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Pourquoi faut-il acheter son porno ?

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On a toujours des excuses pour regarder du porno sans le payer : trop de sites différents, trop dur de faire un choix, des fins de mois difficiles qui font qu’on n’a pas forcément envie d’investir dans ce « divertissement » si méprisé que constitue le x. Mais à force d’opter pour les tubes et le piratage, n’agissons-nous pas contre nous-mêmes au final, en plus de fragiliser ceux qui nous apportent du plaisir ?

« Payer pour du porno ? N’importe quoi ! »

Il suffit de lire quelques commentaires sur des sites à forte audience ou sur les réseaux sociaux pour observer le profond mépris, le cynisme et l’ignorance que suscite le porno. De nombreux internautes ne trouvent même pas cela concevable de dépenser mensuellement une petite somme pour payer son porn. Et ce refus est encore plus marqué chez les plus jeunes, ceux qui ont découvert les plaisirs solitaires devant les tubes et pour qui, comme c’est le cas avec le cinéma et la musique victimes de piratage, considèrent la gratuité, peu importe qu’elle soit illégale, comme une norme.

S’il est déjà difficile de lutter contre le piratage pour des divertissements dits « mainstream », c’est encore pire pour les productions adultes. On peut lire ici et là des remarques du type « De toute façon vue la qualité du film je vais pas payer pour ça », « C’est un milieu pourri d’idiots et de drogués, je ne veux pas participer à ça » ou encore « Le porno véhicule trop de clichés, est responsable de la misogynie persistante dans la société et de toutes les violences possibles ». Le porno a mauvaise réputation, est sans cesse caricaturé. C’est valable pour les films, les réalisateurs et les modèles : on les juge, on les moque, on les décrédibilise. On refuse de voir l’aspect professionnel, on clame que baiser devant une caméra n’est pas un travail et donc que cela ne mériterait pas salaire.

Être modèle n’est pas donné à tout le monde (outre une grande forme et entretien physique, il faut être souple, savoir jouer avec la caméra, marquer par son attitude, son charisme, parvenir à être excité et assurer le show devant un réalisateur et/ou une équipe technique), sortir une bonne scène ne se fait pas en un clin d’œil (il faut trouver les bonnes personnes qui vont ensemble et donnent l’impression de s’éclater, les diriger, maîtriser le filmage, le montage et avoir un bon sens marketing). C’est bien du boulot et pas qu’un peu. Aujourd’hui, surtout en France, monter une boîte de production est un challenge risqué : le marché américain dispose souvent de moyens face auxquels on ne peut lutter.

Pour du porno qualitatif

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Ce qui est certain, c’est que le niveau ne s’élèvera jamais si personne ne paie. Si peu d’internautes s’abonnent, la production ne peut monter en gamme. Faire un film avec un casting éclectique, un filmage de qualité, une belle lumière, des chouettes décors et une intrigue qui tient la route, ça peut coûter très cher. On ne peut que saluer Jacquie et Michel de se lancer dans l’aventure avec leur production Elite.

Les premiers à railler le porno le cantonnent au gonzo. Mais comment peut-on aspirer à autre chose ou davantage de diversité quand on tue à petit feu l’industrie en ne regardant que des extraits ou des vidéos piratées ?

Si le porno cartonnait dans les années 1970, c’est parce qu’il remplissait des salles de cinéma. S’il a explosé dans les années 80 et 90, c’est grâce aux ventes de VHS et de DVD. Il y a sans doute eu une lassitude du consommateur qui devait payer très cher pendant longtemps pour voir son porno : des centaines de francs pour une VHS, 60 à 80 euros pour un DVD qu’on allait user jusqu’à la corde. On peut comprendre que les amateurs aient décidé de réduire la cadence. Mais cet argument ne tient plus aujourd’hui : beaucoup de sites proposent des abonnements autour de 20-30 euros par mois en donnant accès à des centaines voire des milliers de vidéos.

Pour respecter ceux qui nous font bander

C’est un secret de polichinelle dans le milieu mais beaucoup de modèles participant à des porn amateurs ne sont parfois payés que 100 à 200 euros. C’est très peu pour céder son image et avoir des photos et vidéos de soi sur la toile pour toujours. Les producteurs sont les premiers à déplorer de payer si faiblement leurs performers de choix. Le marché est fragilisé, il faut s’adapter, faire des économies. Forcément, en tentant de vivre de l’industrie du sexe, la majorité des modèles pros se retrouvent à doubler les tournages avec des activités d’escort.

Payer pour son porno permettrait à ceux qui nous font rêver et jouir de travailler dans des conditions plus confortables et de voir leurs durs efforts pour nous procurer des orgasmes solitaires récompensés. Ne pas payer c’est encourager les mauvaises conditions de tournage, les abus, l’exploitation aussi (on sait tous que dans les Pays de l’Est, ce qui se passe du côté des tournages n’est vraiment pas joli joli).

Parce qu’on est quand même mieux avec un accès premium

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Que celui ou celle qui n’a jamais perdu une soirée sur les tubes se manifeste ! Ca ne vous a sûrement pas échappé : quand on navigue sur ces plateformes, il faut passer beaucoup de temps avant de trouver LA vidéo qui peut nous faire jouir. Certes, cette quête peut s’avérer amusante au début,  faire monter la tension sexuelle. Mais à force, on se dit qu’on perd vraiment du temps. Ne tomber que sur des vidéos cheap, abuser des tags sans succès, se prendre en pleine poire tout un tas de publicités intempestives ou des virus…

Quand on paie son porno, qu’on s’abonne à un site, on est plus confortable : en général tout est bien classé, organisé et le contenu dispose d’une ligne claire. Tout est à dispo, il n’y a plus qu’à se servir. Et pour les indécis qui n’arrivent pas à choisir un studio plutôt qu’un autre, il existe également de plus en plus de plateformes payantes qui proposent des vidéos de différents labels, des univers variés qui peuvent aller avec toutes les humeurs et envies.

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La réalité virtuelle : un dernier espoir ?

Si Internet a fragilisé le x, que la 3D n’a jamais percé, les producteurs comptent beaucoup sur la réalité virtuelle pour relancer le marché. Si elle n’échappera pas non plus au piratage, cette dernière devrait, au moins au moment de sa démocratisation, permettre un petit boom à ceux qui tenteront l’aventure comme J&M Immersion.

Le contenu étant immersif, on ne voudra pas se retrouver devant n’importe quoi, on recherchera davantage de la qualité. Et contrairement au porn amateur qui peut être singé avec plus ou moins de succès par des anonymes exhibs, le matériel particulier requis pour livrer du porno « VR » ne sera pas à la disposition de tous pendant des années. Avec cette nouvelle technologie, les boîtes de production peuvent espérer voir changer les habitudes des consommateurs, plus curieux et, dans un monde idéal, plus responsables.

Thomas s'abreuve de porno depuis ses 15 ans. Après les premiers émois des VHS hétéros, il développe une passion débordante pour le x gay alors qu'Internet fait son apparition. Pornophage et curieux, tous les genres et fétiches attisent sa curiosité. Il partage ses fantasmes et addictions sur son propre blog, Gaypornocreme, et régulièrement pour le magazine gay Qweek.

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