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Le plaisir au féminin

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Créé au début de l’année, Bellesa propose une vision plus féminine de la pornographie avec une plus grande complicité entre les partenaires ainsi qu’une exploration des fantasmes. Le résultat, très sensuel, peut encore être amélioré.

 

« La plupart des sites pornographiques traditionnels sont fabriqués par des hommes pour des hommes, depuis la mise en page du site, jusqu’au titre et aux messages, ainsi que les fenêtres pop-up. La caméra, par exemple, se situe à la place de l’homme. C’est vraiment un monde d’hommes ! » Le constat de Michelle Shnaidman, PDG du site, dans les colonnes de l’édition montréalaise de Métro est sans appel. À tel point que surfer sur des sites X s’apparentait pour elle à « traverser un champ de mines misogynes ».

 

La sexualité sur Internet devrait représenter les femmes pour ce qu’elles sont véritablement: le sujet de plaisir et non pas un objet à conquérir. C’est l’idée qui l’a guidée pour créer Bellesa, une plateforme destinée à promouvoir un contenu érotique et pornographique en adoptant une perspective peu courante: celle de la femme. Dans l’idée, ça se rapproche donc de ce que peut faire Erika Lust à Barcelone. À la différence que Bellesa ne produit (pour l’instant) pas de contenu.

Agrégateur de contenu

 

L’ambition est de proposer un contenu sexuel authentique facile d’accès tout en encourageant la communication entre les membres de la communauté à travers du contenu non réservé aux adultes mais qui incite à réfléchir. Pour y parvenir, le site se décompose en trois parties: des vidéos, des nouvelles érotiques et un blog, appelé «Collective», visant à éduquer les lecteurs tout en traitant de l’actualité à travers des articles sur le sexe, l’amour, l’appréciation de son corps, les relations… Sympa. Ceci dit, le site possède tout de même son petit lot d’erreurs de jeunesse. Bien que québécois, il est par exemple rédigé entièrement en anglais. Pour profiter pleinement de cette section invitant à la réflexion et à l’échange, il est donc préférable de maîtriser correctement la langue de Shakespeare. J’en connais qui vont regretter d’avoir sécher leurs cours de langue vivante. Idem pour les histoires érotiques et intimes, même si le niveau littéraire n’est pas spécialement difficile d’accès. Zapper constamment sur un traducteur en ligne n’est pas une activité particulièrement émoustillante. Reste donc la langue internationale des vidéos, en accès gratuit. L’idée de départ était qu’elle soit « entièrement alimentée par la communauté » afin de proposer le meilleur contenu possible avec toute la sensualité chère à Axelle Red. Sans grande surprise, les critiques se sont abattues sur Bellesa qui faisait la promotion d’un porno éthique sans l’accompagner d’un mode de consommation éthique. Comprenez, le piratage est de mise si vous laissez tout un chacun mettre des vidéos en ligne. La rubrique a donc temporairement disparu à l’automne afin de permettre une transition vers un contenu en « partenariat direct avec les studios, avec une compensation financière juste pour tout le monde ». Prometteur.

 

Pigiste globe-trotter, essentiellement pour la presse américaine.

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