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Le Hentai, un art, au final, nippon ni mauvais

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C’est un peu comme entrer dans la 4e dimension et ne plus arriver à en trouver la sortie. Soit on se trouve dans un Collège fou, fou, fou, soit en plein milieu d’une rediffusion des Thundercats, version hard.

Il suffit de regarder les personnages de ces animés ou BD, puisqu’à la base, ne l’oublions pas, le hentai c’est comme les mangas : avant de se retrouver sur le petit écran, il s’agit quand même de livres imprimés [censurés pour la plupart, quel ennui…].

Alors oui, effectivement, on se retrouve toujours dans des saynètes plus ou moins trash. Les jolies petites étudiantes du style Candy, là, sont un peu plus délurées et se font franchement démembrer par leurs copains de classe, ou par d’étranges créatures tentaculaires. On est plus sur du Vanessa ou la magie des « verges », que sur la version originale.

À l’origine, dans le vocabulaire japonais, le mot hentai désigne un ensemble de termes tels que transformation, métamorphose (Goldorak go !) ou perversion. Albator n’a-t-il pas le look d’un pratiquant BDSM qui fréquente les donjons ? En Occident, on en a fait la dénomination commune pour tout ce qui concerne les mangas pour adultes.

« Allons-y à fond dans la perversion ! »

De nombreux hentais sont des versions hard de mangas existants, comme ici avec les personnages d’Emeraldas, Kei Yūki (Nausicaa) et Maetel (Galaxy Express 999), tirés de l’univers de Leiji Matsumoto : Space Pirate Captain Herlock, plus connu en France sous le nom d’Albator.

Parce qu’on en a eu, nous, du hentai sur récré A2, ou plus tard au club Dorothée. Ceux de ma génération ne savent peut-être pas que Nicky Larson (City Hunter en VO) c’en était ! Toutes les scènes de boule étaient, bien évidemment, supprimées avant la demande de validation au CSA. C’est un peu dommage, parce qu’on aurait bien aimé, nous, voir toutes les petites bombes, que le pervers privé se levait, se faire déglinguer dans tous les sens. Au lieu de ça, sa perfide et sexy assistante lui collait un coup de masse (One tonne™) sur le coin de la tronche et on passait à la scène suivante.

Alors comment expliquer le succès de ces coquins dessins ? Déjà, partez du principe qu’au Japon, le cul est mal vu (c’est le cas de le dire, leurs films X et leurs BD sont censurés), il faut donc bien se rattraper sur quelque chose, donc allons-y à fond dans la perversion ! C.Q.F.D.

Parce qu’au niveau déviance, les Japonais pourraient donner des cours aux plus gores des sites extrêmes. C’est que le nippon est salace ! Si on est, la plupart du temps, sur de l’hétéro plus ou moins standard, la mode de l’écolière chez eux dépasse les limites du raisonnable (à moins que les ados du style pré- ou post-pubère soient devenues légales depuis cette nuit). Déjà, différencions tout de suite deux types de hentai. L’Ero pour les hommes et les Ladies Comics pour ces dames. On peut d’ores et déjà y ajouter les catégories yuri (lesbiennes) et yaoi (gay) qui sont respectivement destinées au sexe opposé du genre qu’ils représentent (jusque-là tout le monde suit ?)

Et là on rentre dans le vif du sujet. Dans le hentai, les fétichismes sont poussés à l’extrême. Alors bien sûr on a de la soubrette comme dans he is my brutal master, version BDSM du ecchi (manga du style téléfilm érotique d’M6 en fin de soirée) he is my master, beaucoup d’écoliers et d’écolières (respectivement appelés shotacon et lolicon) et bien sûr tout ce qui a attrait au fantastique.

« Le Bakunyū ou poitrine qui explose »

Parlons un peu du Futunari, style de hentai dédié à des personnages hermaphrodites (équipés donc d’une bite et d’une vulve en même temps, pas super pratique puisqu’il faut quand même un partenaire, l’auto pénétration étant impossible) qui ont la plupart du temps des rapports sexuels avec des femmes et sont soumis(es) aux hommes (quel merdier !).

Alors pour vous donner un aperçu du genre de trucs que vous pourriez découvrir, si vous êtes du style à acheter vos billets, un an à l’avance, pour la Japan expo, voilà un petit bréviaire pour vous permettre de vous y retrouver. Accrochez vos ceintures, ou baissez vos futals au choix, on est partis.

Donc, on ne va pas revenir sur les notions de Yaoi, Yuri, Lolicon ou Shotacon, on vient d’en parler, z’aviez qu’à suivre au lieu d’avoir les yeux rivés sur vos smartphones. Nos amis du Pays du Soleil Levant adorent les gros seins (mais on n’est pas là dans un contexte de style « chéri, je me suis fait faire un petit 95D », on arrive plus sur du bonnet M, N voire Q, un peu comme du Lolo Ferrari) avec le Bakunyū ou « poitrine qui explose ». Comme pour la regrettée Lolo, la traduction se réfère sans doute à la pression existante dans la cabine pressurisée d’un Jumbo-Jet mettant en péril de trop imposants attributs.

City Hunter (Nicky Larson en France) est un hentai monté et remonté, passant du hentai à l’ecchi pour arriver au manga, les scènes et les dialogues « chauds » ayant été coupés au montage.

On parlait des Thundercats (ou Cosmocats en français) un peu plus haut, eh bien un style du même genre existe. C’est le Nekomimi, où les personnages possèdent tous les attributs du minou qui miaule à votre porte le soir pour « entrir » ou « sortrer » (ceux qui ont des chats comprendront la référence), soit, oreilles, queue et moustache.

« Une héroïne du style Sailor Moon, […] qui, bien évidemment… se prend une branlée »

Bien évidemment comme par chez nous, ou chez nos camarades Allemands ou Italiens, le fantasme de l’inceste est très représenté dans l’un des genres de cette littérature. Le Toddlerkon d’ailleurs va largement trop loin dans le style et je ne m’avancerai pas plus avant sur le sujet.

Alors bien sûr on y retrouve les catégories uro (Omorashi) et scato (Skatoro) sans qui bien sûr on ne saurait s’amuser en société… enfin pour certains. Ils éprouvent un certain plaisir à mater des scènes d’infidélité chères à des sites bien connus tels que screwmywife.com. Ils leur donnent d’ailleurs le nom de Netorare.

Les Nekomimi, ces créatures hybrides entre l’humain et le félin, sont très répandues dans la culture hentai, comme dans White liquor shop, le remake de Ranma 1/2 et autre Lamu.

Et on arrive, enfin, pour finir au truc le plus populaire du hentai : le Shokushu (que personnellement je prononce chauffe au cul, la suite de cet exposé vous expliquera pourquoi), ou le malin plaisir de se faire déchirer par une créature munie de multiples tentacules, du style pieuvre (ou autre octopode élevé en batterie dans une exploitation agricole non loin de Tchernobyl). Dans ce genre d’anime, on se retrouve la plupart du temps une héroïne du style Sailor Moon, qui affronte une créature dotée d’une multitude d’appendices (les adeptes de l’Appel de Cthulhu peuvent, peu ou prou, se faire une idée de la bestiole) et qui bien évidemment… se prend une branlée. Bon, là on est quand même sur du lourd, quand on n’a pas le niveau des Power Rangers ou de la Force G, on postule pas… gamine !

« Signé Cat’s Eyes et […] leur avant-gardisme quant au port du legging ultra-moulant »

Donc, notre héroïne se retrouve donc à la merci du vilain pas beau. Va-t-il la dévorer ? La trucider ? Ou en faire une version en kit ? Eh bien rien de tout ça. La créature (perverse cela va de soi) va la dézinguer à l’aide de ses tentacules par tous les orifices, bref, la rendre étanche à tout dialogue…

Le BDSM et en particulier le bondage (shibari) et les seins énormes sont des thèmes récurrents dans le hentai.

Je me souviens d’un temps (que les moins de mon âge ne peuvent bien évidemment pas connaître) où les héroïnes de mangas telles que Nausicaa dans Albator, Vénusia et Félicia dans Goldorak, faisaient (déjà) fantasmer toute la bande prépubère de mes potes d’école. Personnellement j’ai encore quelques souvenirs moites des Signé Cat’s Eyes et de leur avant-gardisme quant au port du legging ultra-moulant. Puis vinrent les filles, ultra-sexy, du plus pur style Russ Meyer (Supervixens, Ultravixens, bref avec des pare-chocs à faire péter les braguettes) des Cobra et autres Nikki Larson. Et je me dis que si (à l’époque) j’avais eu les versions hentai de tout ça, j’aurais eu des fins d’après-midi beaucoup plus constructives que celles que je passais, un œil sur la télé pendant que l’autre tentait vainement de résoudre une improbable équation d’un second degré jamais atteint.

La censure aura décidément fait beaucoup de mal à toute une génération de préadolescents (rendus quasiment tous dépressifs, suite de la diffusion de la petite maison dans la prairie, Candy et Rémy sans famille), qui ont dû attendre un long moment avant de découvrir la morne et plate existence d’une sexualité normalisée dans le politiquement correct.

Si vous souhaitez devenir un expert es-hentai, voici un lien où vous pourrez apprendre tout le vocabulaire qui lui est dédié, car bien sûr, pour traiter un sujet aussi vaste et complexe, un seul article ne saurait y suffire : Les termes du hentai (et plus généralement du sexe à la nippone).

Si vous le souhaitez, vous, oh novices en la matière ! discuter avec votre main gauche devant un bon petit hentai on vous en a sélectionné quelques-uns.

La Blue Girl (Injû gakuen)

de Maeda Toshio, produit en 1992 par Daiei Co.ltd.

En résumé : « Miko Mido est l’héritière du clan ninja Miroku, qui excelle à l’utilisation des techniques de « sexcellerie » (pratiques sexuelles pour soumettre l’adversaire) et a passé un accord avec les shikimas, des esprits démoniaques. Ceux‑ci ont promis d’éliminer tous leurs ennemis tant que celui‑ci conserverait la relique qui a scellé l’accord, afin de maintenir la paix. Cette dernière est volée par un clan rival. Miko devra tout faire pour le récupérer. Seul problème, sans être une débutante, ses adversaires sont souvent bien plus forts qu’elle. Sa seule chance de gagner est d’utiliser à fond ses techniques ».

Bible BlackSexe et magie noire (Baiburuburakku)

de Active Soft, produit de 2002 à 2003 par Studio Jam/Milky Anim.

En résumé : « Minase est un lycéen ordinaire jusqu’au jour où il découvre par hasard un très ancien et mystérieux livre de magie noire dans les sous-sols du lycée, dans une pièce maculée de sang et décorée de symboles occultes. Ce livre attirant et inquiétant à la fois recèle des sorts, en particulier des sortilèges d’amour permettant de transformer la plus chaste des saintes-nitouches déléguée de classe en une bombe assoiffée de sexe. Bientôt, Minase ne peut plus se passer de ce livre qui lui permet d’avoir toutes les femmes qu’il désire. Parallèlement, une mystérieuse et inquiétante femme, le professeur Kitami, semble de plus liée à cet étrange livre et à son aura de magie noire. Elle possède de mystérieux pouvoirs qu’elle utilise afin de soumettre les élèves du lycée (garçons et filles) à ses désirs sexuels insatiables. Elle compte bien utiliser l’emprise qu’a le livre sur Minase à ses propres fins… ».

Discipline – The Hentai Academy (Dishipurinsai shūshō)

de Active Soft, produit de 2003 à 2004 par Studio 9 Maiami/Dthree (D3)

En résumé : « Takuro Ayami débarque à l’internat de l’académie St. Arcadia afin d’y être incorporé. Il est accueilli par Otokawa Saori qui lui présente les trois autres internes (que des filles aux mœurs légères !) : Miyagashi Yuki, Yamuri Nanami et Kaneda Maiko. Il est persuadé d’être entré au paradis. Mais le lendemain, il fait la connaissance du club de sociabilité et de ses cadres : Morimoto Reona et sa grande sœur Reina, qui vont lui faire comprendre que paradis et enfer ne sont pas toujours très éloignés ».

Urotsukidôji I : La Légende du démon (Choujin densetsu Urotsukidouji)

de Maeda Toshio, produit en 1989 par West Cape Prod.

En résumé : « Les humains se croient les maîtres du monde, mais ils ignorent que, parallèlement au leur, existent deux autres mondes : celui des Makai, des démons, et celui des Jyujinkai (êtres mi-bêtes mi-hommes). Une légende raconte que, tous les trois mille ans, le Chojin apparaît sous la forme d’un humain afin de réunir les trois mondes. L’heure semble enfin arrivée. Amano, du monde des Jyujinkai, est sur Terre depuis trois cents ans pour retrouver le nouveau Chojin avant les Makai. Il se pourrait que l’être tant recherché soit un étudiant de l’université Myojin. Son choix se porte sur Osaki, vedette de l’équipe de basket. La sœur d’Amano, Megumi, pencherait plutôt pour Nagumo, un imbécile heureux duquel émanent de puissants relents démoniaques… La légende deviendra-t-elle réalité ? ».

Décolleté Lubrique (Cleavage/Kureivu~iji)

de Sei Shoujo, produit en 2006 par Studio 9 Maiami/Dthree (D3)

En résumé : « Yuuto et Erica vivent seuls depuis la promotion de leur père dans une succursale à Sapporo. Les deux sont considérés comme frère et sœur bien qu’ils n’aient aucun lien de sang. En effet le père du jeune homme a épousé la mère, depuis décédée, de la jeune femme. De cette nouvelle intimité aidée par une promiscuité certaine va naître un amour interdit et une liaison qui ne sera secrète qu’un temps. En effet certains proches comme Morikawa, la camarade de classe de Yuuto, ou son professeur d’art, Mme Ichinose, ne vont pas tarder à découvrir ce qui se trame… ».

 

Pigiste globe-trotter, essentiellement pour la presse américaine.

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