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Garçons asiatiques : les mal-aimés du porno gay ?

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Il suffit de poser une question toute simple pour prendre conscience du problème : « Qui peut nous citer le nom d’une star du porno gay qui est asiatique ? ». Personne ? A moins d’écumer Google, il y a en effet peu de chances que vous ayez pu voir dans des multitudes de scènes de grands studios des modèles asiatiques. Le signe d’un racisme latent ?

De terribles clichés

L’absence de représentation des asiatiques dans le porno gay serait liée à des clichés qui ont la dent dure. Que celui qui n’a jamais entendu la triste blague selon laquelle les garçons asiatiques sont mal montés ose se manifester ! Au cœur d’une industrie où l’on cherche en permanence à séduire le client avec des calibres toujours plus imposants et des mâles ultra virils, les asiatiques n’ont bizarrement pas la côte. Interrogé sur la question par Time Out Beijing, le seul grand producteur de porno gay à l’international, Peter Le, revient sur toutes les caricatures qu’on inflige à sa communauté. Dès les années 1970 et les vrais débuts du porno gay dans les salles, les garçons asiatiques ne trouvaient déjà pas leur place. On les jugeait trop peu masculins, asexués. Les mauvaises langues auraient même osé désigner une scène entre deux asiatiques de « scène lesbienne » (où comment, l’air de rien, allier racisme et misogynie).

Catalogués comme « des petites bites », les mâles asiatiques auraient du mal à faire bander. Tous les labels historiques se défendront bien d’être racistes mais force est de constater qu’ils n’embauchent quasiment aucun modèle de cette origine et qu’ils n’essaient jamais de « pousser » un garçon asiatique pour en faire une pornstar. D’après eux, cela ne ferait pas assez vendre… Contrairement aux modèles blacks ou latinos volontiers catalogués comme des bad boys ultra virils et super membrés, la figure du garçon asiatique reste floue, visiblement compliquée à « marketer ».

Un racisme latent également présent au sein de la communauté gay

Il suffit malheureusement d’aller faire un tour sur des applications comme Grindr pour découvrir avec stupeur que certains gays ont en effet un véritable problème vis à vis des garçons asiatiques. On peut ainsi y trouver une flopée de profils racistes scandant de lapidaires « No Asiat ».

Tim, jeune asiatique vivant à Paris, dit ressentir ce racisme qui ne dit pas son nom : « Je me fais fréquemment jeter par les mecs, surtout sur les applications, car les gens n’y prennent pas de gants pour dire ce qu’ils pensent. Je ne calcule plus le nombre de fois où on m’envoie balader en me disant « pas mon style » sans même me dire bonjour. Quand tu cherches à creuser, on te dit que c’est pas du racisme, juste une question de feeling. Mais il y a un vrai racisme et d’énormes préjugés. C’est très fatigant, quand tu parles avec un mec pendant des semaines et qu’au moment de la rencontre, à moitié sur le ton de l’humour, il ose te demander si ce qu’on dit sur les asiats est vrai et essaie du coup de savoir si tu as un sexe plus petit que la moyenne ».

Le rejet se mêle à quelque chose de tout aussi violent et étrange : un fétichisme lié à l’origine ethnique. Tim admet : « Tu as d’un côté des mecs qui sur un ton condescendant clament ne jamais vouloir coucher avec un asiatique, et de l’autre tout un tas de pervers qui fantasment sur tes origines. Je me méfie tout autant de ceux-là, ils ont encore plus d’idées préconçues et s’imaginent qu’on est tous passifs, introvertis et soumis ! »

Un modèle à part : Peter Le

Dans cette véritable jungle, le bogosse américain d’origine asiatique Peter Le n’a pas manqué de courage pour se faire sa place. Roi du fitness et entrepreneur, il a écrit plusieurs livres de coaching et a tenté sa chance en tant que modèle. C’est là qu’il s’est rendu compte que pour les garçons asiatiques les choses étaient plus compliquées que pour les autres. Attiré par le porno, il s’illustre dans quelques solos avant de lancer son propre site porno gay : Peter Fever.

Son but affiché : bousculer les stéréotypes et montrer des mecs asiatiques fiers de leurs origines et de leur corps. « A travers mon site j’ai eu envie de montrer que, oui, il existe beaucoup d’asiatiques virils et très bien montés » déclarait-il récemment en interview. Avant Peter Fever, le porno gay asiatique existait uniquement à travers des petits sites amateurs (dans le genre, le groupe Gay Asian Network s’est imposé comme une référence avec plusieurs labels comme Asian Boys, Gay Asian Amateurs ou encore Asian Boy Feet). Peter Le a souhaité en tant que producteur flirter davantage avec le mainstream. Il a ainsi créé une websérie scénarisée à succès, The Asiancy, qui en est déjà à sa dixième saison ! Peter a aussi lancé de petites stars du x gay, popularisées quasi exclusivement grâce à ses productions, comme le chinois Eric East, désigné par les pornophiles comme « la première pornstar chinoise du porno gay ».

 

Si Peter Le et son protégé font plaisir à voir et défient les standards, tout n’est pas toujours rose. Peter Le admet avoir souvent du mal à trouver des modèles sérieux. Il reçoit beaucoup de candidatures de garçons chinois mais peut osent passer à l’acte. En Chine, là où le rapport à l’homosexualité est conflictuel et où la censure a tendance à perdurer, la fanbase de Peter Fever ne cesse de s’agrandir mais peu de personnes sont prêtes à rejoindre l’aventure…

S’il est une image forte du porno gay, Peter Le n’en reste pas moins lui-même légèrement controversé. Ses fans regrettent qu’ils ne se mouille pas davantage. Peter n’a en effet jusqu’ici « que » réalisé des scènes derrière la caméra et tourné dans des solos. Et quand on l’interroge sur sa sexualité, il se dit bisexuel. D’où l’importance pour lui d’apparaître souvent en public aux côtés d’Eric East qui pour le coup est « out » et y va à fond. Mais malgré sa popularité, Eric East ne tourne pas encore pour les plus grands studios américains…

 

Serait-il temps de lancer un hashtag #gaypornsowhite ? On espère en tout cas voir de plus en plus de beaux garçons comme Eric East dans le porno gay et que les stigmatisations finiront par cesser…

Thomas s'abreuve de porno depuis ses 15 ans. Après les premiers émois des VHS hétéros, il développe une passion débordante pour le x gay alors qu'Internet fait son apparition. Pornophage et curieux, tous les genres et fétiches attisent sa curiosité. Il partage ses fantasmes et addictions sur son propre blog, Gaypornocreme, et régulièrement pour le magazine gay Qweek.

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