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Catalya et Chris : un couple au rayon X

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Que faire, lorsqu’on est un couple libertin, que l’on veut changer de vie et gagner de l’argent grâce à son principal centre d’intérêt, à savoir le sexe ? Du porno, évidemment ! Catalya Mia et son époux Chris Demer ont sauté le pas, il y a trois ans. Récemment passés des plages torrides du Cap d’Agde au frais vignoble champenois, ces passionnés viennent de produire leur neuvième film. Rencontre.

Propos recueillis par Pierre des Esseintes

LaVoix du X : Pourquoi avoir choisi de vous lancer, en couple, dans le X ?

Chris : Nous sommes mariés depuis trente ans, et échangistes depuis une petite dizaine d’années. Le libertinage nous a peu à peu amenés au X. Nous avions envie de changer de boulot, de changer de vie, tout simplement.

Catalya : Maintenant, nous n’avons plus de boss, nous ne nous prenons plus la tête !

Quelle profession exerciez-vous avant ?

Chris : J’étais commerçant, dans le tatouage et le piercing. J’avais plusieurs boutiques, des affaires qui marchaient bien, d’ailleurs.

Catalya : Moi, j’étais aide soignante. J’ai toujours fait cela.

Et donc, un jour, vous avez décidé faire un film ?

Chris : En fait, nous nous sommes retrouvés dans le X un peu par hasard. Nous n’avons pas le parcours-type de la fille qui veut faire carrière, accompagné de son pseudo réal de mari ! Au départ, Catalya a fait un peu de porno, pour le délire, pour le trip candauliste. C’était un plus, nous ne pensions pas gagner de l’argent avec ça.

Catalya : Nous voulions faire un film sur ce que l’on vivait au Cap : le libertinage, les soirées cul, c’était notre mode de vie.

Chris : Je l’ai tourné pour le fun, sans savoir ce que j’allais en faire, à qui j’allais le vendre. Je n’avais jamais tenu une caméra de ma vie ! Finalement j’ai vendu le film à Jacquie et Michel. C’était il y a trois ans.

Pourquoi, en 2013, se lancer dans le X, alors que tout le monde sait qu’il n’y a plus beaucoup d’argent à gagner dans ce business ?

Chris : Faut bien faire quelque chose ! Il est certain que je n’ai jamais gagné aussi peu ! (rires) Mais ça me plaît. On arrive à manger, c’est l’essentiel. Se lancer dans le X, ce n’est pas un projet, ni une carrière. Mais j’essaye de faire ce job le plus sérieusement possible. Quand j’en aurai marre, j’arrêterai. Pour moi, c’est d’abord une façon de vivre de ma passion. Avant, j’étais passionné par le tatouage, et un jour j’ai décidé d’en vivre. Pour le porno, c’est la même chose. Je fais du mieux que je peux, avec mes petits moyens. Je n’ai pas de grandes espérances, mais ça me convient.

Vous travaillez toujours avec les mêmes personnes ?

Chris : Oui, j’essaie de bosser le plus possible avec des pros. J’ai travaillé avec Pascal Saint James sur tous mes films. Il m’a énormément appris. Mon défaut, c’est que j’ai du mal à travailler avec de nouvelles personnes. Or, il est important, dans ce métier, de trouver des nouveaux et des nouvelles. Surtout des nouvelles ! (rires)

Vous n’avez jamais voulu faire le hardeur ?

Chris : Oh non ! (rires) Ce n’est vraiment pas mon truc !

Et le cinéma traditionnel ?

Chris : Non plus. Je produis du porno, c’est ce que j’aime faire, et ça s’arrête là !

Catalya, vous vous êtes tout de suite placée sur le créneau de la cougar ?

Catalya: Oh, vous savez, j’ai commencé le porno à 51 ans, difficile de jouer autre chose que la mère de famille ! (rires)

Chris : On s’est aperçu que c’était un vrai phénomène de mode. On essaie d’éviter les stéréotypes, comme celui de la cougar un peu bêbête, qui ne baise qu’avec des jeunes… En même temps, dans le porno, c’est difficile de ne pas tomber dans les clichés, on nous en impose tout le temps !

Catalya, que vous apporte le porno par rapport au libertinage ?

Catalya : Ce sont deux choses différentes. Le X, c’est un travail. Quand je tourne, je suis hyper concentrée, je dois toujours faire attention à mon image, me souvenir ou se trouve la caméra. Le libertinage, c’est la vraie vie, et du loisir.

Faire du porno ensemble a-t-il contribué à dynamiser votre sexualité ?

Catalya : Non, c’est même plutôt le contraire. Quand on est libertin et que l’on commence à bosser dans le porno, il faut un certain temps pour bien faire la part des choses. A partir du moment où les gens savent que vous travaillez dans le X, leur regard sur vous change. Dans le milieu libertin, les gens ont vite tendance à penser qu’une échangiste qui fait du X est devenue plus « facile ».

« Aujourd’hui, le politiquement correct a envahi le porno. »

Chris : Les gens qui disent que cela booste leur sexualité, c’est une connerie ! A moins de n’avoir vraiment rien fait avant ! Le porno, par rapport au libertinage que nous avons vécu, c’est quand même très soft. Aujourd’hui, le politiquement correct a envahi le porno. On doit tout le temps s’imposer des limites.

C’est-à-dire ?

Chris : On sait ce qui sera acheté, ou pas. Si on engage une actrice jeune, il faut qu’elle fasse bien ses dix-huit ans. Si on engage une cougar, il faut qu’elle soit très jolie. Pour vivre de ce métier aujourd’hui, il faut sans cesse s’adapter à ce qui marche, et rester en accord avec les exigences du distributeur. Chacun a un cahier des charges qui lui est propre. Par exemple, si l’on travaille pour Dorcel, il faudra engager une fille pas ou peu tatouée.

Catalya : Moi, par exemple, on m’a souvent dit que j’étais trop tatouée !

Certains regards en disent long...Quelles sont les actrices avec lesquelles vous avez le plus de plaisir à travailler ?

Chris : D’abord Catalya, bien sûr, mais nous nous connaissons un peu, c’est plus facile ! (rires) Catalya le prend très mal quand je lui dis qu’elle ne jouera pas dans un de mes films. Je me fais grave engueuler ! Ça prouve bien que ça lui plaît vraiment ! (rires) J’aime aussi beaucoup Dixie Valence, et Britney. Mais elles ne sont restées que quelques mois dans le business. J’aime aussi beaucoup Marina Beaulieu, une très bonne copine. Eva Lange est une bonne pro, également. J’ai aussi un bon souvenir de Titaïna, une superbe métisse avec des seins énormes, un personnage incroyable, comme on en rencontre au Cap d’Agde !

Avec qui auriez-vous le plus envie de bosser ?

Chris : Anissa Kate. C’est vraiment l’actrice que je préfère. Et aussi Jessie Volt.

Malgré toutes les contraintes que l’on vous impose, vous arrivez à mettre votre petite touche perso dans vos films ?

Chris : Moi, j’aime bien raconter mes petites histoires, qu’elles soient un peu piquantes, avec un peu d’humour. Il faut que le projet me plaise. Avec un projet strictement commercial, je n’y arriverais pas. Je pense que je serais même très mauvais ! (rires)

J’ai tourné un gang bang mémorable sur la baie des cochons…

Détente avant l'action

Détente avant l’action

Au Cap d’Agde, vous étiez devenu un couple incontournable…

Chris : C’est vrai que l’on faisait beaucoup de soirées ! Et j’ai tourné quatre scènes là-bas, entre autres un gang bang mémorable sur la baie des cochons, et une scène dans un cinéma porno bien trash, à l’ancienne…

Pourquoi avez-vous quitté le Cap ?

Catalya : Il y avait trop de vent ! Et puis, je n’aimais pas la région.

Chris : Nous aimions y aller en vacances, mais quand on y vit, ce n’est pas du tout la même chanson !

Quels sont vos projets de tournage ?

Chris : En ce moment, je bosse sur un projet intitulé Salope comme maman. J’aimerais bien faire un gros film, dans le même genre que L’initiation libertine de ma femme au Cap d’Agde. Sinon, je rêve de réaliser une parodie. J’ai un projet en tête depuis longtemps : une parodie porno de la Fièvre du samedi soir. Ça s’appellerait La baise du samedi soir, tout simplement.

Catalya, quel genre de rôle aimeriez-vous tenir ?

Catalya : J’aimerais faire des films plus fetish, avec de jolies tenues… Pas facile, quand les budgets sont serrés ! Alors pour l’instant, je reste cougar ou mère de famille… Ça me plaît quand même !

Envisagez-vous de tourner pour d’autres productions, ou préférez-vous tourner en exclu pour Chris ?

Catalya : Au départ, nous avions décidé que je tournerais principalement pour Chris… À moins que l’on m’offre un rôle intéressant dans une grosse prod !

Chris : Je préfère que Catalya tourne moins pour les autres, ou même pas du tout, d’ailleurs ! Sauf si c’est pour quelqu’un que l’on connaît bien ou, plus rare dans ce milieu, que l’on apprécie ! (rires)

La prochaine étape, ce sera Catalya à la caméra ?

Catalya : Je travaille déjà sur le montage des films !

Chris : Bonne question ! Vous avez raison, c’est toujours mieux de filmer à deux caméras. D’ailleurs je commence à lui apprendre…

Vous allez continuez à tout faire à deux ?

Chris : Oui, le cadrage, le montage, le son, les photos… Il n’y a que comme ça que l’on peut s’en sortir !

Pierre Des Esseintes est auteur et journaliste, spécialisé dans les questions de sexualité. De formation philosophique, il est également sexologue. Il a publié, aux éditions La Musardine, Osez la bisexualité, Osez le libertinage et Osez l’infidélité. Il est aussi l’auteur, aux éditions First, de Faire l’amour à un homme et 150 secrets pour rendre un homme fou de plaisir.

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