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Elle poste des nudes sur Internet et voit sa réputation salie par les journalistes

La Colombie, ses grands espaces verdoyants, ses barons et cartels de la drogue et… ses victimes de bashings sur les réseaux sociaux… Car ce n’est pas parce que l’on aime s’exhiber en string, voire moins, sur Twitter, que cela fait forcément de vous une prédatrice sexuelle.
Qui n’a jamais fantasmé sur l’une de ses enseignantes dans telle ou telle autre matière scolaire ? Personnellement, ma prof de biologie [ex-SVT, pour les moins de trente ans] et ses petits jeans qui lui moulaient le boule, d’une manière plus que provocante, parvenaient à capter mon attention, chaque semaine, pendant l’heure que durait son cours. Attention qui, nonobstant, n’avait strictement aucun rapport avec la susdite matière dispensée.
Aussi si j’avais eu à suivre les cours d’Ysmara Tatiana Martínez Garrido, qui aime à s’exhiber sur les réseaux sociaux, il me semble que je n’aurais pas eu une seconde le chibre au repos. Mais là n’est pas notre histoire, car celle que l’on peut découvrir sur Twitter, Facebook et autre Instagram sous les divers sobriquets de Yokasta M. ou Ysamara Tatiana, en tenue plus que légère, voire moins, et dans des postures à faire dresser le dard d’un eunuque vit, depuis novembre 2016, un affreux cauchemar.
Souriez, c’est pour la télé
Le 1er novembre dernier, son visage apparaît à la une du journal télévisé de la chaîne nicaraguayenne Canal 4. Motif : celle qui est identifiée comme une enseignante du second degré dans une école de Medellín en Colombie aurait exercé un chantage sur certains de ses élèves [16 et 17 ans] afin de les attirer dans son plumard. Elle aurait obtenu leurs numéros de portable, leur aurait proposé des cours de soutien, leur aurait envoyé des photos dénudées via MMS et les aurait au final menacés de les faire se planter à leurs examens s’ils refusaient de lui permettre d’atteindre le 7e ciel sans ascenseur. Un parent d’élève ayant découvert les photos de « l’enseignante » sur le portable de son rejeton aurait immédiatement alerté les autorités qui auraient procédé à son arrestation. Elle encourrait quarante années de réclusion et aurait déjà eu à subir le divorce d’avec son mari.
Dans les semaines qui suivent, ce sont tous les médias internationaux qui relaient l’affaire. Le Vanguardia de Mexico sera le premier et lui consacrera pas moins de trois articles. Ensuite, le visage de « l’enseignante » apparaît à la télévision espagnole au cours de l’émission « Hora Punta » en deuxième partie de soirée sur la 1 [ex-TVE] espagnole le 14 novembre. C’est alors un déchaînement de manchettes dans le monde entier auxquels va être confrontée Ysmara Martínez comme dans Infobae [argentine], La Opinión [Californie], El Heraldo [Honduras], les anglais The Daily Mail et The Sun et bien évidemment les Français 20 Minutes et Closer [continuez, bientôt le Pulitzer !] qui, dans leurs colonnes, exposeront le visage de la « sinistre » Yokasta M, alors qualifiée de prédatrice sexuelle.
Ça bash… Cash !
L’affaire est juteuse pour les tabloïds. Imaginez une prof qui déjà se prend en photo à poil, se filme en string en effectuant de sympathiques petits twerks et poste le tout sur Twitter, alors son arrestation, son divorce et son incarcération pour corruption de mineurs, c’est du pain béni !
Mais, car il y en a un sinon ce ne serait pas drôle, cette histoire est totalement… bidon. Si Ysmara Martínez existe bel et bien, qu’elle a effectivement un diplôme d’enseignante et qu’elle a également plusieurs profils sur différents réseaux sociaux où elle s’exhibe en roue libre, elle n’a par contre jamais donné le moindre cours à un quelconque élève colombien. Et pour cause, car pour ce faire, il faudrait déjà que la dame soit Colombienne.
La géographie, une matière à l’abandon ?
Or, il n’en est rien. Notre « prédatrice » est Vénézuélienne, pays qu’elle n’a jamais quitté, où elle travaille quotidiennement avec son mari dans leur petite boutique de Calabozo au sud de Caracas. L’enquête menée par Angelica Polanco du quotidien numérique Caraota, a permis de faire un peu plus de lumière sur cette affaire. Interviewée, Ysmara Martínez explique que « cette information qui a traversé tous les réseaux est complètement fausse. Oui, je suis une enseignante diplômée, mais depuis plus de vingt ans, je travaille avec mon mari, dans notre commerce. » Et au sujet de la vidéo que l’on peut trouver sur bon nombre de tubes elle déclare que « c’est une vidéo privée et sa diffusion aveugle menace mon intégrité en tant qu’épouse. De plus, je n’ai jamais travaillé dans la moindre école. » Bon là on dira quand même que nous n’avons pas tous la même définition du « privé » sur les réseaux sociaux.
L’enquêtrice Vanesa Restrepo du quotidien El Colombiano d’Antioquia [l’un des départements colombiens] a interrogé le général Óscar Gómez Hereira, commandant de la police métropolitaine, qui lui a confirmé qu’aucune plainte de ce type d’un quelconque parent n’était en cours, tout comme le procureur qui aurait été immédiatement saisi. Le ministère de l’Éducation nationale a confirmé, lui aussi, n’avoir eu vent de cette plainte que tous les médias internationaux avaient relayé. Interrogé par la journaliste, Felipe Montoya, avocat pénaliste a, quant à lui, abordé la menace des quarante années de réclusion. Dans un cas de harcèlement sexuel, Ysmara Martínez aurait risqué une peine allant de 16 mois à 4 ans et demi de prison, mais si elle avait eu en sa possession des photographies des adolescents en question, elle aurait été poursuivie pour pornographie infantile, ce qui, en Colombie, est passible de dix à 18 ans de prison. On est bien loin du presque demi-siècle annoncé par les médias.
1943, quand tu nous tiens…
Pour le commandant de la police métropolitaine, il s’agit d’un canular basé sur une affaire, réelle celle-là, qui serait advenue dans un autre pays, sans doute aux États-Unis ou au Canada, car les histoires d’enseignantes tentant de s’envoyer en l’air avec leurs élèves n’y sont pas rares. Il suffit de s’attarder un moment sur les affaires de Hunter Day en ce même mois de novembre ou de Tracy Miller qui envoyaient de sympathiques petites photos dénudées sur les portables d’élèves qu’elles avaient dans le collimateur [la première étant de plus mariée au coach de football du même établissement] ou encore celle de Lindsey Banta Jarvis qui elle a non seulement entretenu une relation avec un élève d’un âge inférieur à seize ans mais qui de plus l’a sodomisé.
Dans une époque où tout va vite, sans doute trop, les « journalistes » ne prennent même plus le temps de vérifier l’information et, pour faire le buzz les premiers, ne semblent pas être plus dérangés que ça de participer à un bashing international contre une femme qui, si elle est certes un peu chaude sur les réseaux sociaux, n’en est pas pour autant la prédatrice sexuelle qu’en ont faite certains, sans doute un voyeur dont elle aurait repoussé les avances et qui, pour se venger de ce cuisant échec, aurait utilisé cette nouvelle méthode dite du « pourrissage en ligne » qui rencontre un si grand succès sur la Toile mondiale. Si cette histoire est arrivée à quelques milliers de kilomètres de chez nous, elle reflète tout de même le retour en force d’une méthode qui a connu ses heures de gloire au cours de la dernière guerre. En France, les cas de « délation calomnieuse » ne se comptent plus parmi les élèves de collège et de lycée, ce qui ne prouve qu’une seule et unique chose : les héritiers de ceux qui, en 1943, dénonçaient leurs voisins de palier aux forces d’occupation, ont encore et toujours de beaux jours devant eux.
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