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Blocage des sites pornographiques en France : une mesure déjà contournée !

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Depuis vendredi 15 novembre, plusieurs sites pornographiques d’envergure – Tukif, Xhamster, Mrsexe et Iciporno – sont censés être inaccessibles en France. Cette décision découle d’un jugement de la cour d’appel de Paris qui reproche à ces plateformes de ne pas vérifier efficacement l’âge des utilisateurs, rendant ainsi l’accès possible aux mineurs. Toutefois, ce blocage par DNS, censé restreindre l’accès, est loin d’être efficace. En réalité, il est déjà largement contourné.

Un blocage par DNS facilement évitable avec Google ou Cloudflare

Pour comprendre la faiblesse de ce dispositif, il faut saisir le fonctionnement du DNS (Domain Name System). Le DNS agit comme un annuaire du web : lorsque vous tapez une adresse (par exemple, xhamster.com) dans votre navigateur, votre fournisseur d’accès à Internet (FAI) interroge ses serveurs DNS pour convertir cette adresse en une adresse IP, permettant ainsi de trouver le site. Dans le cas présent, les serveurs DNS des opérateurs télécoms français (Orange, Free, SFR et Bouygues) sont configurés pour ne pas répondre aux requêtes associées à ces sites, rendant leur accès impossible via leur réseau.

Cependant, ce type de blocage reste très limité. De nombreux utilisateurs changent déjà leurs serveurs DNS par défaut pour utiliser ceux de Google (8.8.8.8) ou Cloudflare (1.1.1.1), qui ne sont pas soumis aux restrictions françaises (Méthode). Dans ce cas, le blocage devient totalement inefficace. Pire encore, l’utilisation d’un VPN (Virtual Private Network), qui masque l’origine géographique de l’utilisateur, permet de contourner non seulement le blocage DNS, mais également toute restriction géographique.

fr.xhamster.com : un blocage ciblé sur les sous-domaines, rapidement contourné

La justice et donc les opérateurs français se sont concentrés sur les sous-domaines spécifiques comme fr.xhamster.com. Toutefois, les administrateurs de Xhamster ont réagi instantanément : en quelques heures, ils ont redirigé les utilisateurs français vers une nouvelle adresse, fr.amp.xhamster.com, échappant ainsi au blocage. Ce jeu du chat et de la souris montre que les mesures mises en place n’ont pas eu le temps d’être réellement effectives.

Pour rendre un blocage un tant soit peu efficace, il aurait été nécessaire de viser le domaine principal (xhamster.com) et non seulement le sous-domaine. Mais même avec cette méthode, le recours au blocage DNS reste insuffisant : il peut être contourné aussi facilement en modifiant les paramètres DNS de son ordinateur ou en utilisant un VPN comme expliqué dans le paragraphe précédent.

Une stratégie inefficace dans un monde connecté

Dans un contexte où l’utilisation des VPN explose – souvent pour des raisons légitimes comme la protection de la vie privée ou l’accès à des contenus géobloqués (sur Netflix par exemple) – la mesure semble davantage symbolique qu’opérationnelle. De nombreux internautes ne se sont même pas aperçus du blocage, preuve de son manque d’impact.

De plus, l’absence de coordination au niveau européen fragilise cette initiative. Des milliers de sites restent accessibles pour le moment et les plus gros invoquent le droit européen pour retarder toute mesure. Cette situation crée une incohérence dans l’application de la loi française.

Vers une régulation plus efficace ?

Pour l’heure, le blocage par DNS ressemble davantage à un coup d’épée dans l’eau. Les utilisateurs avertis, et même ceux ayant une petite connaissance de base des outils numériques, peuvent facilement contourner ces restrictions. Première chose à faire : éduquer les enfants à la sexualité. Deuxième chose à faire : éduquer les parents aux contrôles parentaux qui sont globalement très efficaces. Troisième chose à faire : se coordonner au niveau européen (ce qui semblerait prévu pour fin 2026…).

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