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[Brève #125] Pornhub supprime les trois quarts de ses vidéos

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Suite et très probablement fin de la polémique qui a secoué le groupe Mindgeek la semaine dernière. Pour éteindre l’incendie déclenché par la publication du New York Times condamnant la circulation incontrôlée de séquences notamment pédocriminelles sur son réseau, la plateforme Pornhub supprime l’intégralité des contenus soumis par les contributeurs anonymes, soit plus de 10 millions de vidéos. Ne restent alors que les scènes mises à disposition par les studios agréés.

« Dans le cadre de notre politique de bannissement des contributeurs non-certifiés, nous avons à présent aussi suspendu tous les contenus précédemment soumis qui n’auraient pas été créés par nos partenaires de contenu ou les membres de notre Model Program. Cela signifie que chaque contenu proposé par Pornhub provient de contributeurs vérifiés, une mesure que des plateformes comme Facebook, Instagram, TikTok, YouTube, Snapchat et Twitter n’ont pas encore instaurée. »

De plus de treize millions de vidéos disponibles à un peu moins de trois millions à l’heure où nous parlons, la célèbre plateforme porno a entamé son grand ménage. Il était temps ! Fini les séquences piratées, volées aux productions du monde entier ; fini, les sextapes de vengeances uploadées par des ex frustrés ; fini, les images intraçables relevant, pour certaines, de pédopornographie. Il faut dire que Mindgeek était acculé. Crucifiée en place publique par les médias traditionnels, bannie des réseaux de paiement Visa et Mastercard, sa plateforme redouble aujourd’hui de zèle pour se racheter une virginité aux yeux des autorités, et éviter la correctionnelle.

Surtout, par cette nouvelle mesure, Pornhub se démarque des réseaux sociaux tous publics incriminés dans son communiqué ; une judicieuse tentative de réorienter le débat. Car si les manquements étaient certes nombreux, l’acharnement médiatique à l’encontre de sa modération, une problématique partagée par l’ensemble des plateformes numériques, tournait doucement à la croisade anti-porno.

Ce coup de vitriol n’est toutefois pas bénin pour les contributeurs agréés puisqu’en plus, le site a soudainement durci sa politique éditoriale, supprimant à tour de bras les contenus jugés trop extrêmes (BDSM, brutalité, simulation de non-consentement…) pour les regards très puritains portés sur lui actuellement. En souscrivant préventivement à toutes les requêtes pudibondes que pourraient lui soumettre les Ayatollahs de la décence dans l’espoir de sauver les meubles, Pornhub ne creuserait-il pas lui-même sa propre tombe ?

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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