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Le business salé des sugar daddies
Qui sont les sugar daddies, ces hommes mûrs qui cherchent à « gâter » des jeunes filles, les aider à payer leurs études, tels de généreux mécènes ? Un site américain, SeekingArrangement, leur trouve des candidates prêtes à partager avec eux une « relation mutuellement bénéfique ». Le sexe fait-il partie du contrat ? Officiellement non. La réalité, évidemment, est tout autre… Enquête sur l’une des nouvelles formes de prostitution qui cartonne sur le Net.
« Là où les gens beaux qui ont du succès vivent des relations mutuellement bénéfiques » : voilà la phrase d’accroche du site SeekingArrangement. On sent la traduction littérale d’une punchline américaine. Ce site, crée par Brandon Wade en 2006, comme des dizaines d’autres du même genre, met en relation des sugar daddies (papa gâteau), hommes d’âge mûr et jouissant d’une bonne situation, avec des jeunes filles jolies et… pauvres. L’inscription est gratuite (une adhésion Premium coûte 69,95 euros pour les daddies et 29,95 euros pour les babies). Cela vous semble cynique ? Sans doute. Mais attention, SeekingArrangement n’est pas – officiellement – un site proposant des prestations d’escorting. Leurs conditions d’utilisation précisent d’ailleurs que toute inscription effectuée en ce sens fera l’objet d’une suppression immédiate. Un « arrangement », ce n’est pas de l’escort : c’est un « accord » entre une jeune fille qui peine à financer ses études et un homme généreux, ravi de partager en sa compagnie des moments agréables : restaurant, cinéma, théâtre… Non, rien d’autre, pas la peine d’insister !
En réalité, vous vous en doutez, on est loin de la simple entreprise de mécénat. J’ai rencontré un de ces papa gâteau français, dans un café, à Versailles. « J’ai une vie très agréable, avec un grand confort financier, explique Gérard, quinquagénaire de la région, bronzé, élégant et plutôt séduisant. J’adore mes deux enfants, j’ai un job sympa. Seule ombre au tableau : il ne se passe plus rien avec ma femme, qui a dix ans de moins que moi. Mais elle me laisse beaucoup de liberté ! Ma passion, le golf, me fait voyager souvent. Ma femme doit bien se douter que j’ai des aventures de temps en temps ! » Des aventures, certes, mais un peu particulières. Après des années sur des sites de rencontres, y compris adultères, Gérard s’est lassé des rencontres compliquées. « Et puis, à mon âge, déplore-t-il, c’est un peu difficile de faire une rencontre totalement désintéressée. L’argent facilite les choses… »
A côté de lui, André, 57 ans, est un ami de longue date. Il se dit séduit par la perspective de rencontrer des « jeunes ». Comprenez : des moins de 35 ans. André nous assure qu’il va bientôt créer sa fiche sur SeekingArrangement. Avec les deux compères, nous nous rendons sur le site, pour regarder si Gérard a reçu des messages. Je n’en crois pas mes yeux : en l’espace d’une heure, il en a reçu une dizaine. « Ça ne devrait pas vous étonner, fanfaronne-t-il. C’est la crise ! Les gens n’ont plus d’argent. Des centaines de filles rêvent de pouvoir faire des courses avec un budget no limit, s’acheter un sac Vuitton ou une paire de Louboutin. Leurs petits copains, eux, ont parfois à peine de quoi les inviter au restaurant ! Moi, je leur offre une parenthèse de luxe dans leur vie… » Si j’avais un doute, Gérard l’a levé rapidement : les filles cherchent plutôt à se faire payer un sac qu’à financer leurs études. Je pose alors la question fatale : pour aller plus loin, est-il prêt à payer ? Il me répond tout simplement : « bien sûr, je le fais, parfois. Vous allez me dire que c’est de la prostitution, n’est-ce pas ? Peut-être, mais l’essentiel est que chacun y trouve son compte. » C’est dit.
Et du côté des babies ? Julie, 25 ans, travaille aujourd’hui dans l’événementiel à Lyon : « je ne vais pas dire que je suis tombée sur ce site par hasard, avoue-t-elle, je connaissais le principe des sugar daddies ! » Mais contrairement à beaucoup d’autres, Julie n’a pas voulu se lancer dans un business sur le long terme : « j’avais besoin d’argent, une dette à régler. Alors j’ai accompagné un homme pendant quelques semaines. Bon, soyons clair, j’étais la pute d’un homme marié beaucoup plus âgé que moi. Je ne regrette pas, mais la facilité avec laquelle tout cela s’est passé m’a fait peur. Je me serais facilement prise au jeu de l’argent facile. J’ai préféré me préserver, et arrêter. » Le statut de sugar baby serait-il un premier pas vers la prostitution ?
En 2011, Brandon Wade, le créateur du site SeekingArrangement, déclarait dans le Wall Street Journal : « La plupart des personnes qui se rencontrent sur le site ne couchent pas ensemble dès le premier soir. Toutefois, lorsqu’une relation se crée, le sexe en devient partie intégrante. Ce n’est pas vraiment différent d’un riche mari ou d’un petit-amie qui donne de l’argent à sa femme ou à sa copine ». Ah, l’argument-massue que l’on attendait : le mariage comme forme ultime de prostitution !
Du côté de la communication du site, on la joue profil bas : selon le dossier de presse, quand le site a été lancé, le terme sugar daddy a été « grandement stigmatisé », ce qui a amené l’équipe de Brandon Wade à « redéfinir le sugar daddy moderne » (sic). Ainsi, sur les 5,5 millions de membres déclarés, on compte, à côté des 1 170 000 sugar daddies et des 4 millions de sugar babies, 400 000 sugar mommies ! Oui, vous avez bien lu, des mamie gâteau ! Prêtes à financer les études d’un étudiant mignon et désargenté, et à lui préparer des pancakes pendant ses révisions ! Politiquement correct oblige, les gay/bi sont déclarés plus nombreux que les hétéros (297 000 contre 206 000) ! Toujours d’après ce dossier de presse haut en couleur, on comptait, en France, 11 600 sugar daddies et 44 315 sugar babies ! Des chiffres difficilement vérifiables, évidemment.
Dans sa communication officielle, SeekingArrangement va très loin dans la promotion de ce mode de vie : sugar daddies/mummies et babies (la dimension incestueuse n’aura échappée à personne…) peuvent être liés par des contrats. Par exemple, une mamie gateau peut aider son bébé à monter sa start up. Mais cela va encore plus loin : le site mentionne dans son communiqué de presse la possibilité pour une sugar baby tentée par le SM de se faire dresser selon les exigences de son sugar daddy de maître. L’inverse est possible : la sugar baby peut être dominatrice, et le daddy devient son « cochon payeur » (paypig) étrange expression pour désigner un vieux soumis qui raque. Mais SeekingArrangement en revient vite aux fondamentaux : « Pour ceux qui cherchent une relation orientée BDSM, la domination financière (sic) est ce qu’il y a de plus répandu. » On s’en doutait.
En tout cas, il est difficile de comprendre pourquoi, aux Etats-Unis ou la prostitution est réprimée (sauf dans dix comtés du Nevada), de tels sites peuvent continuer à exister sans être inquiétés par la justice. Brandon Wade bénéficierait-il d’un réseau d’hommes riches, et particulièrement puissants ? Le site organise même, en toute légalité, une convention annuelle des sugar babies, axée sur l’échange d’expériences, de savoir-faire et d’opportunités : comment gérer son premier rendez-vous, se créer un bon profil, négocier ses « cadeaux »… Oui, aux Etats-Unis, être une sugar baby est un business comme un autre !
Et en France ? L’équivalent français de SeekingArrangement existe bien : le site s’appelle Sugardaddy.fr, et il annonce la couleur. Il ne prend même pas la peine d’avancer l’argument du financement des études. Les jeunes pauvrettes peuvent rencontrer des vieux coquins pétés de thunes, c’et limpide. Néanmoins, les patrons de ce site s’abritent derrière leurs conditions générales d’utilisation. L’aspirant sugar daddy s’engage « à ne pas utiliser le site pour envoyer des sollicitations à caractère professionnel ou commercial, ni de proposition de rencontres à caractère vénal » et « à ne pas demander d’argent en contrepartie de quelque service que ce soit ». Une manière habile de se déresponsabiliser : je vous mets en contact, mais ce que vous faites ensuite ne me regarde pas…
En France, la loi récemment adoptée sur la pénalisation des clients des prostitués, déjà inefficace sur les trottoirs, n’est certainement pas en mesure de réprimer ce genre de phénomène. Internet a encore de beaux jours devant lui en tant que plus grand bordel de la planète. Et la loi aura toujours du mal à suivre…
Allez, une dernière petite vidéo pour la route…
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