Natalia Nix : une histoire pornoricaine

Classieuse, Natalia pourrait dire qu’elle fait médecine qu’on la croirait sur parole. Et c’est bien ce que la Portoricaine affirme : elle a étudié les maladies cardiovasculaires dans une école de Miami. Bon, ça reste entre deux pénés, car celle qui fut aussi une volleyeuse émérite est une des étoiles montantes du X. Portrait.

Il suffit de se remémorer Trump, venu constater les dégâts de l’ouragan Maria sur l’île de Porto Rico, pour avoir une idée de la considération que portent les Américains pour leurs compatriotes de ce territoire associé. Pour l’ancien Président américain, il n’y avait pas eu 3 000 morts, seulement une dizaine. Les Portoricains y avaient vu une énième illustration du fait qu’ils étaient des citoyens de seconde zone. « Les Portoricains ont une mauvaise réputation, déplore en effet Natalia Nix, mais je suis différente », tempère-t-elle immédiatement. L’actrice de 25 ans est sensible quand on la titille sur ses origines. Elle n’aime pas qu’on la rentre dans les clichés sur la latina sex offensive. « Je suis sympa et avenante, mais je ne joue pas avec mon corps. Je n’ai jamais cherché à attirer l’attention des gens ou à ce qu’ils comprennent que je suis chaude. Parce que oui, en vérité, je suis chaude ! ».

Nix s’affiche introvertie et timide, mais la première fois que la caméra de Bang Bros a démarré devant elle, en janvier 2019, elle n’a eu aucun mal à passer en mode « pornstar ». « J’ai toujours été curieuse, explique-t-elle à Captain Jack d’Adult Talk. Au pire, si ça ne me plaisait pas, je pouvais toujours stopper. J’ai essayé et j’ai aimé. Depuis, je recommence et j’aime de plus en plus ».

C’est une copine, rentrée auparavant dans le X, qui a joué le rôle de sherpa et l’a briefée sur le nécessaire à savoir avant un premier tournage. Une copine rencontrée alors qu’elles étaient toutes deux bartendeuses à South Beach. Une activité étrange que celle de bartendeuse, confidentielle de ce côté-ci de l’Atlantique. Servir et séduire, faire consommer sans consommer… l’art du bartending est l’antichambre du porn et nombreuses sont les performeuses à être passées par cette étape.

Avant d’en arriver là, Natalia a traversé les Caraïbes depuis son île, poussée par la promesse d’une vie meilleure. Nous sommes en 2013, elle n’a que 17 ans quand elle débarque avec son frère à Miami dans le sillage de leur mère. Si elle collectionne les petits boulots, dont celui de servir des verres en tenue légère, elle a un objectif précis : devenir médecin. « Je n’ai pas fini mes études, confiait-elle l’année dernière. Je suis supposée être diplômée en 2021, mais avec la pandémie, tout est chamboulé. Ma spécialisation porte sur les maladies cardiovasculaires ». À première vue, le porn et la médecine forment un cocktail incongru. Toutefois, au vu du prix des études aux Etats-Unis, guère étonnant de la voir faire du porn pour les financer. Et puis, pourquoi se priverait-elle d’user de sa taille mannequin (1m70 pour 50 kg) forgée par des années de volleyball sur les plages de Porto-Rico ? Du claquage de services au claquage de fesses, il n’y a que l’épaisseur d’un short…

Dans le X, Nix a trouvé matière à satisfaire sa curiosité. « Avant mon premier tournage, je n’avais jamais fait de plan à trois. Je n’avais jamais squirté, ni même lécher une chatte, témoigne-t-elle auprès d’AVN. J’ai découvert un autre truc aussi : j’aime être soumise au lit ». Une centaine de scènes plus tard, elle a mis sa future carrière médicale entre parenthèses. Performeuse à plein temps, elle s’est installée avec son mec à Las Vegas. Ce dernier est lui aussi acteur sous le nom de Rion King. « Ce n’est pas loin de Los Angeles, développe-t-elle. C’est plus calme et moins cher. Je n’aime pas le Strip, mais le reste de la ville est bien, sans parler des montagnes. Miami ne me manque vraiment pas ».

Au plus fort de la pandémie, le couple a empilé les scènes homemade, mais en temps normal, ils tournent chacun de leur côté. « Les gens qui s’aiment reviennent toujours l’un vers l’autre. Il n’y a pas de jalousie entre nous. Il me laisse être qui je suis et moi pareil ». Dans cette idée, il la laisse notamment être attirée par les personnes du même sexe comme elle dit à Adult Talk : « les filles m’attirent réellement. Les baisers dans le cou, sur la nuque, les cheveux attrapés. Entre filles, le sexe est passionné. Les boys/girls, dans le fond, ça ne m’excite pas trop. Il faut vraiment que j’aie des sentiments pour le mec ».

Ces réticences ne se ressentent toutefois pas à l’image. Natalia met du cœur dans ce qu’elle fait et se dit même prête à passer à la sodo, une pratique qu’elle a déjà expérimentée deux fois avec son « Jules ». « Parfois, j’ai envie de la sentir passer et avoir un peu mal. Parfois, j’ai juste envie d’en profiter. Tout dépend de mon humeur ». La sienne est changeante. De notre côté, on est toujours d’humeur à la regarder.