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La Fille du Président censurée sur Pornhub
La dernière réalisation de Jack Tyler, La Fille du Président, n’est pas dépourvue d’une certaine portée subversive, comme le souligne son titre provocateur. Dans cette fiction, un groupe de terroristes ambiance « Tarnac » enlève la fille du Président de la République, dans le but d’opérer un changement de régime, au bénéfice du peuple. Seulement voilà, il se pourrait bien que l’otage soit beaucoup plus vicieuse qu’ils ne l’avaient imaginée… Posté sur Pornhub, le film a tenu une petite semaine, avant d’être amputé de sa scène-clé, la séquence de l’enlèvement, par la modération de la plateforme. Mais que pouvait-il bien y avoir de si insoutenable pour que le géant du porno s’effraie au point de censurer un film X ?
Contrairement à une idée répandue, le X n’est pas le havre de la liberté d’expression absolue ; et pour une raison très simple. Comme toutes les productions audiovisuelles, le cinéma pornographique est soumis à la conception de l’acceptable de la plateforme, la chaîne de télévision, le site qui le diffuse. Cette évidente limite sert avant tout de garde-fou à la propagation des contenus juridiquement condamnables dont nous vous passerons le détail. Là où le bât blesse, c’est lorsque cette notion d’acceptable devient l’étalon d’un « pornographiquement correct » arbitraire et castrateur, comme dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui.
L’ère du pornographiquement correct
D’après les documents que nous nous sommes procurés, le retrait de la séquence concernée relèverait d’une infraction aux fameux « ToS » de Pornhub (pour « Terms of Services », les conditions d’utilisation). En effet, le règlement condamne « la publication de tout contenu dépeignant des rapports sexuels impliquant des mineurs, des rapports sexuels non-consentis, du revenge porn, du chantage, de l’intimidation, des meurtres, de la violence, des morts, de la torture, de l’inceste, des injures raciales ou des discours haineux (qu’ils soit oraux ou écrits). » Or, malgré l’apparent bon sens dont elle témoigne, une telle mesure se vautre dans un amalgame douteux entre conditions de tournage et actes décrits à l’écran.
Et ça n’a rien d’anecdotique. Si l’interdiction des séquences nécrophiles et pédopornographiques, qu’elles soient réelles ou simulées, relève de l’évidence, en est-il vraiment de même pour toutes les mises en scène transgressives ? Le porno doit-il, au nom de l’exemplarité, ne dépeindre que des actes à la moralité irréprochable ? C’est un point de vue qui se défend, à la condition qu’on s’accorde à considérer le X comme une discipline plus censurée encore que le cinéma traditionnel, où la violence, le chantage et la mort sont les ingrédients essentiels de n’importe quel polar digne de ce nom. Surtout, de telles restrictions narratives ne garantissent en rien l’éthique des conditions de réalisation des séquences, comme en témoigne le scandale GirlsDoPorn, studio criminel dont Pornhub a d’ailleurs assidûment assuré la promotion. Il en va de même pour la réciproque. Un studio peut produire les pires horreurs imaginables sans que ses comédiens soient nécessairement contraints et maltraités. Ainsi, la moralité du produit final se révèle être un bien mauvais indicateur pour lutter contre l’exploitation sexuelle et sa diffusion, si tant est que ce soit le but recherché.
X-Bisounours
Pire, cet amalgame perpétue un stigmate propre au X : la confusion entre la persona fictive et l’identité réelle des hardeurs. Ce quiproquo apparemment anodin est au cœur de la plus primaire des discriminations que subissent les travailleurs du X, puisqu’il consiste à penser que le porno ne simule rien, que tout ce qui arrive aux personnages d’un film arrive dans les mêmes circonstances aux acteurs et aux actrices X qui les incarnent. L’association d’idées entretenue par un tel raisonnement enferme alors l’image publique de toutes les performeuses dans les rôles de salopes vicieuses et/ou soumises qu’on leur attribue sur les plateaux ; avec les dérives que l’on connaît : érotomanie, harcèlement, menace, etc.
En outre, ce système de modération n’est exempt ni de maladresse, ni d’excès, de la part d’administrateurs prompts à censurer préventivement toute vidéo ambiguë, plutôt que de répondre de laxisme. C’est donc ainsi que La Fille du Président s’est vue amputée de son introduction, les ravisseurs fictifs ayant le mauvais goût d’user d’un coton vraisemblablement imbibé de chloroforme pour capturer la descendante du chef d’état. Et peu importe que la scène soit simulée, que le coton ne soit en réalité imbibé de rien du tout ou que l’héroïne consente par la suite à toutes les exactions sexuelles qu’on lui propose, pour le plaisir de transgresser l’autorité de son puissant papa. Que les apprentis pornographes soient informés ; sur Pornhub, chaque dialogue, chaque situation se doit d’illustrer le consentement, l’entente et la cooptation, sous peine de suppression. On dit « oui » à tout, on sourit et on acquiesce, puis on fait des câlins, comme dans votre épisode préféré des Bisounours. Après tout, qui aurait envie de se tripoter devant un odieux marchandage dans un pawn shop, un ignoble abus de pouvoir lors d’un casting, une vilaine extorsion de service sexuelle dans l’arrière-salle cradingue d’un supermarché ?
Perversion modérée
Il faut toutefois le reconnaître ; il est facile de taper sur le tube de Mindgeek qui, depuis la mise à jour de ses conditions de diffusion, fait figure de cas d’école en matière de modération aseptisée et hypocrite. La censure arbitraire est en réalité le péché mignon de nombreuses plateformes porno, des sites de streaming aux portails de ventes en passant par les salons de webcam, dans des proportions parfois bien plus grandes que le grossiste du X. La performeuse trans Sophie Ladder s’est d’ailleurs fendue d’une précieuse infographie détaillant les politiques éditoriales de chaque site.
Bondage extrême, asphyxie, fistfucking, le sexe hardcore est généralement en ligne de mire, mais pas seulement. Les jeux de rôles pervers (kidnapping, inceste, hypnose, infantilisme) sont, eux aussi, unanimement condamnés. Enfin, les humeurs corporelles jouissent d’une tolérance à géométrie variable, régulièrement indexée sur un sexisme qui ne dit pas son nom. De fait, si le scato semble universellement prohibé et l’uro relativement admis, la lactation fait l’objet de discriminations particulières, tout comme le sang menstruel qui peut être totalement banni, modérément accepté ou seulement toléré si sa représentation n’implique aucune pénétration. Le terme « pegging » serait même purement et simplement banni d’OnlyFans. Bref, ni le kink, ni l’inclusion ne semblent vraiment à l’ordre du jour chez les marchands de branlette. Et c’est un tort. À promouvoir un porno édulcoré pour embrasser une image politiquement correct auprès d’une société de plus en plus puritaine, on se coupe de son audience la plus élémentaire : les vicelard(e)s, qui trouveront toujours un nouveau havre de tolérance pour assouvir leurs paraphilies les plus obscures.
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