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Swingfields, le plus grand festival échangiste d’Europe

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Si je vous dis « festival libertin », vous pensez tout de suite Cap d’Agde, plage ensoleillée, fastueuses villas et clubs de perdition ; certainement pas campagne anglaise, bocages, camping spartiate et cochonneries sous la tente. Et pourtant, depuis maintenant 6 ans, c’est au fin fond de l’arrière-pays britannique que se déroule le Swingfields Festival, la plus grande rencontre échangiste d’Europe. Pendant trois jours, plusieurs centaines de festivaliers viennent se mélanger dans la joie et la bonne humeur, entre concerts, buvette et ateliers pratiques. Petit tour d’horizon.

Il va sans dire qu’organiser une orgie sexuelle à ciel ouvert, trois jours durant, n’a rien d’évident. Pour commencer, le choix du lieu est critique. Les abords d’une grande ville sont d’emblée exclus, aussi bien pour épargner aux riverains mitoyens les effervescences aussi sonores que visuelles des festivités, que pour se prémunir des regards des curieux et des vicieux. Et puis, on imagine assez mal le maire d’une grande ville mettre en jeu sa réélection sur la tenue de la fête du slip en sa circonscription. Le bocage anglais s’avérait donc être la destination idéale, ce qui n’a toutefois pas empêcher le Swingfields Festival de déménager, entre 2017 et 2018, de la bourgade de Flaxley, à une cinquantaine de kilomètres de Bristol, au village de Malvern, encore 25 miles plus au nord. Les voisins avaient fini par se plaindre du bruit et de la circulation piétonne quelque peu perturbée aux alentours du site.

C’est que, encore une fois, l’équipe du festival a pensé à tout, et notamment à un service de sécurité zélé. Une partie du staff patrouille ainsi tout autour du périmètre pour débusquer les éventuels voyeurs, comme en ont témoigné certains randonneurs locaux à la presse anglaise, très surpris d’avoir été « contrôlés » dans les bois, au sortir de chez eux. Perturbant certes, mais il n’en faut pas moins pour rassurer des festivaliers qui vont jusqu’à couvrir leurs visages et leurs plaques d’immatriculation en arrivant, pour éviter d’être pris en flag’. On ne pourra pas reprocher à l’orga’ de faire tout son possible pour préserver l’anonymat et la tranquillité d’esprit de ses hôtes. La charte de bonne conduite adressée aux participants ne lésine d’ailleurs pas sur les mesures de précaution. Aucun billet n’est vendu sur place ; les célibataires doivent être parrainés, les téléphones et caméras sont interdites dans l’enceinte du festival ; toute communication avec les médias est considérée comme une infraction à la clause de confidentialité, pouvant amener l’organisation à entreprendre des procédures légales. En outre, le lieu exact de la fiesta est tenu secret jusqu’à soixante-douze heures avant l’ouverture. Et, évidemment, la presse n’est pas invitée à couvrir à l’événement.

Et une fois à l’intérieur, comment ça se passe ? D’abord, et comme dans toute bamboche libertine qui se respecte, chacun se voit remettre un petit bracelet de couleur décrivant son statut conjugal et ses préférences : homme seul et ouvert, femme mariée mais volage, hétéro, gay, bi, etc. (les daltoniens feront l’effort de demander). Ensuite, tout se passe comme dans n’importe quel autre festival, si ce n’est que les parties de jambes en l’air à l’improviste, en plein air, derrière la tente, ou au pied de la grande scène ne sont pas condamnées, mais vivement encouragées. Entre concerts et spectacles vivants, les festivaliers sont en plus invités à se distraire autour des différentes activités, coquines ou non, mises à disposition : tir à la corde, bains moussants, roue de la fortune sexuelle, piloris, combat dans la gelée, zorbing, etc.

le « Jelly Wrestling », l’attraction incontournable

Inclusif au possible, le festival se veut accueillant pour toutes les communautés versées dans la fantaisie sexuelle, qu’elles soient LGBT ou fétichistes. Les restrictions concernent plutôt les mâles célibataires en goguette qui envisageraient de profiter de ce long week-end pour défourailler à tout-va ou se rincer l’œil à s’en crever la pupille. Outre la cooptation des nouveaux, les réservations d’hommes seuls, plus chères, ne peuvent excéder 10% de la totalité des billets. Parce qu’il serait quand même un peu dommage que la grand-messe du libertinage européen tourne au salon de la quéquette frustrée.

Pour des tarifs s’étalant d’un peu plus de deux cent euros à un maximum de cinq cent, hors consommation sur place, dans un coin bucolique trop peu vanté par les guides touristiques, à quelques heures de la France, le Swingfields Festival ne serait-il pas le bon plan pour un weekend « dépaysement » ? Il n’y a pas à dire, ça change de l’escapade à Center Parks et des nuitées en yourte…

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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