Et Dieu dans tout ça ?

Le cinéma X et la religion n’ont pas pour habitude d’entretenir de proches relations. Si l’on exclut certaines scènes chaudes avec nonnes et curés dont Mario Salieri s’était fait une spécialité dans les années 90, les deux domaines n’ont pas vocation à s’épanouir ensemble. Je vous propose ici, en souvenir des vieilles méthodes de bac de français, la thèse et l’antithèse.

Le nom de Crystal DiGregorio ne vous dit probablement pas grand-chose. C’est normal : il s’agit d’une belle blonde à gros nichons qui a fait un joli brin de carrière dans le hard hollywoodien. Sous le nom de Nadia Hilton – en hommage à une vague ressemblance à la Paris du même nom – elle a offert ses talents et ses orifices à nombre de partenaires et de caméras. Adepte de la sodomie et du lesbianisme, Nadia n’affichait que peu de restrictions à sa fiche d’actrice.

Doughnuts et gros lolos

Son histoire ne la préparait pas à une telle carrière. Née en juin 1983, Crystal a grandi en affichant bien peu de confiance en elle. Même en tant que majorette, elle trouvait toujours les autres filles plus belles. Ceci explique qu’à 18 ans, elle fasse le choix d’une opération du nez et d’une autre pour des implants mammaires. Elle se retrouve ensuite à vendre des doughnuts (les fameux beignets US dont les flics seraient friands) et s’étonne du volume des pourboires qu’elle reçoit. Après une expérience dans le strip, la future Nadia part en 2005 pour Los Angeles. Il en résultera une centaine de films hard de bonne facture tournés dans les meilleures maisons du genre. Elle deviendra même propriétaire de son propre club de strip-tease.

Et Nadia rencontra Dieu

Le dernier chapitre de la vie de Nadia / Crystal est plus surprenant. Suite à un accident de voiture dû à un fort taux d’alcoolémie en 2014, elle connaît un bouleversement philosophique et remet ses choix de vie en question. Ce sera aussi l’année de ses derniers tournages. La rencontre avec David Bassette, pasteur de son métier, achèvera de transformer notre pornstar en grenouille de bénitier. Crystal découvre la Bible et abandonne un mode de vie qui lui rapportait la bagatelle de 350 000 dollars par an. Elle et son mari ont ouvert à Fulton, dans l’État de New York une église : « Le Nouveau Départ de la Vie Chrétienne ». Finies les pipes en gros plans, les shows érotiques, les pénétrations à toute heure, la villa de Los Angeles et les voitures de sport : Crystal préfère désormais consacrer son temps à ses ouailles lors de prêches où elle explique que l’on peut tous changer… L’histoire ne dit pas combien d’hommes parmi son auditoire vont après la messe la voir se faire prendre sur le Net.

Puis Dieu rencontre la pornographie

Voilà mon antithèse. Quel est le lien entre un prêtre italien de 48 ans, des prostitués, de l’échangisme i tutti quanti ? Normalement pas grand-chose, mais la réalité ayant souvent plus d’imagination que les cinéastes… Nous parlons ici d’un scandale qui commence dans la jolie ville de Padoue (ou Padova pour les Italiens), près de Venise, et qui finit au Cap d’Agde, haut lieu du naturisme et de l’échangisme. Le prêtre de cette ville s’est retrouvé en galante compagnie au Cap – où il aurait pu croiser la fine fleur du hard français qui y passe souvent ses vacances. Alors quand on parle de galante compagnie, on pourrait penser à une jolie fille. Raté ! C’est avec quinze louloutes que notre Don Camillo queutard est parti au Cap. Pas moins. Ce ne serait pas si grave si le même curé n’était pas accusé en Italie d’organisation d’orgies sexuelles. Mieux encore, le Père La Roupette aurait aussi tourné des films X amateurs dans son église (avec 69 sur l’autel ?) et les aurait rangés dans des cartons auxquels il donnait des noms de Pape. Jusqu’ici, seule la morale est offensée, mais la justice l’est aussi quand notre bon Père est soupçonné – cerise sur le gâteau – d’avoir monté un réseau de prostitution sur Internet. Pervers mais moderne ! Après l’actrice qui quitte le porno pour rentrer à l’église, voici le prêtre qui sort de l’église pour entrer dans le porno, et finalement pour faire rentrer le porno dans l’église. Vous me suivez ? Recherché par la justice italienne, notre prêtre a jugé plus prudent d’aller profiter de l’air de la Croatie. Quand on connaît la beauté des filles locales, on peut lui promettre une belle carrière de proxénète et/ou de producteur sur place.

Fallait-il que le saint homme ait le diable au corps pour se livrer à toutes ces turpitudes en tenue ecclésiastique ? Les vœux de chasteté du brave homme sont probablement partis dans la même poubelle que ses dernières capotes.