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L’article 13 et le porno

Depuis le 12 septembre 2018, le projet européen de directive sur le droit d’auteur dans le marché unique numérique n’en finit pas de faire débat, notamment autour de son alinéa le plus médiatisé, le fameux « Article 13 ». L’article en question, qui entend imposer aux agrégateurs de contenu (Google, Youtube, etc.) une responsabilité et, de fait, un contrôle sur les contenus qu’ils hébergent, cristallise la lutte d’influence entre ces agrégateurs et les sociétés d’ayants droit (studios de cinéma, maisons de disques, etc.) pour la régulation de la propriété intellectuelle sur Internet. Alors que le texte a pris sa formulation définitive le 20 février dernier -celle qui sera votée fin mars-, il est un secteur concerné dont on a jusque-là très peu entendu parler, une secteur qui pourrait se trouver profondément bouleversé si le texte venait à passer. Et ce secteur, c’est le porno.
Pour la faire courte, l’Article 13 a pour vocation de rendre les plateformes de partage de contenu (les plateformes de streaming essentiellement) responsables des contenus protégés que leurs utilisateurs uploadent. Un tel contrôle implique nécessairement un filtrage a priori des contenus qu’on leur soumet ; ce qui fait bien entendu bondir les défenseurs de la liberté d’expression et de l’Internet libre, qui y voient la porte ouverte à la censure, mais aussi les plateformes elles-mêmes, qui perçoivent le coût humain et matériel qu’impose cette mesure. Si la motion passe, Youtube et consorts devront donc signer des accords avec tous les ayants droit dont ils enfreindraient le copyright en hébergeant illégalement la propriété, et instaurer un « filtre à l’upload », au coût de développement faramineux, qui empêcherait leurs utilisateurs de déposer du matériel protégé.
À coup d’arguments fallacieux comme la fin du droit à la citation, dont il est pourtant le premier fossoyeur à travers ses nouvelles politiques d’utilisation et de monétisation, Youtube contre-attaque alors avec une grande campagne de (dés)information visant à préserver sa position d’autorité sur toute l’industrie artistique européenne. Car c’est ainsi que le Web 2.0 s’est construit. Si l’interconnexion mondiale qu’offre le Net a bien sûr permis le partage des connaissances humaines, elle a surtout ouvert la porte au piratage sans vergogne et l’expropriation intellectuelle. Cachées derrière leur statut de « simples hébergeurs », les plateformes de streaming se sont ainsi rendues complices de ce processus en toute impunité, contraignant les ayants droit à eux-mêmes traquer leurs biens sur les réseaux et à demander poliment leur retrait de la plateforme permettant le vol. Elles ont même prospéré sur le dos des créateurs qui n’avaient pas le temps, le savoir ou les moyens de se faire respecter.
C’est là qu’intervient le porno. Car si, sur le terrain des divertissements tous publics, cette stratégie instaurait simplement un rapport de force favorable à Youtube contre les sociétés d’ayants droit, dans le X-business, elle a carrément assis la domination absolue et incontestable des Pornhub, xhamster et autres XVideos sur les créateurs pornographiques. En effet, contrairement aux domaines de la musique ou du cinéma, le porno n’a jamais disposé de grandes « majors » aptes à défendre ses droits, ses revenus et surtout à traîner en justice les receleurs, comme le ferait Walt Disney Studio si jamais YouTube s’avisait de diffuser Avengers : Endgame trois jours après sa sortie. Perçu comme un genre qui ne valait rien, alors qu’il se révèle très coûteux à produire, le X n’a jamais pu mobiliser son public autour de l’évidente nécessité de le rémunérer. Profitant de l’aubaine, les tubes ont alors ouvert les vannes, sans jamais se justifier du piratage tous azimuts qu’ils permettaient sur leurs plateformes. La part de contenu original déposé sur ces plateformes étant marginale, ils ont littéralement construit leur empire sur le piratage, laissant le soins aux studios dépossédés de courir après leurs scènes volées, rachetant au fur et à mesure ceux que leur système a asphyxiés.
Mais peut-être plus pour très longtemps, du moins en Europe. Car avec leurs centaines de millions de visiteurs mensuels et leurs chiffres d’affaires colossaux, Mindgeek et ses copains tombent pile poil sous le coup de la directive en cours de ratification. Si elle venait à être promulguée, les producteurs européens aurait alors tous les droits de tailler de jolies croupières dans les bénéfices mirobolants qu’enregistrent sur leur dos les empereurs du porno. Il va sans dire que les intéressés ont sans doute préparé une riposte, ou au moins un contrefeu, mais en attendant, du côté des pornographes, on peut commencer à se frotter les mains.
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