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Ma vie avec une Real Doll !

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Les « Real Dolls », en bon obsédé du cul, vous en avez sûrement entendu parler : il s’agit de ces poupées grandeur nature, hyper réalistes et généralement fabriquées en silicone, qui imitent à la perfection l’anatomie féminine jusque dans ses détails les plus intimes. Il en existe aujourd’hui une dizaine de fabricants dans le monde et on en trouve de nombreux modèles différents, dont des asiatiques, des versions beurettes ou blacks, milf, BBW ou trans, et même des poupées hommes pour femmes – ou gays. Elles font toutes dans les 1,60 m de hauteur et pèsent de 30 à 50 kg. Le silicone, matière précieuse et chère utilisée notamment pour les effets spéciaux, donne un rendu très proche de celui de la peau, ce qui accentue encore leur réalisme. Rien à voir donc avec les vulgaires poupées Bibendum à gonfler, aussi ridicules qu’imbaisables pour un mâle digne de ce nom. La Real Doll, c’est la Rolls de la poupée pour adulte et il faut débourser de 5 à 7.000 € pour se l’offrir, selon que le modèle est chauffant ou non.

Mais… Vous transportez un cadavre ?!

Il se trouve que j’ai toujours fantasmé sur ces magnifiques créatures dès que j’en ai connu l’existence. De pures beautés, des stéréotypes de l’idéal féminin aux formes parfaites. La légende, vraie ou fausse, veut que le concept ait été mis au point à leurs heures perdues par des jeunes geeks ayant travaillé sur les effets spéciaux de Star Wars, donc experts en figurines de silicone. Ils en ont vite vendu à leurs copains qui, fascinés, leur ont suggéré d’en produire à grande échelle.

Un jour, je tombe sur une annonce sur un forum spécialisé. Un mec vend la sienne, une occasion donc, pour moins de 1.000 €. Elle n’est pas en super état, je suis prévenu, mais elle en jette bien une fois habillée car les défauts sont situés dans son dos et sous ses bras. Banco, je me rends donc à Paris chez son ex-mari pour l’embarquer. Premier problème : purée, qu’est-ce qu’elle est lourde, la Caroline (prénom qu’il lui avait donné) ! Pas moins de cinquante kilos. C’est qu’à l’intérieur il y a tout un système d’armature métallique complexe, plus le poids du silicone. Deuxième problème, il faut la transporter hors de l’immeuble de son ex, et l’amener à ma voiture garée quelques dizaines de mètres plus loin en bas. Oui mais voilà, se trimbaler avec ça c’est la honte, alors on décide de l’emballer dans un grand drap, et hop, en avant pour les escaliers, puis direction ma voiture en empruntant le trottoir.

Dehors, un facteur en fin de tournée se fige en nous voyant transporter péniblement un truc à l’évidence pas catholique à son goût. Il dégaine son téléphone et s’approche de nous d’un air à la fois éberlué et menaçant :

– Mais, mais, mais… Vous transportez un cadavre !

Et le voilà qui compose aussitôt le téléphone des flics. Aussi sec, on abandonne le colis en vrac sur la banquette arrière de ma voiture – qu’on a eu le temps de rejoindre pendant que le facteur nous dévisageait – et je lui fais signe d’approcher avant qu’il obtienne un képi au téléphone. J’écarte les pans du drap et lui découvre la créature :

— Z’inquiétez pas, m’sieur, c’est juste un joujou pour adultes ! On y croirait presque, hein ?

Le fonctionnaire ouvre des yeux ronds, je remercie l’ex pour la transmission de propriété, et m’empresse de rentrer chez moi avec la belle Caroline affalée cuisses écartées et perruque de travers à l’arrière.

Processus inverse au retour : il me faut ruser pour ne pas sortir ma nouvelle fiancée pendant que les voisins sont dans les parages. Comme un gros lâche, je fais ça de nuit, personne ne me remarque, impec. Voilà donc Caroline chez moi, je l’installe dans un fauteuil et je la mate et la tripote tout mon saoul, ravi de mon acquisition. Un vrai canon, avec des boobs, je te dis pas : gros, ronds, lourds et moelleux juste ce qu’il faut, un bon 90D, miam, je vais me régaler.

Un bel objet de déco, à exposer… à vos risques et périls !

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Mechadoll, les Real Dolls françaises

Bon, maintenant que les présentations sont faites, je précise quand même qu’il ne s’agit pas d’une Real Doll mais d’une Mechadoll, un produit français fabriqué par des artisans strasbourgeois. J’ai titré «Real Doll » car c’est le fabricant (américain) le plus connu, mais les Mechadoll sont tout aussi connues des amateurs de poupées pour adultes, et beaucoup les considèrent même comme les plus belles et les plus réalistes du monde. Et c’est un fait que l’artiste qui en produit les moules pour les différents modèles, Yves Becker, s’y connaît en anatomie féminine. Tout le kit y est : visage de bonnasse, rondeurs des formes, velouté de la peau (un peu froide, OK, mais mon modèle est non chauffant), vulve hyper réaliste, anus et bouches praticables. Devant toutes ces beautés, je ne tarde pas à avoir une gaule du tonnerre, donc allons-y : en avant pour un banc d’essai immédiat.

Je la soulève comme je le peux en la saisissant sous les genoux et les aisselles – han, ce que tu es lourde, chérie ! – et l’installe le dos bien à plat sur mon lit. Je soulève sa jupette, retire sa culotte, tout ça un peu laborieusement vu l’inertie de la dame, et me voilà face à sa belle vulve glabre et bien dessinée (petites lèvres discrètes incluses), prêt à la pénétrer de mon dard aussi turgescent que curieux de concupiscence.

Ça glisse et ça fait floc-floc, comme une vraie !

J’avais pas mal fréquenté les forums spécialisés avant mon acquisition et avais eu le temps de noter quelques tips. Le principal est qu’il vaut mieux utiliser un préservatif et du lubrifiant pour tous les plans baise. Le préservatif parce que vous n’allez quand même pas balancer la purée à l’intérieur : après, c’est tout un souk à nettoyer, faut la transporter dans la baignoire, lui fourrer délicatement le tuyau de douche dedans, rincer, sécher, houlala, trop de boulot pour juste tirer un coup ; le lubrifiant parce qu’évidemment il ne faut pas compter sur la poupée pour mouiller du fait de votre seul sex-appeal. J’enduis donc les abords et l’intérieur de la belle fente épilée au toucher moelleux, mets mon chapeau de latex, et hop, j’enfile la créature bien à fond d’un coup de reins conquérant.

Une fois dedans, mhhhh les amis, figurez-vous que la sensation est très proche – mais vraiment très proche – de ce qu’on ressent avec une « vraie » femme. La chaleur en moins, OK. Mais le velouté et les petites irrégularités internes du vagin sont bien là, de même que la sensation d’avoir son pénis suavement emballé par les entrailles féminines. Avec le lubrifiant, les allées et venues font même floc-floc, comme à la maison du temps du temps où vous aviez une copine en chair et en os. Allez hop, dans la foulée et histoire de poursuivre le test, j’enchaîne avec une petite sodo. L’anus est plus étroit, comme dans la vie, mais ça entre comme dans du beurre – plus facilement que dans la vie, pour le coup. Mais par là aussi c’est bon, dis-donc, mhhh, très réaliste la sensation là encore – et en plus, pas de risque de caca au bout de la queue. Bon, la bouche, on verra plus tard, on a le temps. Allez hop, elle m’a trop excité cette cochonne de silicone, c’est parti, j’envoie la purée !

Verdict : côté baise, rien à dire, aucune déception, la promesse est tenue, ces poupées valent ce qu’elles coûtent. Juste difficile de changer de position : cinquante kilos à manipuler chaque fois. Je commence donc à réaliser qu’il ne sera pas question de faire tout le Kamasouthra à chaque séance. Mais pas grave, une bonne partie de baise dans une seule position quand l’envie nous en prend, y a déjà de quoi satisfaire son homme.

L’étrange petit monde des propriétaires de poupées

Les jours suivants, je me documente un peu plus sur les forums. Il y en a plusieurs : deux gros forums américains, et un français plus confidentiel (liens en fin d’article). Quand on les parcourt, on est impressionné par le petit sous-monde invisible et méconnu du public que représente cet univers. Sur ces forums, il y a des centaines, des milliers de mecs qui vivent clandestinement avec leur poupée, et certains en ont même plusieurs – jusqu’à une quinzaine pour le plus fêlé, à ce que j’ai pu en lire. Bien sûr, tous vivent leur amour pour ces créatures de silicone dans la honte et la culpabilité ; ce sont des célibataires endurcis, des timides et autres vieux garçons complexés. Personne de leur entourage n’est au courant, ils ont des placards secrets chez eux pour stocker leur moitié, et seuls ces forums leur permettent d’échanger sur leur étrange passion.

De mon côté, je ne culpabilise pas du tout. Je suis célibataire, décomplexé, tranquille, et je cherche surtout à customiser un peu ma Caroline. Par exemple, je la veux rousse alors qu’elle porte une perruque blonde. La perruque, c’est pas difficile, j’en achète une rapidement. Mais je la veux « vraie rousse », c’est-à-dire que j’ai envie qu’elle ait un peu de pilosité rouquine en haut de la fente, genre ticket de métro ou petit triangle élégant. Or, comme toutes les poupées réalistes, elle est livrée épilée. Grâce à un forum, je chope donc un tutoriel vidéo sur YouTube où l’on explique comment implanter des poils pubiens sur une figurine en silicone. Impec, je récupère une autre perruque rousse, coupe de quoi faire une touffe de poils, et implante ça patiemment à l’aide d’une aiguille à coudre plantée dans un bouchon de liège. Ça me prend une quinzaine de minutes seulement, et le résultat est au poil : j’ai enfin une vraie rouquine à la maison, et en plus elle n’a jamais la migraine.

La poupée réaliste est la femme idéale ?

C’est ça qui est génial avec une poupée réaliste : elle est là pour le sexe, et seulement pour ça. Jamais elle ne vous fera une scène parce que vous préférez regarder PSG-OM plutôt que Confessions intimes ; jamais elle ne s’offusquera que vous la traitiez de tous les noms pendant la baise ; jamais elle ne renâclera à être sodomisée comme une grosse truie ; jamais elle ne vous prendra la tête avec ses histoires de boulot dont vous n’avez rien à faire ; jamais elle ne réclamera la moitié de votre patrimoine si vous divorcez. Elle est belle, et elle attend que vous ayez envie d’elle sans rien exiger de vous en retour. La femme idéale, quoi.

Alors bien sûr, y a aussi quelques inconvénients. D’abord, le poids. Si j’en parle autant c’est que je vous assure que c’est ce qui m’a paru le plus pénible à l’usage. Il paraît que les modèles les plus récents font désormais moins de 35 kilos, m’enfin ça reste du lourd. Donc, chaque fois que vous avez une idée de position, il vous faut bander vos muscles pour la disposer comme vous l’entendez, et ça finit par être fatiguant… voire débandant. La levrette, c’est sympa aussi, mais c’est assez instable : le poids du corps doit être bien réparti sur les quatre membres, et attention à ne pas envoyer de trop grands coups de boutoir, sinon elle s’écroule. L’habiller et la changer, c’est pas forcément non plus une partie de plaisir : le silicone, quoique très doux au toucher, a tendance à accrocher et retenir un peu les vêtements. Et puis essayez de lui enfiler un pull, ou un top : pas évident avec les bras et articulations à manier avec précaution. Et si vous avez un chat, évitez de la lui présenter car il trouvera très rigolo de lui grimper dessus en plantant ses griffes dans le silicone pour aller se jucher sur sa perruque.

Donc, Caroline et moi on a vécu ensemble près de deux ans. Ça ne m’a pas empêché de choper ponctuellement de « vraies » copines, of course, mais ça finissait par devenir assez compliqué à gérer de ce côté là aussi. Surtout, précisément, quand je recevais une humaine à la maison et qu’elle venait à faire la connaissance de mon amie de silicone. Très vite, j’avais constaté sur l’une d’elles, rencontrée via Meetic, que la vision de la créature pouvait avoir des effets inattendus voire néfastes sur une éventuelle relation. Alors que j’étais fier de la lui présenter, élégamment habillée et installée à la Emmanuelle, dans un fauteuil en rotin de mon salon, la bêcheuse m’avait pris pour un pervers et avait aussitôt tourné les talons en me laissant sur la béquille. Heureusement, Caroline, elle, n’était pas susceptible, et elle s’est ce soir-là fait une joie de me consoler en me fournissant ce que sa collègue de chair venait de me refuser.

Bref, j’ai vite compris qu’il ne fallait pas exposer une poupée réaliste à tous les regards, à commencer par les regards féminins. Car, si une poupée en silicone fait rigoler et fascine à tous les coups les copains, leurs copines, elles, en sont carrément jalouses. La perfection de leurs formes, sans doute, donne des complexes à certaines qui ont évidemment du mal à rivaliser. Et aussi l’idée que l’on puisse baiser ces créatures inertes, houlala, trop tordu ça : on se croirait dans Real Humans, l’excellente série SF d’Arte.

J’ai donc fini par me lasser de planquer et ressortir la poupée au gré des visites que je recevais ; et aussi, j’avoue, commencé à en avoir marre de planter ma queue dans du silicone froid. En plus, à force de la manipuler, ses blessures initiales s’étaient aggravées, ses articulations se faisant plus molles et incertaines. J’ai donc résolu de lui proposer le divorce, solution à laquelle elle n’a bien sûr rien trouvé à redire. Brave fille. Une annonce sur l’un des forums, et elle partait deux jours plus tard pour 800 €. Vendue à un Allemand, qui n’avait pas hésité à se taper 2000 kilomètres aller-retour en voiture pour venir embarquer ma Caroline. Sa troisième Mechadoll, me dit-il. Il allait lui refaire une beauté et bien la chouchouter. Ça m’a paru être un bon gars, j’espère qu’elle vit heureuse avec lui…

 

Forums américains :

http://www.dollforum.com

http://ourdollcommunity.com

Forum français :

http://love-dolls-forum.com/

Consommateur de porno, obsédé sexuel et journaliste pigiste pour la presse respectable. Sous couverture ici car je tiens à conserver mes jobs ailleurs, merci de votre compréhension.

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