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Electra Rayne : « J’aimerais vraiment faire une partie à quatre, où tout le monde serait bisexuel ! »

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Electra Rayne incarne le modèle de l’actrice porno à la pointe de toutes les tendances actuelles : une beauté naturelle, typiquement américaine, un sourire craquant, et surtout, une sexualité queer qui lui permet des explorations infinies, avec hommes, femmes, bi et non binaires… La belle vient de se lancer dans la production, avec son nouveau site Queercrush, qui met des scènes des lesbiennes girls next door, dans un univers éloigné des clichés du porn mainstream. Portrait d’une fille d’aujourd’hui. 

Pourquoi as-tu décidé de te lancer dans le porno ?

Quand j’étais jeune, avec une amie, nous nous amusions à regarder le site boobs.com. À l’époque, il s’agissait d’un répertoire de sites pornographiques affiliés. Nous ne connaissions pas le porno, et n’avions qu’une vague idée de ce qu’était le sexe à l’époque. Ce jour-là, la première page mettait en avant Hogtied, le site de bondage de Kink.com. Mon amie trouvait le site bizarre et dégoûtant, alors j’ai fait semblant d’en faire autant, mais il m’intriguait secrètement. J’y suis retournée plus tard, choquée de voir à quel point ça ressemblait à ce qu’il se passait dans ma tête lorsque je me masturbais.

Au début, j’ai pensé que quelque chose n’allait vraiment pas chez moi, à la fois à cause des aspects sexuels et du BDSM, mais j’ai fini par lire une interview qui insistait sur la sécurité des modèles, et sur le fait qu’elles étaient payées. J’ai d’abord pensé : « qui voudrait faire une chose pareille ? », mais j’ai réalisé que j’en avais envie,  et qu’il devait sûrement y avoir d’autres personnes comme moi. Ce moment a été VRAIMENT important pour que je m’accepte sexuellement, et que j’accepte plus largement qui j’étais. Je savais que je contribuerai à cette industrie dès que je le pourrais.

 

Parle-moi de ton parcours…

J’ai grandi dans la banlieue de Chicago, Illinois. Puis j’ai emménagé dans cette ville à la fin de mes études. J’ai étudié la physique et la linguistique à la Northwestern University, et j’ai obtenu mon diplôme avec plus d’un an d’avance. J’ai également la moitié de ma maîtrise en animation (avec une spécialisation en modélisation et texturation pour les jeux vidéo) que je n’ai pas l’intention de terminer. Je suis culturellement (et ethniquement) juive, mais athée.

Comment as-tu choisi ton pseudo ?

Ta question est très drôle et un peu embarrassante ! Je l’ai trouvé à 18 ans, d’après le complexe d’Électre (l’inverse du complexe d’Œdipe), pensant que ce serait intelligent et sexy, puisque le phénomène daddy [homme mûr, dans le jargon porn] commençait tout juste à attirer le grand public… Bien sûr, l’intello de 18 ans que j’étais ne s’est pas rendue compte que la plupart des gens n’ont aucune idée de ce qu’est le complexe d’Électre !

Peux-tu me parler de ta première expérience avec une fille ?

Pour être honnête, je ne me souviens pas précisément de ma première expérience. J’ai beaucoup parlé dans les interviews de QueerCrush [la société de production que dirige Electra] de ma meilleure amie de collège qui, avec le recul, a vraiment été ma première girlfriend. Elle et moi nous sommes embrassées à de nombreuses reprises, et je me suis masturbée en la câlinant dans son lit. Je pense que nous ne sommes jamais allées plus loin…

Qu’aimerais-tu faire sexuellement, que tu n’as pas encore fait ?

J’aimerais vraiment faire une partie à quatre, avec deux mecs et deux filles, où tout le monde serait bisexuel !

Quelle est la partie de ton corps que tu aimes le plus ?

Mes cheveux !

Quelle est la partie la plus érogène de ton corps ?

Mon esprit ! (clin d’œil)

Dans une interview, tu te définis comme un « top ». Qu’est-ce que cela signifie, dans le langage queer ?

Les gens ont tendance à confondre « dom/sub/switch », avec « top/bottom/vers ». Les premiers font référence à une dynamique de domination au sein d’une relation, et les seconds concernent très spécifiquement l’action physique. Un « top » est quelqu’un qui dirige les rapports sexuels. Dans le cas de la pénétration, le « top » est la personne qui pénètre et le « bottom » est la personne qui est pénétrée. « Vers » est quelqu’un qui fait les deux. En réalité, je suis vers, mais dans ma vie personnelle, je suis plutôt top.

Quelle est l’expérience sexuelle la plus bizarre que tu aies eue ?

J’ai eu une expérience sexuelle profondément érotique, avec ma femme actuelle, qui consistait uniquement à tenir un préservatif, à deux. Mes doigts étaient à l’intérieur, et les siens à l’extérieur. Chacune sentait les doigts de l’autre à travers la barrière de caoutchouc. Je sais que cela semble simple, mais c’est l’une des expériences sexuelles les plus profondes que j’aie jamais eues. Bon, j’avoue que les psychédéliques ont peut-être aussi joué un rôle ! [c’est fort probable, Electra !] Je ne trouve pas cela tellement bizarre, contrairement à tous les gens à qui je raconte cette histoire !

Tu prévois de te faire d’autres tatouages ?

Pas avant d’être à la retraite !

Quel est le meilleur moyen de te faire jouir ?

Je ne peux vraiment jouir qu’en me masturbant.

Dans toute ta carrière, quelles sont les scènes que tu as préférées tourner ?

Ma scène CrashPad (http://crashpadseries.com) avec Sonny McKinley, et l’une de mes scènes Filthy Femdom avec Ruckus [hardeur américain, bi et tatoué], ont été mes préférées d’un point de vue sexuel.

Es-tu accro à l’anal ?

Accro ? Non. Si j’aime ça ? Oh, que oui ! 

Depuis que tu as commencé ta carrière dans le porno, quelle est la chose la plus importante que tu aies apprise sur cette industrie ?

Les gens de l’industrie ont tendance à vouloir « éviter les drames », simplement en ne communiquant pas de manière claire. C’est très frustrant.

Et as-tu appris beaucoup de choses sur toi-même ?

Non, je me connais assez bien, depuis très longtemps !

Quel est ton message pour tes fans français ?

Je vous adore ! Et j’aimerais pouvoir parler français aussi bien qu’il y a dix ans, pour vous ! 

Où peut-on te trouver sur Internet ?

Mon site web est ElectraRayne.net. Il renvoie à tous mes autres sites. Je suis @ElectraRayne sur Twitter et @ElectraFromChicago sur Instagram.

Regardes-tu encore du porno ?

Occasionnellement, mais en tant que réalisatrice, j’ai le privilège de le voir en direct (rires) !

Tu nous parles de ta nouvelle société de production, Queercrush ?

QueerCrush est le seul studio de porno lesbien réalisé à 100% par des créatrices lesbiennes. Toute notre équipe (et nos performeuses) sont des femmes queer ou des personnes lesbiennes non binaires. Notre objectif est de présenter la diversité et l’authenticité des expériences sexuelles lesbiennes. Nos actrices choisissent. Nous leur donnons le contrôle total des scènes. Cela veut dire : la garde-robe, le maquillage, le choix de la partenaire, les jouets, les actions, et la durée de la scène. Nous encourageons nos performeuses à être de « vraies personnes » devant la caméra. Au montage, nous laissons dans les scènes l’utilisation des lubrifiants, les pauses pour boire, les vérifications et les discussions… Même les petites bêtises et les erreurs sont gardées. Notre objectif est de porter un regard plus réaliste sur la façon dont les femmes queer et les lesbiennes aiment réellement faire l’amour, et de créer un contenu qui plaise réellement à ces femmes, en plus du public pornographique typique.

Tu travailles également comme escort au Sheri’s Ranch [célèbre maison close située à Pahrump, Nevada]. C’est une expérience gratifiante pour toi ? 

Absolument, c’est l’une des parties de mon travail que je préfère.

As-tu souffert de la stigmatisation des travailleurs du sexe dans ta vie personnelle ?

Oui, bien sûr, comme tous les travailleurs du sexe. J’ai toutefois la chance d’avoir une famille très compréhensive et tolérante, ce qui fait que mon expérience a été moins pénible que pour la plupart des gens.

As-tu un modèle dans la vie ? Quelqu’un qui t’inspire ?

Ma femme !

Pierre Des Esseintes est auteur et journaliste, spécialisé dans les questions de sexualité. De formation philosophique, il est également sexologue. Il a publié, aux éditions La Musardine, Osez la bisexualité, Osez le libertinage et Osez l’infidélité. Il est aussi l’auteur, aux éditions First, de Faire l’amour à un homme et 150 secrets pour rendre un homme fou de plaisir.

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