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[Brève #101] Un énorme sein à la porte de Facebook

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On commence à le savoir, Facebook n’est pas franchement libéral lorsqu’il s’agit de filtrer les photos de boobs qui circulent sur son réseau. C’est-à-dire qu’en gros, au moindre téton qui dépasse, c’est la suspension du compte de celui qui a ainsi osé promouvoir le stupre et la luxure sur la chaste plateforme du diable. Sauf que ce genre de modération du contenu au rouleau compresseur, ça n’a pas plu à une certaine Vicky Martin, tatoueuse de son état ; et elle l’a fait savoir de manière plutôt gonflée.

Il s’avère que l’intéressée s’est justement spécialisée dans le tatouage réaliste de téton, à destination de celles qui ont subi diverses opérations médicales et chirurgicales sur leurs seins. Et elle s’est évidemment fait bannir, à force partager les clichés de ses œuvres de tatouage thérapeutique. Pourtant, Facebook semblait avoir mis un peu d’eau dans son vin quant aux règles de bonnes conduites concernant la nudité. Les conditions d’utilisation ont été récemment mises à jour pour inclure les publications liées à la santé comme exception dans sa chasse aux rustines, aux côtés des images d’allaitement et d’accouchement. Une très noble initiative, contredite par le zèle d’un robot-censeur subtil comme une moissonneuse-batteuse, appuyé par une équipe de modération débordée et pas franchement plus finaude.

Qu’à cela ne tienne. À la censure virtuelle, Vicky Martin répond « affichage public », dans le réel cette fois-ci. C’est ainsi qu’elle a débarqué devant le siège londonien de la firme, accompagnée de ses soutiens, et d’un immense ballon de parade (dix mètres au garrot), grimé pour l’occasion en nibard géant, au sommet duquel on peut lire un « This is art » bien senti. Effet garanti chez Mark et compagnie. Du haut du building, on louche et on bafouille. « Le profil de Vicky n’aurait jamais dû être suspendu – Il s’agit d’une erreur et nous sommes désolés de la vexation qu’elle a occasionné. » Et la plateforme de rétablir dans la foulée le compte de la tatoueuse. Elle a bon dos l’erreur.

Et si c’était ça, la solution dans le rapport de force de la liberté d’expression, face à des réseaux sociaux de plus en plus imbus de leur pouvoir, somme toute, très intangible : débarquer devant les locaux et faire valoir ses droits. Il fait tout de suite moins le malin, l’algorithme.

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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