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[Brève #106] La maison-mère de XVideos rachète Private

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La nouvelle est tombée la semaine dernière. WGCZ, la compagnie propriétaire de la plateforme XVideos, principale concurrente du Pornhub de Mindgeek, rachète Private Media Group, le groupe suédois qui s’est imposé comme un véritable empire du X européen dans les années 90-2000.

Née en 1965, sous les traits d’un magazine qui n’avait rien à envier au Playboy d’Hefner, Private a ensuite diversifié ses activités, pour devenir l’un des acteurs majeurs de la production et distribution pornographiques européennes. Côté au NASDAQ, il était, au début du nouveau millénaire, l’un des derniers studios encore capable d’investir plusieurs centaines de milliers d’euros dans ses productions (Millionnaire, 2004, 1,6 millions de dollars de budget). Grâce à l’acquisition, en 2009, de la plateforme VOD Gamelink, le groupe semblait avoir assuré le virage numérique face à la pression des tubes de streaming gratuit. Ça n’aura vraisemblablement pas suffit, Private étant désormais dans le giron de WGCZ, son rival d’alors. Si le montant de la transaction est jusqu’à présent resté secret, nous savons qu’aux dernières nouvelles, le propriétaire de la marque en attendait 8 millions d’euros.

Par ce rachat, la maison-mère de XVideos poursuit son assimilation verticale du X-business, moins de deux ans après l’acquisition de la marque Penthouse. Canaux de streaming (XVideos, XNXX), studios de production (Bangbros, DDF, Legal Porno), plateforme de VOD (Gamelink), médias (Penthouse, Private), WGCZ se positionne aujourd’hui à chaque maillon de la chaîne de production pornographique, à l’instar de Mindgeek (Pornhub, YouPornRedTube, Brazzers et Mydirtyhobby) et Gamma (Girlsway, Pure Taboo, Vivid, AdultTime), les deux autres grandes multinationales du X.

C’est ainsi qu’après des années de tractations, de faillites et de démantèlement, le X-business achève sa reconfiguration. L’eldorado du piratage tous azimuts s’assèche, à mesure que les productions s’arment et que le public se détourne, lassé par le vieillissement des contenus dans un environnement qui a aboli l’obsolescence. Qu’à cela ne tienne, XVideos, Pornhub et consorts ont achevé leur annexion de l’industrie. Traîtres la veille, patrons le lendemain.

Au milieu de cet oligopole, il n’y a guère que les productions aux forts rayonnements nationaux (Jacquie & Michel, Dorcel) qui conservent leur indépendance. Avec le rachat de Colmax, le compagnie J&M entend d’ailleurs jouer dans la cour des grands, poursuivant sa mue en groupe médiatique international.

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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