule en s’attaquant à la nouvelle « niche » juteuse à la mode : les sites de rencontres. Fascinés et jaloux des réussites des Meetic et autres AdopteUnMec, tous les fournisseurs de contenu X se sont vite reconvertis dans le marché de la rencontre sexy en ligne (ou ont développé des branches « rencontre »), proposant à leurs affiliés de promouvoir des foultitudes de pseudos sites et vrais pièges à gogos, peuplés de d’avantages d’animatrices roumaines ou indiennes, de robots et de fakes comptes que de vrais inscrits. Des photos de filles aguicheuses et des bannières salaces clignotent partout sur les pages ; Léa, Daphné et Mélissa habitent près de chez toi et te harcèlent en mode SMS-petit-nègre pour venir te sucer ou que tu viennes les sauter de toute urgence, et en plus ce sont des bombes atomiques. Pas très crédible, mais bon, le client est con, hein, on le sait, donc il y aura toujours des gogols au fond de leur cambrousse qui mordront à l’hameçon. La stratégie est simple et efficace, comme toujours : chaque nouveau membre doit rapporter à très court terme au webmaster et à l’éditeur/sponsor/broker. Peu importent les moyens et les promotions utilisés, peu importe l’absence de fidélisation. Les abos « One shot » à 80 ou 90 euros tout le monde adore, à commencer par les webmasters qui encaissent 50% des recettes, alors tout le monde est content. Sauf le client bien sûr, furieux d’être là encore souvent prélevé à coup d’abonnement récurrents opaques inspirés du système « CB30 » (on ne change pas les bonnes habitudes qui rapportent), et dégouté de ne pas retrouver sur le site la bombasse rousse à gros seins censée habiter à deux pas de chez lui et qui rêvait de lui faire une gâterie avant qu’il ne se décide à sortir sa CB. Mais bon, encore une fois, qu’est-ce qu’on s’en fout du client, du moment qu’il a payé ? Il ne reviendra plus ? Pas grave, on l’a entubé de 80 à 120€ d’un coup, et multiplié par tant de gogos potentiels, ça chiffre vite.
APRES LA RENCONTRE, ON VA POURRIR LE MARCHÉ DE LA WEBCAM !
Le marché de la rencontre étant aujourd’hui saturé par des milliers de sites approximatifs aux contenus similaires, et les gogos connaissant maintenant la combine des fausses chaudasses de leur région, les petits étudiants qui composent toujours l’essentiel de la population des webmasters ont de plus en plus de mal à gagner de quoi se payer leur bouteille de J&B en boite et rouler des mécaniques devant leurs potes en se vantant de bosser « dans le X biz ».
La VOD et la rencontre c’est mort, alors reste quoi ? Les sites de webcam où des filles s’exhibent moyennant 1 ou 2€ la minute ? Ok, c’est parti, et voilà nos sponsors pornos qui se mettent à proposer à leurs affiliés de promouvoir une multitude de sites similaires renvoyant vers les mêmes sempiternels studios de production de live-shows par webcam. Vite identifiés par les clients comme autant d’arnaques inspirées des précédents pièges à cons dont ils ont été victimes, ces sites de webcam sont certes attractifs car les filles ont l’air réelles, mais les tarifs du temps passé en ligne à chatter avec une amatrice nue devant sa webcam reviennent à dépouiller le consommateur, à qui il est de plus en plus difficile en ces temps de crise de faire payer quoi que ce soit, y compris du voyeurisme et de la branlette en ligne. Surtout, les clients sont désormais éduqués et informés, connaissent de mieux en mieux le Net et ses pratiques douteuses, et savent qu’ils peuvent aussi s’astiquer gratuitement sur des sites de webcams en libre accès comme Chatroulette ou Chaturbate. Le modèle économique est donc peu intéressant pour les webmasters ayant peu de trafic (soit 98% d’entre eux), et rarissimes sont ceux à faire des recettes pouvant servir à se sortir un salaire.
ET MAINTENANT, PLUS QU’À RUINER LE MARCHÉ DE LA VOYANCE !
Reste aujourd’hui la voyance en ligne, nouvel et prometteur Eldorado temporaire et provisoire des ex pros du porno sur le Net. Qui, là encore, s’y mettent tous comme un seul homme depuis quelques mois. Goracash et Nostracash sont les principales entreprises actuellement spécialisées en voyance sur le Net en France, toutes deux créées et gérées par des anciens du porno sur le web. Comme pour le X, les techniques de vente de prestations de voyance sont agressives et peu regardantes sur l’éthique et le respect du consommateur. L’important est, comme d’habitude, de ramasser beaucoup, et vite. Et, comme toujours, tant pis si on bousille la confiance du client et la réputation du secteur : on se sera gavés tant qu’on en aura eu l’occasion, et avec un peu de chance notre boite finira même cotée au CAC40 (comme le groupe Rentabiliweb, qui a dû rendre très discrètes ses activités pornos aux investisseurs pour avoir l’honneur d’entrer en bourse).
EX-STARS À LA RUE
Un qui n’a pas réussi à finir coté en bourse, c’est John B. Root. Comme de nombreuses autres gloires du X des années 90, il n’a pas bien négocié le virage Internet, à sous-estimé l’ampleur du développement du business du X sur le Net, et sa boite de production qui tournait un peu à l’ancienne un porno gentil et pseudo-chic a déposé le bilan. Disons aussi qu’il a eu l’inconscience de déclarer ses actrices (chose peu courante dans le milieu), de leur faire des fiches de paye, et donc de s’exposer à la voracité de l’Urssaf. Bref, signe que ça ne va plus très bien pour lui comme pour d’autres gloires passées, il s’est inscrit récemment sur le forum Bizpowa. Comme un modeste webmaster débutant, il vient y chercher des astuces et des conseils, et des partenariats bénévoles pour l’aider à remonter l’audience et les recettes de ses sites. D’autres, comme le réalisateur Nick Tameuf, se sont reconvertis dans la rédaction de textes et de descriptions de vidéos porno, et font de la retape pour vendre des prestations n’ayant plus rien à voir avec la production. Faut dire qu’il faut un certain talent pour écrire des accroches du style « Mate cette salope blonde à gros nichons se faire déchirer l’anus par un étalon black monté comme un âne ! ». C’est pourquoi Gilles vous le fera au tarif « très discount de 0,80€ par titre + description unique de 156 caractères » si vous ne savez pas le faire vous-même. Paiement PayPal ou Payoneer de préférence, modes de règlements discrets sur des comptes virtuels difficilement traçables, que les sponsors proposent volontiers aux webmasters, voire sur un compte étranger. Car, quand même, les charges françaises ça fait trop mal aux fesses : elles ont déjà coulé tellement de boites du X, John et bien d’autres peuvent vous en parler.
Avant, Gilles était producteur-réalisateur porno et diffusait ses films sur le web. Mais ça c’était avant.
Le porno français sur Internet ? Ça eut payé, ma brave dame !
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