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Damien Mascret : « Il faut remettre de l’imprévu dans l’acte sexuel ! »
Damien Mascret est médecin sexologue au sein du Wellness Lab de l’Hopital Américain de Paris, et officie depuis 2019 au journal télévisé de France 2. Dans son dernier livre, Le cycle du désir : 7 clés pour retrouver votre instinct érotique, il propose de redynamiser la sexualité des couples en retrouvant l’excitation comme moteur du désir. Rencontre.
Dans votre nouveau livre, vous révélez sept clés pour retrouver une vie sexuelle épanouie. Pourquoi sept clés ?
A la lecture du livre, on pourrait penser qu’il existe beaucoup plus que 7 clés, ou au contraire une seule, qui serait l’excitation. Je fais de la sexologie depuis trente ans, et j’ai vraiment l’impression que nous avons complètement oublié cette dimension fondamentale : l’activité sexuelle doit être excitante pour qu’il y ait un désir.
Votre livre vous a été inspiré par ce que vous avez entendu en consultation ?
Oui, j’ai constaté que de nombreux couples ne comprennent pas pourquoi, après avoir coché toutes les cases sur le consentement, la bonne communication, l’équité de la relation, ils n’ont plus de désir sexuel. Parfois, ce sont des couples jeunes, autour de 25 ans, ou plus âgés, mais récemment formés. A chaque fois, c’est toujours cette problématique de l’excitation qui, lorsqu’on la résout, ouvre des portes pour une sexualité épanouissante.
On entend souvent dire que dans le couple, le déclin du désir serait une fatalité. Selon vous, il obéirait plutôt à des cycles…
Des forces peuvent effectivement pousser à l’épuisement du désir : la routine, le manque d’excitation, le fait que l’on n’ait pas accédé à sa vraie personnalité érotique (ce qui nous plaît vraiment)… Lorsqu’on en prend conscience, ce n’est plus une fatalité. La nouveauté est un formidable booster d’excitation, mais elle peut être remplacée par l’imprévisibilité.
C’est-à-dire ?
Il faut remettre de l’imprévu dans l’acte sexuel, ne pas hésiter à bouleverser les scénarios que l’on utilise, à changer l’enchainement des gestes et des pratiques. Quand on interroge les couples sur le scénario de leur dernier rapport sexuel, en général, c’est exactement le même que l’avant-dernier. Il y a peu de variations. On hypnotise le cerveau. J’appelle ça « l’autoroute de l’orgasme ». C’est confortable, rassurant, comme quand on est passager dans une voiture sur l’autoroute. On connait bien le conducteur, on peut donc s’endormir tranquillement, et se réveiller à la sortie « orgasme ». On a l’impression que c’est un rapport satisfaisant, mais ce n’est pas ce qu’on appelle un rapport excitant. J’interroge toujours les couples sur la courbe de leur excitation, et souvent, la montée n’est pas très importante.
Ce qui constitue l’aiguillon du désir, c’est donc l’imprévisibilité, la prise de risque, tout ce qui provoque, dans le cerveau, une production de dopamine…
C’est exactement ça. On appelle souvent la dopamine « hormone du plaisir », ce qui est faux. C’est l’hormone de l’excitation, de l’anticipation du plaisir. Elle est sécrétée très facilement lorsqu’on se trouve avec un nouveau partenaire. Avec son partenaire habituel, pour produire à nouveau de la dopamine, il faut remettre du suspense, de l’inattendu, de la surprise.
Combien de témoins avez-vous interrogé pour votre livre ?
C’est difficile à dire précisément, je dirais autour de deux cents. Cela fait plus de dix ans que je prépare ce livre. Quand je répondais aux questions des gens sur les forums de Doctissimo, je leur demandais si je pouvais raconter leurs histoires dans un livre. J’ai rassemblé ces témoignages, parfois très précis, car beaucoup d’échanges se faisaient par écrit.
Le cycle du désir, dont vous parlez, est-il propre à chacun ?
Oui. Pour certains, les passages se font très naturellement, et pour d’autres, les étapes sont compliquées. Si l’on met tout sur la table, cela permet de comprendre où se trouvent les difficultés, les focalisations… Par exemple, dans certains couples, l’un est entièrement dévoué à la satisfaction de l’autre et s’oublie, dans une sorte d’abnégation. Or, il faut comprendre que l’autre a besoin de notre plaisir. L’effet miroir est important.
Le terme « cycle » évoque quelque chose de fluctuant. Le but de votre livre est de rassurer les gens, leur faire comprendre que même s’il y a une baisse de désir, ça peut repartir un jour…
Oui, et j’insiste aussi sur l’idée qu’on ne maîtrise pas tous les éléments du cycle. Certaines variations sont difficiles à comprendre. La disponibilité émotionnelle peut varier en fonction d’événements extérieurs. La parentalité par exemple, peut booster le désir sexuel chez une jeune maman, et l’éteindre complètement chez une autre. Il faut que les deux partenaires acceptent ces fluctuations. Le désir sexuel, spontané pour l’un, ne le sera pas forcément pour l’autre. Il faut déculpabiliser en incitant les couples à rester à l’écoute de leurs rythmes naturels, mais aussi responsabiliser, en faisant bien comprendre que le désir ne reviendra pas par une opération magique. Il faut passer sur d’autres cycles, d’autres mécanismes neurohormonaux. Après la dopamine, la sérotonine prend le relais, avec les endorphines, les récepteurs endocannabinoïdes… On va passer à un autre type de satisfaction sexuelle. Ce qui n’empêche pas d’utiliser le réseau dopaminergique, en jouant sur la surprise.
Vous remettez en cause certaines idées reçues, notamment celle selon laquelle la sexualité serait un besoin « naturel ».
On a longtemps confondu reproduction et sexualité. Évidemment, il existe un instinct qui nous pousse à nous reproduire, le cerveau d’un homme repère des caractères physiques de fécondité, comme le rapport taille/hanche, et l’influence des hormones est incontestable… Mais tout cela est largement débordé par notre cerveau supérieur. Sinon, les femmes n’auraient pas du tout envie de sexualité après la ménopause. Chez certaines d’entre elles, c’est même l’inverse qui se produit : on constate parfois une augmentation du désir sexuel à cette période.
Il existe aussi une idée reçue selon laquelle les hommes aurait davantage de besoins sexuels…
C’est très confortable pour les hommes de mettre en avant ce besoin, qui serait plus fort chez eux (rires) ! Mais le sexe n’est pas un besoin. Boire, manger, respirer sont des besoins, mais le sexe, on peut s’en passer. Bien sûr, la testostérone pousse au combat, à la conquête, et à la sexualité, y compris chez les femmes, mais d’autres mécanismes dans le cerveau peuvent nous donner des envies sexuelles. Par exemple, dans les circuits primaires, le jeu est une pulsion très forte. Si l’on considère la sexualité comme un jeu, elle reste inscrite dans les circuits primaires de notre cerveau, quel que soit notre âge…
La pornographie peut-elle être un moyen de relancer le désir ?
Oui, c’est un stimulant intéressant à utiliser seul ou à deux. Il faut évidemment faire attention à l’addiction, mais j’ai constaté que la plupart des consommateurs de pornographie en ont une utilisation assez raisonnée, finalement. Il ne faut surtout pas diaboliser la pornographie.
Et ce qui provoque l’addiction au porno, c’est encore la dopamine…
Oui, le porno est un distributeur à dopamine très accessible ! La question que l’on se pose, c’est : le porno va-t-il nourrir l’addiction comme n’importe quelle substance, pour peu que l’on ait des prédispositions, ou au contraire, créé-t-il l’addiction ? La question n’est toujours pas résolue aujourd’hui.
Quels seraient pour vous les principaux obstacles à une sexualité épanouie ?
Le principal obstacle, ce serait de ne pas être honnête avec soi-même, refuser de reconnaitre ses sources personnelles d’excitation, et de regarder en face sa véritable personnalité érotique. C’est ce qui empêche d’accéder à cette excitation, à ce renouvellement permanent que l’on peut trouver dans la variété des pratiques sexuelles.
Encore faut-il que les couples acceptent de faire le bilan de leur vie sexuelle…
C’est ce que l’on voit à travers les questionnaires du livre. Les couples redécouvrent des pratiques qui les avaient excités mais qu’ils ont oubliées, ou alors, les partenaires se rendent compte qu’ils se sont auto censurés. Parfois, on découvre à travers ces tests les fantasmes de l’autre, même après des années de vie commune.
La dernière phrase de votre livre est : « rendez-vous dans 10 ans ». Comment voyez-vous évoluer la sexualité ?
Étant optimiste de nature, je pense que nous allons vers une revendication positive de la sexualité. Les gens vont mieux se connaitre, et assumer davantage leur réalité sexuelle, sans s’embarrasser de normes socioculturelles, sans se comparer aux autres. Aujourd’hui il y a beaucoup de revendications militantes, tant mieux car cela fait bouger les lignes. Mais il arrivera un moment où l’on passera du militantisme à l’apaisement. Les gens vont se sentir plus libres. On n’aura plus besoin de se battre. La force des jeunes générations fera écho à celle des seniors, qui n’accepteront plus de se laisser enfermer dans des schémas où on leur dénie toute vie sexuelle. Dans la sexualité, tout doit être autorisé, tant que le désir est partagé en pleine conscience.
Damien Mascret, Le cycle du désir : 7 clés pour retrouver votre instinct érotique, éd. du Faubourg, 192 p., 16,90 €. Damien Mascret dédicacera son livre le 31 mai à 20 h, à la boutique Passage du Désir, 22 rue du Pont Neuf, 75001 Paris.
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