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Du porno et du trash… des invités subversifs pour Chéries-Chéris 2016

Chéries-Chéris, c’est le festival du film lesbien, gay, bi, trans et plus de Paris. Du 15 au 22 novembre 2016, c’était la 22ème édition sur les MK2 Beaubourg et Quai de Loire. Au programme : 8 jours de cinéma, de rencontres et de débats avec des réalisateurs du monde entier… L’occasion de revenir sur la programmation de cette année en trois portraits.
- Bruce LaBruce, invité d’honneur du Festival
La légende vivante du cinéma queer est mise à l’honneur cette année à travers une rétrospective composée de ses trois premiers longs métrages : No Skin Off My Ass, Super 8 1/2 et Hustler White.
Introuvables en DVD, ces films cultes n’ont, pour la plupart, plus été montrés en France depuis près de vingt ans. Remastérisés en 2015 par le Toronto International Film Festival (TIFF), ils seront projetés pour la première fois dans une copie numérique haute définition, tirant le meilleur parti des sources originelles en 8 et 16 mm.
S’inscrivant dans la veine du cinéma underground et contestataire de Kenneth Anger, Bruce LaBruce débute son activité cinématographique en filmant ses amis dans de petits courts métrages faits de bric et de broc. Il développe son goût pour un « artisanat » du cinéma et rejette ses formes les plus académiques, ainsi que la grammaire technologique. Avec No Skin Off My Ass, il réalise son premier long métrage, d’abord projeté dans des clubs gays, puis dans de nombreux festivals. Le début de sa carrière coïncide avec l’explosion des festivals de films LGBT un peu partout en Occident et il acquiert rapidement une renommée internationale qui atteindra son pinacle avec Hustler White. Le film obtiendra un grand retentissement en France, notamment suite à une polémique autour de sa classification, qui fera intervenir Jack Lang, alors ministre de la Culture pour lui éviter d’être classé X.
Bruce LaBruce a donné une Masterclass en préambule de la séance de No Skin Off My Ass, dans laquelle il est revenu sur ses débuts et sa vision très personnelle du cinéma.
- Dennis Cooper, rencontre avec un phénomène trash et subversif
Ce jeune sexagénaire américain, fan de Verlaine et Rimbaud, mais aussi de Sade, est surtout connu pour être un pionnier du « queercore ». Ce mouvement culturel, influencé par les punks, se détache de la communauté gay et lesbienne établie, jugée trop amorphe. Le queercore investit la musique, l’écriture et le cinéma pour dénoncer la discrimination et les préjugés envers les homosexuels. Un artiste tellement « trash » que Google a carrément fermé son blog en juin dernier, le jugeant trop violent et non conforme à la ligne éditoriale et aux conditions générales d’utilisation de la plateforme où étaient hébergés les articles !
Fabuleux condensé de son univers et de sa vision apocalyptique, Like Cattle Towards Glow, ce sont cinq récits en apparence déconnectés, les pensées, désirs et fantasmes de 13 jeunes :
Un garçon se prostitue en faisant le mort pour un jeune client traumatisé par la disparition récente d’un ami. Le chanteur d’un groupe de punk, charismatique et désirable, se fait agresser sexuellement par un fan. En attendant un train, un jeune homme sous acide vit une parenthèse sexuelle avec un garçon dépressif persuadé de mourir dans très peu de temps. Deux marginaux coupés du monde et se prenant pour des loups-garous sont troublés par une proie qui les excite. Une fille épie les mouvements d’un beau mec à l’aide d’un drone et de caméras de surveillance.
Dennis Cooper était sur Paris pour le tournage de son film, rencontre avec un écrivain subversif.
« Pour ce film, tout a commencé en 2006 : quand on m’a demandé si j’aimerais réaliser un porno. Comme j’en avais toujours eu envie, j’ai écrit un script. Mais il a été jugé trop spécial et finalement le projet ne s’est pas fait. Des années plus tard, le producteur Jurgen Brüning l‘a lu et m’a proposé de travailler sur une nouvelle version. Comme je collaborais déjà avec Zac Farley, sur divers projets, ça nous a semblé naturel de faire celui-ci en tandem. » Quand on l’interroge sur ce que son film raconte de l’homosexualité d’aujourd’hui, Cooper répond : « LCTG ne raconte rien. Il explore des personnages spécifiques que nous avons créés. Ça parle de désir, de sexe et ce n’est déjà pas mal ! La majorité des personnages apparaissent comme queer, mais ce qui les unit est moins leur queertitude que le fait que leur rapport au sexe est plutôt compliqué. »
Like Cattle Towards Glow, de Dennis Cooper.
- James Franco, une icône gay ?
S’il en est un qui aime jouer l’ambiguïté avec sa sexualité, c’est bien cet acteur de 38 ans. Révélé au grand public pour son rôle dans Spiderman en 2002, il n’en finit pas de cultiver le mystère à coup de petites phrases ou d’interprétation de personnages homos. À cette image, il est à l’affiche de King Cobra, film d’ouverture du festival, dans lequel il incarne un escort gay et producteur de films pornos. Les rumeurs ne sont pas prêtes de se taire…
« Si votre définition de l’homosexualité et de l’hétérosexualité relève de savoir avec qui l’on couche, je pense que je peux dire que je suis un allumeur avec les hommes (…). C’est comme ça que je me définis. Oui, je suis un peu homo, et il y a un homo en James Franco. » C’est par ces phrases chocs publiées dans New-York Magazine que l’acteur avait jeté le trouble dans la communauté gay et aussi dans la gent féminine. Il n’en fallait pas plus (oui, parfois il en faut vraiment peu !) pour que la presse s’excite autour de cette affaire et continue à titiller l’acteur sur cette question.
Et ce n’est pas son dernier film en tant qu’acteur et producteur qui freinera l’élan. Dans celui-ci, il joue le rôle de Joseph Kerekes, escort et producteur de films X qui veut chiper (oh le vilain !) Brent Corrigan (célèbre acteur du genre) à celui qui a lancé sa carrière, incarné par Christian Slater. La bande annonce un film particulièrement sulfureux et osé dans lequel James Franco apparaît régulièrement dénudé (ce qui n’est pas pour nous déplaire). Malheureusement, le personnage de l’ancien prêtre n’est pas assez creusé pour que le film en vaille vraiment la peine. Les gentils et les méchants sont des caricatures de gays auxquelles on ne s’attache pas. Bref, un casting prometteur pour un film finalement pas à la hauteur. Les puristes, fans de Brent Corrigan et de James Franco repartiront déçus.
Ce n’est pas la première fois que l’acteur se glisse dans le rôle d’un personnage gay. Ce fut le cas dans le très bon Harvey Milk, en 2009. En effet, il y jouait le petit ami de l’homme politique. Mais ce n’est pas tout, puisque ce fut également le cas dans deux autres productions : Howl en 2010 et Sal en 2011, qu’il réalisait, au même titre de Interior. Leather Bar., un film interdit aux moins de 16 ans, explorant certaines thématiques dont le SM gay, et se basant sur les scènes coupées du film culte Cruising (La Chasse), de William Friedkin. En somme, une filmographie qui cultive le mythe.
Mais serait-il sur le point de faire marche arrière ? Même si, bien accueilli au dernier festival de cinéma indépendant de Tribeca à New York, il faudra profiter de l’un des festivals parisiens pour découvrir King Cobra. En effet, pour l’instant, aucune date de sortie française n’a été publiée. Serait-ce un moyen de ne pas trop choquer son important public féminin qui le déserte peu à peu ?
King Cobra, de Justin Kelly, 91’.
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