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Pourquoi le porno gay vintage fait-il bander plus fort ?

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Alors que désormais tous les jours des dizaines de nouvelles vidéos et aspirants porn stars font leur apparition sur la toile, le porno gay « d’autrefois » connaît un beau retour de hype. Le porno gay vintage est de plus en plus présent, notamment sur des plate-formes comme Tumblr. Mais qu’est-ce qui excite tant dans ce x faussement daté ?

Un lien fort avec l’Histoire de la communauté

C’est un fait que beaucoup de personnes ignorent mais dans les années 1970, les représentations des gays au cinéma et à la télévision étaient rarissimes. Qui plus est, quand un homo apparaissait à l’écran, c’était souvent pour jouer une caricature de folle, un méchant ou un personnage tourmenté ne pouvant composer avec ses « inclinations ». Le porno gay qui s’est démocratisé dans les seventies a eu le mérite d’offrir enfin aux garçons une image joyeuse et sexy de leur sexualité. Les acteurs pornos étaient des mâles charmeurs, bien dans leurs pompes, pleins d’assurance. De véritables héros, bêtes de sexe fières et décomplexées, faisant souffler un vent de liberté. Replonger dans les films vintage, c’est comme prendre son billet pour un retour dans le temps, là où à New York, L.A., San Francisco ou Fire Island, tout semblait possible et permis. Il y a là un aspect presque documentaire, la photographie d’une époque. Aussi un parfum de paradis perdu : c’était la période où l’on se lâchait entre buddies, en se perdant dans des étreintes clandestines sans trop songer au lendemain, là où le Sida n’existait encore pas.

wakefield pooleDu vrai cinéma porno

Si aujourd’hui des labels comme Cockyboys, Naked Sword ou Icon Male essaient de renouer avec un porno plus scénarisé et premium, force est de constater qu’on reste encore très loin du niveau des productions des années 1970. Car dans ces années là, celles de « l’âge d’or du porno », le x avait réussi à s’imposer comme un genre cinématographique en soi. Les films étaient diffusés dans des salles de cinéma (porno ou même traditionnelles), pouvaient devenir de véritables succès au box office. Une œuvre « explicite » comme Boys in the sand de Wakefield Poole avait ainsi même eu droit à une critique élogieuse dans le très sérieux magazine Variety.

vintage pornoEn partant à la découverte du porno gay vintage et de labels comme Bijou ou Hand in Hand, c’est tout un nouveau monde que l’on découvre, rempli d’histoires aussi excitantes qu’improbables. Il existe de véritables auteurs comme Wakefield Poole, Jack Deveau, William Higgins, Peter De Rome, Joe Gage ou, pour les français, Jacques Scandelari. Tous ces réalisateurs étaient portés par leurs fantasmes et un désir de cinéma. Ils ont produit des œuvres relevant l’ultime défi d’être à la fois travaillées dans la forme, inspirée sur le fond et extrêmement bandantes. On entend souvent dire que le porno scénarisé ou les formats long-métrages x sont synonymes de branlette intellectuelle, de porno plan plan ne remplissant pas leur mission d’objet masturbatoire. Aux sceptiques, on aurait envie de leur conseiller des films comme A night at the adonis, El Paso Wrecking Corp ou The Idol de Tom DeSimone : au rendez-vous, des intrigues fun, un point de vue sur la sexualité et des pulsions incontrôlables en compagnie de mecs super sexy.

Le grand point fort du porno gay vintage était de ne pas trop se prendre au sérieux. Il y avait certes une intrigue mais elle n’était jamais trop pompeuse, ne cherchait en rien à singer le cinéma dit traditionnel. Avec des dialogues regorgeant d’humour, ces films se regardent avec le sourire et la queue raide à la main. L’idée de génie des réalisateurs était de raconter leurs histoires en jouant habilement de l’abstraction. La mise en scène, les décors, les mouvements, suffisaient à raconter des choses sans avoir toujours besoin de faire parler des modèles pas forcément à l’aise avec l’incarnation d’un personnage.

jack wranglerDes garçons à tomber et l’absence d’étiquettes

Aujourd’hui, quand on cherche à se branler, on n’a plus que des mots clés en tête. On veut du twink, du hard, du daddy, du domi, du mâle en costard… Tout est labellisé, des styles de scènes aux modèles. Si le porno gay des 70’s et du début des 80’s véhiculait bien ses propres archétypes (on pense notamment au look viril du « clone », incarné à merveille par l’icône bombesque Al Parker, aux films de « frères », de prison…), il ne catégorisait pas. On nous vendait juste des mecs HOT, délicieusement en roue libre, naturellement virils. Des gars comme Casey Donovan ou Jack Wrangler avaient des corps de rêve mais surtout du chien, un charme qui crevait l’écran et qui aujourd’hui encore fait sauter les braguettes aussi bien des hipsters de 20 ans que des quinquas nostalgiques. Ils explosaient à l’écran en étant eux-mêmes, ils ne trichaient pas, s’éclataient de façon débridée, représentaient ce camarade rêvé avec lequel faire les 400 coups et baiser les 400 culs. Et on ne parle même pas de la désormais mythique pornstache et son charme ravageur…

Du sexe sans limite et FUN !

Si le sexe qui se présente dans le porno gay vintage a un goût si particulier, c’est parce qu’il est montré de façon complètement différente de ce que l’on peut voir depuis deux décennies. Ici, tout est extrêmement fluide, donne l’impression de laisser le champ libre aux surprises. Rien n’est sale, dégradant, subversif : tout est une question de jeu. Le sentiment de camaraderie dans les films des seventies est extrêmement fort. On ne cherchait pas spécialement l’amour mais on savourait la beauté des rencontres clandestines. Les scènes d’uro ou de fist, qui aujourd’hui sont désignées comme extrêmes, sont dans ces films noyées au milieu du reste, filmées de façon sexy et naturelle. La culpabilité est absente, ne subsiste que le plaisir. On baise partout et avec la banane : en extérieur, au bord de l’eau, dans les bars, les cinémas, les chantiers ou des appartements, entre deux joints ou deux bières.

Après l’orgasme, les gars sourient, se font des tapes amicales, respirent le bonheur. Autant dire qu’on est à mille lieux de la vidéo de 6 minutes trouvée en loucedé sur un tube, avec des trips bestialisés et un filmage crade, qui nous vide certes en un temps record mais en nous laissant un peu con après avoir craché la purée. Face à du « matos vintage », pas de gêne, pas de tabous : le sexe à l’état brut, montré comme une fête permanente.

Pour toutes les raisons évoquées plus haut, on ne saurait trop vous conseiller de vous en taper une devant du bon porno vintage. Votre teub vous dira merci… et votre moral aussi !

Thomas s'abreuve de porno depuis ses 15 ans. Après les premiers émois des VHS hétéros, il développe une passion débordante pour le x gay alors qu'Internet fait son apparition. Pornophage et curieux, tous les genres et fétiches attisent sa curiosité. Il partage ses fantasmes et addictions sur son propre blog, Gaypornocreme, et régulièrement pour le magazine gay Qweek.

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