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Être gay en prison : la double peine ?

Fantasme pour les uns, enfer pour les autres… Pas de statistiques, mais les témoignages sur ce sujet tabou venant de derrière les barreaux font souvent froid dans le dos. Dans un univers machiste, et sans femme, la prison nourrit la frustration sexuelle des détenus pour en faire des bêtes qui se « vengeront » sur les quelques homos qui osent s’assumer. Nous sommes partis en Belgique, afin de rencontrer Hervé, qui a accepté de nous raconter ce qui se passe une fois la porte fermée.
Hervé [nous avons changé son prénom, ndr] a 49 ans et est emprisonné dans une prison belge depuis une dizaine d’années. Avec franchise, il revient sur son expérience d’homo, lui qui se dit être « le seul à assumer d’être gay » dans cette prison. « Quand, je suis entré en prison, je n’ai pas compris le système, ni les lois de la prison. J’ai été violé et drogué pendant une semaine par mes codétenus. Ils m’ont même forcé à boire leur urine. J’ai mis quatre mois à me remettre psychologiquement », raconte-t-il.
Depuis, même s’il n’est plus victime d’agressions physiques, il avoue subir encore des insultes et il sait que de nombreux autres détenus ont des rapports forcés dans les douches ou en cellule. Bref, si vous fantasmez sur les scènes de Prison Break et d’Orange is the new Black (et leurs parodies pornos), évitez de franchir le pas dans la réalité, vous ne risquez pas d’aimer…
« J’ai été violé et drogué pendant une semaine par mes codétenus. Ils m’ont même forcé à boire leur urine. »
Ces viols sont souvent le début d’un engrenage pour le gay, puisque les agresseurs vont alors lui attribuer une réputation d’homosexuel, dangereuse en prison, et lui proposer sa protection en échange de services sexuels ou autres (tabac, drogue, portable). L’agresseur, lui, prenant moins de risques pour sa réputation, car il est actif sexuellement. En prison, le fait d’être pénétré est une forme de soumission, le fait de pénétrer, une forme de domination. Des agressions particulièrement courantes pour les « pointeurs » (condamnés pour viol ou pédophilie), qui sont de véritables cibles pour ceux qui veulent à tout prix leur dose de drogue ou de tabac… À cette image, nombreux sont les gays qui en viennent à se prostituer.
« Avoir une relation homosexuelle en prison, c’est avoir une relation avec […] le même autre que soi. »
La prévention au VIH, selon Hervé, est taboue. « Nous pouvons avoir des préservatifs par le docteur, mais très peu de détenus vont en chercher, car les autres détenus pourraient imaginer des choses… », explique-t-il. Au-delà de ces rapports forcés, Nina Califano (auteure du livre Sexualité Incarcérée) apporte une distinction entre le fait d’avoir des rapports sexuels avec d’autres hommes dans ce contexte, et le fait d’être homo. « En prison, ce n’est pas forcément la question du sexe qui est induite. Avoir une relation homosexuelle en prison, c’est avoir une relation avec quelqu’un qui est dans les mêmes 9 m2, qui est aussi privé de sa famille, qui a la même activité dans la journée (ou presque) et qui mange la même chose. C’est avoir une sexualité avec le même autre que soi. »
La masturbation, une pratique courante pour s’endormir
Davantage comme un rituel, cette habitude naît souvent par la difficulté que les prisonniers peuvent avoir à s’endormir. « La comparaison est bizarre, mais c’est un peu comme les enfants qui prennent leur tétine, toujours au même moment. Et puis, ce qui rassure, c’est d’être soi et que ça marche toujours. « Je suis encore un homme. » Il y a le besoin de se dire ça, même seul, même dans 9 m2. » Un rituel qui devient rapidement une addiction, même des années après la fin de la détention.
Mais, au milieu de cette sexualité frustrée ou imposée, peut-on vivre une histoire d’amour quand on est gay en prison ? Selon Hervé, ça reste possible. « Ici, la plupart des détenus gays sont en sections fermées par peur des autres. Donc il y a moins de risques ». Avec émotion, il nous parle d’une relation qu’il a eue avec un autre détenu : « J’ai vécu une relation avec lui. Ce garçon assumait son homosexualité. Nous étions fous amoureux. Mais j’étais sur une section ouverte. C’était donc difficile de cacher son amour avec lui. Il en avait marre qu’on se cache. Du coup, il a demandé son transfert dans une autre prison, afin que personne ne sache qu’il était gay. » Une solitude à laquelle le quadragénaire s’est habituée, lui qui, malgré les difficultés, assume son homosexualité et estime « être libre même en prison ».
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