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Après le Royaume-Uni, c’est l’Australie qui abandonne l’idée du contrôle d’âge sur les sites pornographiques !
Alors que la bataille fait rage en France, à l’étranger les gouvernements se résignent successivement à ne pas pouvoir contrôler Internet même sous le prisme des mineurs et de la pornographie.
En Australie, la personne en charge à l’eSafety vient d’annoncer qu’elle a l’intention de collaborer avec l’industrie pour élaborer un nouveau code afin d’éduquer les parents sur la manière d’accéder aux logiciels de filtrage et de limiter l’accès des enfants. Le gouvernement fédéral n’imposera pas de vérification d’âge sur les sites web pour adultes suite aux inquiétudes liées à la vie privée et à la maturité insuffisante de la technologie.
Mercredi 30 août 2023, la ministre des Communications, Michelle Rowland, a dévoilé le plan tant attendu de la régulatrice à l’eSafety sur la vérification de l’âge pour les contenus pornographiques en ligne, plan qui était en possession du gouvernement depuis mars 2023.
Plutôt que d’exiger des sites qu’ils instaurent une technologie de vérification d’âge, le gouvernement fédéral a chargé la régulatrice à l’eSafety, Julie Inman Grant, de collaborer avec l’industrie pour créer un nouveau code. Ce code vise à informer les parents sur la manière de limiter l’accès des enfants à des matériaux ou sites inappropriés. « À l’heure actuelle, il est clair que chaque technologie de vérification ou d’assurance d’âge présente ses propres problèmes en matière de vie privée, de sécurité, d’efficacité ou de mise en œuvre », a déclaré le gouvernement en réponse au plan.
Selon le gouvernement, la technologie doit fonctionner efficacement sans être contournée (VPN), pouvoir s’appliquer aux contenus pornographiques hébergés à l’extérieur de l’Australie et ne pas mettre en danger les informations personnelles des adultes accédant légalement à la pornographie.
« Le plan montre clairement qu’une décision d’imposer une vérification d’âge n’est pas encore prête à être prise. »
Le gouvernement prévoit également une revue statutaire indépendante de la loi sur la sécurité en ligne en 2024 pour s’assurer qu’elle est adaptée à son but. L’approche du Royaume-Uni en matière d’assurance d’âge sera également surveillée car le Royaume-Uni est « un partenaire de même sensibilité clé ».
Tout comme en France, les recherches d’eSafety ont révélé que, parmi les 75 % des 16 à 18 ans qui ont déclaré avoir vu de la pornographie en ligne, près d’un tiers l’avaient vu avant l’âge de 13 ans et près de la moitié entre 13 et 15 ans.
Tous les rapports commandés par le gouvernement australiens indiquaient un manque en matière d’éducation sexuelle, en particulier pour les personnes LGBTQ+. Dans de nombreux cas, la pornographie en ligne remplit ce rôle alors que c’est un divertissement pour adultes et n’a aucune fonction pédagogique.
« Dans nos recherches, [les participants s’identifiant comme lesbiennes, gays ou bisexuels] étaient également nettement plus enclins à dire qu’il y avait des effets positifs de la pornographie en ligne sur les jeunes apprenant sur le sexe et explorant leur sexualité que les participants hétérosexuels. Certains intervenants estiment que cela pourrait être dû à un manque de représentations ou de sources d’apprentissage pour les jeunes LGBTQ+ – y compris un manque d’éducation sexuelle inclusive dans les écoles. »
Le gouvernement a déclaré avoir financé 83,5 millions de dollars sur six ans pour une éducation sur les relations respectueuses basée sur des preuves et adaptée à l’âge.
Bien que Pornhub reste le site pornographique le plus populaire pour les utilisateurs australiens, le rapport a également noté que les créateurs locaux étaient souvent des femmes ou des LGBTQ+, travaillant comme travailleurs indépendants.
« Entre ces deux extrémités, on trouve une variété d’entreprises avec différents modèles économiques et niveaux de taille, de maturité, de capacité à adopter des mesures technologiques pour promouvoir la sécurité des enfants. Ce qui est approprié pour un fournisseur peut créer une charge excessive pour un autre. »
Sachant que le coût pour vérifier un seul utilisateur se situe entre 50 centimes à 1 euro, seules les très grands groupes pourraient supporter une telle mesure (qui leur coûterait tout de même des millions d’euros à l’année) alors qu’elle précipiterait la chute des entreprises de taille plus modeste et des indépendants ce qui aurait des répercussions indéniables sur les conditions de travail des travailleurs du sexe.
En France, le gouvernement persiste et se confronte à une bataille judiciaire avec les géants de l’industrie. Bataille qui devrait durer encore quelques mois au minimum…
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