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Gang bang gay : l’excitation de la mise à dispo

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On appelle cela un gang bang, une mise à dispo ou un plan abattage. Selon les appellations, des petites nuances mais l’idées reste la même : un garçon passif qui se donne à un groupe d’hommes actifs. Un fantasme partagé par beaucoup de gays mais que peu osent réaliser. Pourquoi est-ce si dur de passer à l’acte ? Quels en sont les possibles risques ?

L’objet de toutes les attentions

Le gang bang est une expérience intense. Se faire prendre « à la chaine » par plusieurs mecs est aussi excitant que délicat. Il faut pouvoir « encaisser », tenir bon. On comprend aisément d’où provient l’excitation d’une pareille scène : le fait d’être subitement le centre de toutes les attentions, d’être celui qui excite tout un groupe. Subitement, le passif est LA personne que tout le monde veut pénétrer. Encerclé par une multitude de sexes dressés, submergé par tous les regards qui se posent sur lui, il est forcément excité. Le côté stimulant de ce trip vient aussi d’un certain goût du sexe en groupe, de l’érotisation d’une sexualité bestiale. Les hommes se « défoulent » comme des bêtes sur un passif qui s’abandonne. C’est sans doute dans ce dernier point que s’incarne vraiment le goût d’une « mise à disposition » : une occasion unique de lâcher prise, de s’abandonner, de ne plus être qu’un « trou », un réceptacle. Le plaisir se mêle à la douleur, au délice sulfureux d’une position teintée d’humiliation, incite au dépassement de soi. Un moment assurément physique et qui laisse aussi une part importante à un caractère cérébral.

Passage à l’acte et précautions

Beaucoup de gays fantasment sur le fait d’être un jour au centre d’un gang bang. Mais la majorité ne se sent pas prête à passer à l’acte. Trop dégradant pour certains, exigeant une endurance dont d’autres ne se sentent pas capables. Dans les faits, organiser un gang bang est aussi et surtout très compliqué. Pour éviter que les choses ne dérapent, il vaut mieux pour ce genre d’expérience pouvoir compter au moins sur un actif qui veille au bon déroulé du plan. De nature plutôt soumise, les garçons passifs qui s’y adonnent demandent ainsi souvent à un partenaire actif de confiance d’organiser avec eux « l’événement ». L’actif pourra alors, lors de la mise à disposition, veiller à ce que les choses se déroulent « convenablement ». Extrême, le gang bang peut en effet facilement vriller : certains mecs peuvent devenir trop fervents voire violents, dans le feu de l’action, certains actifs peuvent en profiter pour tenter de prendre la personne « à dispo » sans capote.

En introduction, nous parlions de nuance dans les termes désignant ce genre de pratique. Un gang bang peut ainsi nous paraître plus « soft » qu’un « plan abattage », expression qui désigne d’emblée une envie plus affirmée de se défouler sans trop d’égards sur le passif.

Des risques bien réels

On ne saurait trop recommander aux passifs désireux de tenter cette expérience particulière de ne pas la faire avec de parfaits inconnus. Et on insistera aussi sur le fait de ne pas trop se forcer. Certains gays très excités à l’idée d’être mis à dispo se persuadent que pour aller au bout de leur envie ils devront passer par des subterfuges. Prendre du poppers, pourquoi pas. Le problème est que beaucoup de passifs expérimentant la chose décident de le faire en ayant beaucoup bu ou en ayant pris de la drogue, se disant qu’ils perdront là leur inhibition et pourront complètement se lâcher. C’est un réflexe dangereux pour la santé : passer par la drogue pour assouvir des pulsions sexuelles n’est pas quelque chose à prendre à la légère. On vous incite à relire notre article sur les plans chems, tristement en plein essor…

Soirée gang bang : on a testé !

buttfucker_parisSi dans de grandes villes d’Europe comme Berlin les soirées dédiées au gang bang sont nombreuses, cela fait seulement quelques petites années que le phénomène tend à se développer en France. Une nouvelle soirée fait notamment de plus en plus parler d’elle à Paris : la Buttfucker, qui a lieu une fois par mois au sexclub gay mythique Le Keller. Organisé par un certain Jimmy P., un habitué de la scène cruising parisienne, l’événement est décrit comme « La partie Sodo / Gang Bang de Paris » et entend faire la part belle au « pilonnage intensif » et aux « rencontres Domis / Soumis ».

Le lieu, chaud, cinématographique et globalement clean, propose un cadre assez idéal pour ce genre d’expérience. Jimmy P. tient à préciser : « Ne jugez pas la soirée sur une visite. Chaque Buttfucker est différente ». Notre avis sur notre visite serait donc à prendre avec des pincettes. Force est de constater en tout cas qu’elle a confirmé tout ce que l’on pouvait penser sur l’attrait et les limites de la pratique du gang bang.

Les portes du Keller ouvrent à 22h et le resteront jusqu’à 5h. Jimmy P. est à l’accueil, avenant, mettant à l’aise les plus timides. On nous incite à l’entrée à nous mettre en « tenue » (comprendre look fetish) ou à poil (on place ses vêtements dans un sac poubelle qu’on met au vestiaire – il faut dans ce cas se débrouiller pour mettre son argent et tout ce que l’on veut garder avec soi comme ses cigarettes dans ses chaussettes – pas ultra agréable mais on fait avec). L’organisateur gère à la fois l’accueil et parcourt le lieu pour s’assurer que tout se passe bien. Un vrai désir de bien faire. Il propose aussi et surtout aux passifs, à poil ou en jockstrap, de leur marquer un numéro sur le cul. Au bar se trouve un registre où les actifs peuvent laisser des messages à leurs passifs préférés. Le système n’est pas au point : les actifs n’ont pas de numéro, impossible donc de savoir qui laisse un message. Peu importe : en fin de soirée on compte moins d’une dizaine de messages laissées. Jimmy P. commente : « Cette idée de laisser des messages ne prend pas forcément mais qu’importe : ce qui excite les passifs c’est surtout de se faire « marquer » ». Avoir un numéro sur le cul, devenir un numéro, un objet : une possible source d’excitation.

Ce soir-là, alors qu’on découvre l’événement, les mecs présents ont majoritairement la quarantaine. Les actifs sont les plus âgés et les passifs les plus jeunes – c’est cliché mais c’est vrai. On trouve ainsi parmi ceux qui veulent « se faire tourner », pas mal de garçons d’une vingtaine d’années. Qu’on se le dise : les présents ne sont pas là pour tricoter. Les passifs se donnent avec une docilité assez extraordinaire, cambrent leur cul comme des porn stars. Un peu intimidant quand on n’est pas au même niveau. C’est surtout au sous-sol que se passe l’action. Des lopes attendent les jambes écartées qu’on vienne les prendre à la chaine, d’autres s’installent sur un banc à 4 pattes, d’autres encore vont près des pissotières pour mêler l’aspect tournante à des jeux humides.

Subversive, la Buttfucker l’est, ça ne fait aucun doute. Ça pue le sexe à tous les étages et les mecs se lâchent. Atmosphère très cul et directe. On sent le plaisir libérateur des soumis passifs qui s’abandonnent avec une certaine grâce. Hélas, les débordements ne sont pas évités. Beaucoup de passifs se font prendre par plusieurs mecs sans protection. Expérience personnelle : alors qu’un actif voulait me prendre et que je lui rappelais de mettre une protection, je me suis entendu dire « Tu t’es trompé de soirée mec, ici on baise bareback ». On pouvait pourtant voir quelques mecs forniquer en mode « safe » mais effectivement ceux pratiquant le bang gang semblaient se ficher qu’il y a ait une capote ou non. Ça ne met pas vraiment en confiance, c’est le moins qu’on puisse dire.

Quand on interroge l’organisateur sur cette « dérive », il admet, un poil embarrassé : « On ne peut malheureusement pas tout contrôler. Certains mecs associent le fait de faire un gang bang à du sexe sans capote. Mais heureusement tous les participants ne sont pas comme ça ». En effet, on trouve un peu de tout à la Buttfucker : de véritables barbares qui veulent « plomber des lopes » et qui grognent de façon glauque dans la backroom « on va te doser » et des types plus friendly qui la jouent safe. On conseille donc vivement à ceux qui souhaitent tester la soirée de ne pas trop forcer sur l’alcool et de bien rester prudent. La Buttfucker soufre, comme la majorité des établissements dédiés au cul, d’un goût de plus en plus prononcé et d’une insouciance et inconscience généralisée sur la question du sexe protégé. Difficile pour l’organisation de « faire la police » et c’est bien dommage qu’une partie de la clientèle décrète que le sexe hard doit forcément aller avec du bareback (un amalgame vraiment gênant).

Ceci étant dit, la Buttfucker reste une véritable curiosité et concilie assez bien expérience hard et convivialité (ambiance très sympa et chaleureuse au bar avec une clientèle visiblement d’habitués qui ne se prend pas au sérieux et met à l’aise « les petits nouveaux »).

La visite de cette soirée nous permet donc de rappeler que l’expérience du gang bang mérite organisation et vigilance : n’ayez pas peur de vivre votre fantasme mais choisissez bien les personnes avec qui vous allez la réaliser !

Thomas s'abreuve de porno depuis ses 15 ans. Après les premiers émois des VHS hétéros, il développe une passion débordante pour le x gay alors qu'Internet fait son apparition. Pornophage et curieux, tous les genres et fétiches attisent sa curiosité. Il partage ses fantasmes et addictions sur son propre blog, Gaypornocreme, et régulièrement pour le magazine gay Qweek.

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