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JO 2024 et OnlyFans : Ces athlètes qui vendent leur corps pour financer leur sport
“Je gagne plus du double de ce que je gagnerais autrement en tant qu’athlète. Prenez-le comme vous voulez mais je gagne plus avec OnlyFans qu’avec l’aviron à ce stade.” Muscles saillants et slip moulant, le rameur néo-zélandais Robbie Manson ne cache pas sa double carrière. Entraînement rigoureux le jour avec des clichés à peine aguicheur pour ses 47 000 followers sur Instagram, “nudité artistique” la nuit avec du contenu sulfureux sur OnlyFans.
Et il est loin d’être le seul. Depuis l’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, la presse enchaîne les articles sur les athlètes et olympiens présents sur les plateformes de contenus pour adultes. Robbie Manson, donc, mais aussi les plongeurs anglais Jack Laugher, Daniel Goodfellow, Matthew Lee et Noah Williams, l’allemand Timo Barthel, la perchiste canadienne Alysha Newman ou la basketteuse australienne Liz Cambage.
Les contenus coquins des Olympiens qui ont fait s’entrucher quelques éditorialistes sont toutefois baignés de chasteté. Du très SFW avec Alysha Newman, sage tenue de sport et jeu d’accroches aguicheuses “tu veux me tenir compagnie ce soir ? ❤️” – au légèrement tentateur cliché d’une langue tendue vers un godemiché couleur argent collé au mur chez Noah Williams, l’ambiance n’est pas à la double pénétration ni aux prouesses kamasutriques.
Même le pionnier Jack Laugher, triple médaillé olympique arrivé sur la plateforme en 2021, reste gentiment épicé : défilé en speedos ou boxers, squats en slip, pelotage de fesses. Ses attributs, qu’il aime à empoigner à travers le tissu, demeurent dissimulés par le cadrage ou derrière ses mains. Suggérer plutôt que montrer, ne pas dépasser des frontières qui susciteraient des réactions épidermiques chez une partie du public ou les rares financeurs.
“La plupart du temps, il n’y a pas de nudité frontale, explique Matthew Mitcham, plongeur, premier athlète ouvertement gay à décrocher une médaille d’or olympique et présent lui aussi sur OnlyFans. En ce qui me concerne, je considère cette activité comme un moyen utile d’arrondir mes fins de mois : après toutes les heures d’entraînement et les sacrifices consentis, nous, les athlètes, avons bien le droit de nous adonner à une activité secondaire.”
Secondaire et surtout lucrative, ce dont les sportifs ont bien besoin. Une étude menée auprès de 500 athlètes venant de 48 pays différents affirme que 58 % d’entre eux ne se considèrent pas comme financièrement stables. En France, près de la moitié des sportifs de haut niveau touchent moins de 1 000 euros par mois. Début août, la lanceuse de disque américaine Veronica Fraley ironisait sur Twitter : “Je participe aux Jeux Olympiques DEMAIN et je ne peux même pas payer mon loyer.” Son désespoir a été entendu par un binôme insolite, le rappeur Flavor Flav et le mari de la championne Serena Williams, Alexis Ohanian. Les deux stars lui ont envoyé de l’argent pour qu’elle règle sa dette, s’inscrivant un peu plus dans un rôle de mécène : le leader de Public Enemy aux bijoux étincelants s’était déjà engagé à soutenir les équipes féminines et masculines de water-polo américaines pendant cinq ans.
Byzance est bien lointaine et le soutien des clubs et des familles ne suffit pas à assurer un quotidien paisible. Même la participation aux Jeux Olympiques ne garantit pas l’apaisement financier : les athlètes n’ont pas de salaire, ils reçoivent une allocation du pays représenté et une prime en cas de médaille (80 000 euros pour l’or, une somme imposable en France).
Se lancer sur OnlyFans est donc une forme d’auto-financement, une réponse à la sensation d’être “laissé-pour-compte” au milieu d’autres sports plus valorisés. “Les fans reçoivent quelque chose et moi, je reçois un soutien financier. Nous ne sommes pas des footballeurs qui gagnons des millions. Je dois donner beaucoup, payer cher pour atteindre le plus haut niveau. L’argent peut aider”, détaille le plongeur allemand Timo Barthel. Et qu’importe le qu’en-dira-t-on, la controverse à la petite semaine. Beaucoup de ces athlètes-créateurs sont déjà sujets de fantasmes et exposent des corps très peu couverts dans leurs disciplines respectives. “Quand vous êtes en slip de bain en permanence, il y a peu de place laissée à l’imagination. Il poste des photos de lui comme vous le voyez quand il est en compétition !”, lance le père de Jack Laugher.
Le rameur Robbie Manson encourage les sportifs à dépasser le stigmate et explorer ces nouvelles opportunités de financement : “Les ‘patrons’ sont conscients de l’impact financier et de l’aide que ça m’apporte, ils savent que nous manquons de fonds. Je n’ai jamais eu de problèmes avec l’équipe.”
Les athlètes peuvent “rester dans le moule ou de sortir du système et de le transformer”, conclut Matthew Mitcham. “Le partage de contenu avec un groupe de fans favorables et solidaires ne devrait pas nuire à la capacité d’un athlète à séduire le grand public. Moi, je dis qu’il faut applaudir les non-conformistes.”
Quand OnlyFans devient sponsor officiel
Loin des tatamis et des eaux tumultueuses des Jeux Olympiques, bienvenue sur la terre battue d’Alexandre Müller. Le tennisman français, classé parmi les 100 premiers joueurs mondiaux, s’est lui aussi aventuré sur la plateforme au début de l’année. Il est même allé plus loin : il est désormais sponsorisé par OnlyFans et a même porté le logo de rigueur sur son maillot durant l’Open d’Australie. La patrouille, en la personne de l’Association of Tennis Professionals (ATP), l’a rappelé à l’ordre en raison de l’image encore sulfureuse de la plateforme. L’ATP se réserve le droit de refuser les sponsors qui ne lui conviendraient pas et le réseau en fait partie.
Alors Alexandre Müller est passé à un bob floqué durant les interviews et a continué de poster régulièrement sa “vie de tous les jours, du tennis au physique” sur le réseau. Interrogé par 20 Minutes, il affirme comprendre la décision des Olympiens : “Cette année, à part OnlyFans, je n’ai aucun sponsor à part les habits et les raquettes. Je pense que de nos jours, trouver des sponsors c’est de plus en plus dur.” Encore plus difficile lorsque les sports ne sont pas aussi médiatisés et populaires que le tennis.
À lire aussi : Acteur(trice)s pornos, athlètes sportifs ?
https://www.lavoixdux.com/2018/11/02/acteurtrices-pornos-athletes-sportifs%E2%80%89/
Sources et citations : Reuters (https://www.reuters.com/sports/olympics/rowing-kiwi-manson-takes-onlyfans-keep-rowing-career-afloat-2024-07-31/) ; Libération (https://www.liberation.fr/lifestyle/hightech/jo-2024-plongee-sans-filtre-dans-les-comptes-onlyfans-des-athletes-olympiques-20240801_2X6VNXJBCBD6VKFGW2QTVVEO7I/) ; Ministère des Sports ; Obsersvatoire de l’économie du sport BPCE ; GQ (https://www.gqmagazine.fr/article/le-premier-medaille-dor-olympique-ouvertement-homosexuel-sexprime-sur-la-polemique-onlyfans-aux-jeux-olympiques) ; 20Minutes (https://www.20minutes.fr/high-tech/by-the-web/4104062-20240802-jo-2024-faute-sponsors-athletes-font-thune-onlyfans-financer-participation) ; Outsports (https://www.outsports.com/2024/8/4/24099420/summer-olympics-onlyfans-jack-laugher-robbie-manson-timo-barthel) ; The Telegraph (https://www.telegraph.co.uk/olympics/2024/07/29/ex-olympic-champion-pioneered-using-onlyfans-nothing-wrong/) ; Watson (https://www.watson.ch/fr/societe/jeux-olympiques/522465712-jo-2024-on-a-fouille-les-comptes-onlyfans-des-athletes) et les comptes des athlètes.
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