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Fritz The Cat, premier film d’animation classé X

Dans l’Amérique des années 60, berceau des contre-cultures peuplé d’animaux anthropomorphes, Fritz le chat est en quête de vérité (un peu) mais aussi (surtout) de drogue, de sexe et de frisson. Recherché par une police porcine suite à une partouze sous stupéfiants qui dégénère, l’arrogant félin, poète auto-proclamé et philosophe de comptoir, sillonne New-York puis les États-Unis semant le chaos sur son passage, non sans épingler les travers et les misères des tribus hétéroclites qu’il rencontre, des hippies pseudo-intellectuels aux néo-nazies de l’Amérique profonde, en passant par les corbeaux noirs de Harlem.
En 1970, Disney revisite la lutte des classes sous le jour mielleux et consensuel de l’incompréhension mutuelle pétrie de tendresse et de bonnes volontés partagées. Érigé aujourd’hui au statut de film culte, Les Aristochats entérinent alors l’animation comme un genre réservé aux enfants. Plus pour très longtemps. Deux ans plus tard, le petit monde du dessin animé connaît une révolution, à la faveur d’un autre greffier beaucoup moins politiquement correct. Adaptation controversée des bandes dessinées du même nom, de Robert Crumb référence du comics underground, Fritz the Cat déboule dans les salles obscures sous la direction de Ralph Bakshi (Le Seigneur des Anneaux, 1978 ; Tygra, la Glace et le Feu, 1983).
« 90 minutes of violence, excitement, and SEX … he’s X-rated and animated! »
Classé X dès sa sortie par la Motion Picture Association of America et déprogrammé de nombreuses salles précisément pour cette raison, le film aurait pu voir son exploitation tourner court, si son producteur Steve Krantz n’avait pas pris le parti de faire de son handicap une force. Inspiré par le succès surprise de Sweet Sweetback’s Baadasssss Song, métrage de blaxpoitation décoré des mêmes honneurs, il décide justement d’axer la promotion du dessin animé sur son caractère subversif, allant jusqu’à sur-titré l’affiche d’un « On n’est pas classé X pour rien, Bébé ! » au-dessus d’un Fritz glissant nonchalamment une paluche dans le décolleté de sa douce. Le ton est donné… Et le succès sera au rendez-vous. Financé à hauteur de 700 000 dollars, le chat de gouttière engrangera 90 millions worldwide. C’est certes deux fois moins que les minets de Disney, mais ça reste à ce jour, le plus grand succès du cinéma d’animation indépendant de toute l’histoire. C’est aussi, vraisemblablement, l’un des films à caractère pornographique les plus rentables jamais distribué, toutes époques confondues.
« Pornographique », le mot est lâché. Des zizis, des nénettes, des tétés, mais aussi des orgies, des passes, des exhibitions ; indubitablement, Fritz the Cat assume pleinement le ton licencieux qu’implique sa classification, à une époque où « pornographique » n’est pas encore tout à fait synonyme de « masturbatoire ». À moins d’être un furry de la première heure, le potentiel érotique de l’œuvre reste somme toute bien mince. Non, l’intérêt du sexe ici ne réside pas dans l’excitation, mais dans la transgression. L’univers et le graphisme servent alors moins d’édulcorants pour modérer le propos que de vernis pour rendre l’immontrable observable, voire divertissant. L’odieux et l’absurde culminent au crépuscule du film, lorsqu’après avoir abandonné sa renarde de nana sur le bord de la route, au milieu du désert américain, Fritz grimpe sur le chopper d’un lapin néo-nazi accro à la meth déjà accompagné d’Harriet, sa chevaline girlfriend victime de dépendance affective. Conduits derechef au QG sordide d’un Klan de terroristes à la petite semaine, le chat est enrôlé dans un attentat à la bombe contre une centrale électrique tandis la pauvre jument est battue puis attachée avec une chaîne avant de subir, hors-champ, les derniers outrages. Quand on vous disait que c’est adressé aux adultes…
Zgueg & Zeitgeist
Point d’apologie pour autant. Fritz ne s’embarrasse simplement pas de manichéisme pour se confronter sans détour aux mouvements qui irriguent les Etats-Unis d’alors, dans cette ambiance foutraque et psychédélique propre à la culture underground des sixties (merci le LSD). La naïveté teintée de cynisme du héros, plutôt antipathique au demeurant, est alors l’excuse pour passer au vitriol tout ce que la société américaine a engendré de plus risible : mouvance hippie vérolée par l’oisiveté et la toxicomanie ; racisme systémique ; gauchisme bourgeois qui d’une main fétichise le noir américain et de l’autre s’approprie ses causes ; police violente, servile et stupide, ici exclusivement incarnée par des porcs (« pigs » étant en qualificatif injurieux de la maréchaussée là-bas) ; terrorisme intérieur perpétré par d’obscures cellules néo-nazis issues du trou du cul de l’Amérique profonde… Toute ressemblance avec des événements récents ou actuels serait purement fortuite.
Si Fritz the Cat n’est pas la claque érotique que sa classification X laissait entendre (vu le design, l’inverse eut été un miracle), il n’en reste pas moins une œuvre incontournable, pur produit de son époque. Le découvrir 49 ans plus tard tient de l’épiphanie, tant il s’avère visionnaire -ou bien est-ce qu’en un demi-siècle, rien n’a changé ? Toujours est-il qu’il est chaudement recommandé de le mater au moins une fois dans sa vie, et en VF s’il vous plaît, ne serait-ce que pour profiter encore une fois de la voix du regretté Roger Carel qui, non-content de donner vie au Gaulois le plus célèbre du monde dans nos production nationales, a aussi doublé le matou le plus underground des US.
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