Décryptages
Pourquoi les lesbiennes matent-elles du porno hétéro ?
On pourrait naturellement penser que les femmes qui aiment les femmes matent les films qui sont calibrés pour elles. Loin de là. N’en déplaise à quelques excité-e-s du bulbe qui font beaucoup de bruit : être gouine n’est pas synonyme d’habiter dans le Marais et de mépris des mâles hétéros. La preuve, elles raffolent du porno hétéro. Mais pourquoi ?
Parce que le porno lesbien mainstream est à destination des mâles hétéro.
Malgré des centaines de scènes saphiques au compteur, qui peut croire que Shyla Jennings ou Jenna Sativa soient d’authentiques lesbiennes ? Il a suffi d’un tweet malencontreux de Shyla pour constater qu’elle a non seulement un mec mais est en plus bigote. Ça les fout mal pour une soit disant grande prêtresse de la tribaderie qui clame haut et fort qu’elle n’aime que les filles…
Parenthèse fermée, depuis l’époque Janine Lindemulder, deux sculpturaux mannequins aux cheveux longs qui se titillent délicatement le clito du bout de la langue, c’est l’archétype du film lesbien qu’on nous sert. La totalité des actrices qui performent dans les films lesbiens, y compris ceux du studio Girlfriends Films, grand manitou du genre, sont des actrices au mieux bi. Et si certaines performeuses ne tournent qu’avec des consœurs, c’est pour ne pas froisser un compagnon jaloux ou pour faire du porn sans avoir l’impression de trop se compromettre façon « ce n’était que des délires entre filles, c’est pas du porno, c’est pas pareil ».
Cet exemple chez Girlsway est parlant. Bien que d’excellente facture, les films d’Alan et Bree Mills sont complètement calibrés pour les hétéros. Dans le rendu visuel des scènes, on est aux antipodes de la sexualité des lesbiennes, qui ne répond pas du tout aux mêmes codes que celles des mâles. Dans un souci de crédibilité, il faudrait que dans bien plus de scènes, au moins une des deux actrices ait les cheveux courts, à l’instar de Bree Daniels ou Riley Nixon.
Comme dans n’importe quel couple, les rôles devraient être répartis avec une certaine hiérarchie. Plus nuancé que le côté « celle qui fait l’homme et l’autre la femme », cette répartition des rôles dans la mise en scène est oblitérée au profit du spectacle plat offert par des bisexuelles qui se contentent de switcher les rôles quand ce n’est pas une mature aux gros seins qui jouent les matrones en dressant une jeunette imberbe.
Autre détail grotesque aux yeux d’une lesbienne : le super ciseau. Une « vraie » le dira : c’est super compliqué de jouir via la position du ciseau, enchâssée l’une dans l’autre. Pourtant, c’est la position obligée de tout film porno lesbien, tout comme la « face cam » chez les hétéros.
Parce que les lesbiennes aiment quand c’est hardcore
Evidemment, le spectre des sexualités est aussi large qu’il y a d’individus et chacun se trouvera de bonnes raisons d’être un cas particulier. La simple expérience de l’auteur de ces lignes lui permet d’affirmer, et ce, de manière non péremptoire, que oui, en général, les lesbiennes aiment le hardcore.
Premièrement, car comme l’explique judicieusement la journaliste Kasandra Brabaw, la représentation phallique est importante : « quand je regarde une scène hétéro, j’imagine le pénis comme un godemichet fait de chair. Que ce soit fake ou pas, le porno hétéro me semble plus réel ». En effet, dans le sexe, quand il manque un manche, on a assez rapidement fait le tour. C’est pourquoi l’utilisation des godes ceintures et autres strikers est monnaie courante dans la communauté lesbienne. Les différents ustensiles ne sont pas dans la scène pour faire joli : entre femmes, ça envoie du bois, les coups de rein complexeraient jusqu’à un hardeur de chez Evil Angel.
A ce titre, il est à noter qu’un certain porno hétéro ressemble de plus en plus au porn gay. Chez Legal Porn, par exemple, il y a tellement de bites à l’écran qu’on distingue à peine les filles. Les queues se frôlent, s’amassent et s’entassent dans les mêmes orifices. Tranche de jambon cellophanée entre deux buns aux OGM, la gonzesse est aplatie entre deux hardeurs qui la pistonnent le plus vigoureusement possible. Poussé à ce degré, le gonzo devient très gay visuellement parlant…
Parce que le porno revendiqué lesbien est chiant comme la mort
Dans cette vidéo pour le site Mashable, une femme lesbienne confesse : « je ne regarde que du porno hétéro et je ne connais pas une lesbienne qui regarde du porno lesbien ». Pourtant, il existe du porno réalisé par des lesbiennes pures et dures. Courtney Trouble, Nica Noelle et Erika Lust sont les porte-étendards d’un porno LGBTQI. Le problème ? Leur porno n’a pas une vocation masturbatoire. En gros, il est imbranlable.
Si ça fait trop gonzo, ça fait trop hétéro, donc ça doit être avec des slips petits bateaux. Le maquillage ? Ce n’est qu’un instrument du patriarcat pour réduire les femmes à leur dimension de séduction. Sombre, interlope et trop arty pour intéresser autres que deux trois journalistes, ce porno est au plaisir visuel ce qu’Orange is the New Black est à la réalité carcérale : rien à voir.
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