Brianna Banderas : la ruée vers Ouest

C’est l’histoire d’une jeune Russe décidée à collectionner les partenaires un beau jour de 2016 et qui trouve à la place un mari. Mais il n’est pas jaloux. Elle a donc collectionné les partenaires en prenant le nom de son époux, Banderas. Bientôt sept ans après leur rencontre, Brianna et Marco filent toujours le parfait amour, mais Brianna rêve d’Amérique. Pourra-t-elle continuer à gagner sur les deux tableaux ?

Brianna est née à Rybinsk, à 250 bornes au Nord-Est de Moscou, au bord d’un immense lac artificiel alimenté par la Volga et construit en 1935 par des prisonniers de ce que Soljenitsyne baptisa l’hydrogoulag. Un peu de culture générale pour se débarrasser d’emblée du point Godwin russe : évoquer le goulag, Staline ou Poutine. De toute façon, B.B, appelons-la comme ça, n’a pas pris racine dans son sympathique lieu de naissance. A 18 ans, elle part pour Moscou animée par sa passion pour le fitness. Il n’y a qu’à voir son corps… Elle deviendra entraineuse, pardon, entraineur… « Ce fut une période que j’ai adorée, le fitness fait toujours partie de ma vie », lâche-t-elle.

Toutefois, elle ne prend pas racines non plus à Moscou et s’envole quelques mois plus tard vers Budapest. La jeune Russe a déjà une idée en tête. Elle veut embrasser une carrière de pornstar, devenir Brianna Bounce. Faketaxi, DDF, Pornbox… le tour des popotes est rapidement exécuté. En mars 2016, elle met les voiles pour le Mexique, une contrée propice aux vacances et à la réflexion. En vérité, c’est déjà tout vu : Brianna se pose là-bas dans l’attente de son visa pour le grand voisin états-unien. « Je veux travailler aux USA pour que ma renommée grandisse. Je veux travailler pour des grosses compagnies et devenir connue dans le monde entier », reconnait-elle à AVN en juillet. Car six ans plus tard, elle n’a toujours pas mis les pieds aux States. Niet pour le permis de travail en 2016 et étant donnée sa nationalité, B.B a pu aussi s’assoir dessus l’été dernier. L’été à venir, ce sera pareil et ainsi de suite. Le premier refus qu’elle a essuyé a néanmoins eu des conséquences importantes sur sa vie. En juin 2016, elle rentre en Europe et pose ses valises à Prague, dans la maison de Legal Porno. C’est la deuxième fois dans sa brève carrière. Elle ne sait pas encore qu’elle finira avec la bagatelle de 60 scènes pour le Prague Circus. Parce que pour une Russe, produit d’un millénaire de vie à la dure, LP, c’est du pipi de chat. Plus pipi que chat… Mais revenons à ce second passage au milieu des golgoths chargés de l’émanciper. Dans la maison où squattent les performeurs, elle n’a d’yeux que pour un Uruguayen. Il n’a pas les ratiches de Luis Suarez, plutôt la bobine d’Antonio Banderas. Logique qu’il se fasse appeler Marco Banderas. Dans l’industrie, il est loin d’être inconnu. C’est un vétéran qui a bossé dans le monde entier pour des studios de qualité comme Private.

Quelques semaines auparavant, il a quitté Los Angeles pour revenir en Europe. « Je m’ennuyais à L.A. Tous les jours, c’était la même chose, témoigne-t-il au site Fleshbot. En arrivant ici, je voulais quelque chose de différent ». Il va être servi, mais en ce beau matin de juin, il bloque sur les fesses de Brianna qui est dans la cuisine avec lui. Il ne la connait pas et se demande si elle est brésilienne ou colombienne. Le lendemain, il participera à son gangbang avec quatre autres performeurs. Rien de mieux pour faire connaissance en profondeur. Le soir même, après avoir diné au restaurant, il lui attrape la main. Ça se passe comme ça dans le X : d’abord la baise, ensuite la sérénade… On penserait d’ailleurs la population porno hermétique à ce genre de coup de foudre, à cause justement de la nature même du métier, mais c’est tout le contraire. Nombre de performeurs sont des cœurs d’artichauts. Brianna et Marco en sont les exemples éclatants car cinq mois plus tard… ils seront mariés ! Si on avait pu penser que la couleur de ce mariage lorgne vers le blanc, la longévité du couple vient infirmer ce soupçon. Sept ans après leur rencontre, ils se disent toujours amoureux. « Nous sommes en parfaite connexion », résume-t-elle. Il l’a sauvée de surcroit. Ecorchée vive, Brianna n’allait pas bien lorsqu’elle a rencontré son hidalgo. Les crises de boulimie succédaient à celles d’anorexie depuis l’âge de 16 ans. « Je me suis infligée des choses terribles, confesse-t-elle à AVN. Je me scarifiais, je détestais mon corps ».

Elle mettra trois ans à vaincre ses démons avec l’aide de son mari. « Il m’a aimé comme j’étais et m’a appris à m’aimer. Quand je l’ai rencontré, j’étais bien moins musclée. Maintenant ma vie est meilleure ». Végétarienne, B.B ne fume pas, ne boit pas et ne claque pas son flouze dans des futilités. Elle préfère apprendre à investir. « Je ne paye même plus un abonnement Netflix, je préfère lire ou regarder quelque chose de plus instructif ». Désormais installé depuis deux ans et demi à Alicante après avoir été barcelonais, le couple, Brianna en tête, ne désespère pas de bosser aux USA. Au moins, a-t-elle pu aller pour la première fois à Miami et L.A l’été dernier, mais ce n’était que pour visiter…