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Mika Ayden : “Bottom, c’est là où je brille le plus !”

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Mika Ayden star du porno gay

Si vous avez suivi le palmarès du X 2024, vous êtes certainement tombé régulièrement sur un beau blond, un brin minet, au corps sculptural. Et pour cause, le beau gosse Mika Ayden était de toutes les cérémonies (Grabby’s, XBiz et GayVN entre autres), nommé aussi bien pour ses performances versatiles que pour son physique ravageur. Depuis deux ans, le Français connaît une ascension folle dans la profession. Il était grand temps qu’il réponde à nos questions. Il revient sur ce début de carrière en fanfare et nous dresse le tableau actuel du X, catégories Messieurs.

Salut Mika, peux-tu te présenter s’il-te-plaît ?

Mon nom de scène, c’est Mika Ayden. J’ai 34 ans. Je viens de Lille, et je vis à Barcelone. C’est le meilleur endroit, je trouve, pour travailler dans l’industrie pour adultes, le X gay du moins. Beaucoup de productions, qu’elles soient européennes ou américaines, ont une antenne ici. L’Espagne est aussi beaucoup plus open-minded. Plein de créateurs et d’acteurs vivent sur place. Et en Espagne, il y a beaucoup d’événements gays, comme les Grabby’s Europe (les Awards du X gay, ndlr.) à Malaga. Puis, il fait toujours plus ou moins beau. Barcelone, c’est un peu Los Angeles. Si je veux faire des tournages en extérieur, avec une terrasse, un peu de soleil, c’est le meilleur spot.

Mika Ayden pose en caleçon blanc

Mika Ayden et son corps d’athlète

Depuis combien de temps fais-tu du X ?

J’ai fait mes premiers pas dans l’industrie en avril 2023, mais c’est après mon arrivée à Barcelone que je suis vraiment passé professionnel, en octobre 2023. J’avais vraiment le job normal. J’ai un master en droit social. Je travaillais pour un grand groupe, et j’ai fait un burn-out. Alors, j’ai réfléchi à ce que je voulais faire. Puis un jour, j’ai tout simplement arrêté d’avoir peur et je me suis lancé. J’avais créé mon compte Instagram. J’ai vu que ça marchait. Super ! Et du coup, ce que je ne pouvais pas poster sur Instagram, j’ai commencé à le poster sur Onlyfans. Et ça marchait aussi. Donc, par étapes, je suis allé un peu plus loin : des photos un peu plus un hot, des solos aussi. Et je me suis mis à chercher des collaborations, des duos, des threesomes, etc. Forcément, pour faire ma promo, j’ai aussi créé un compte Twitter. Je pense que c’est là que j’ai acquis une visibilité professionnelle. 

J’ai été contacté par des productions. J’ai été approché par Wrestling Male, un studio de lutte porno. Ils cherchaient quelqu’un pour faire un show sur scène aux Grabby’s Awards en avril 2023. J’ai découvert tout l’univers professionnel directement sur scène, devant tous mes confrères du métier. Directement dans le grand bain. Sur place, j’ai rencontré des productions, des acteurs. Je me suis dit qu’il fallait que je parte à Barcelone, c’est visiblement là où tout se passe

Mika Ayden pose sur un canapé en cuir

Mika Ayden sait comment se faire désirer

Tout est allé très vite. L’année suivante, j’ai remporté le prix du Best Versatile au Grabby’s Awards. J’ai été nommé au XBiz, grosse surprise, puis aux GayVN Awards en tant que meilleur nouvel acteur, à Las Vegas en janvier. Évidemment, je n’ai pas gagné. La compétition est féroce et je suis encore un bébé. 

Et cette année, un peu la consécration ; j’ai décroché 3 nominations personnelles aux Grabby’s Europe, et une dizaine de citations de groupes, pour des scènes, aux Grabby’s USA.

Tu es vite passé du solo aux scènes à plusieurs. Tu te projetais déjà en acteur porno ?

J’avais une réelle envie. Je sortais de mon burn-out. Changement de cap. C’est quand on est au fond du trou qu’on se dit qu’on n’a plus rien à perdre. Avec Internet, de toute façon, il n’y a pas de retour en arrière, autant y aller à fond. J’avais un objectif de succès, je ne pouvais pas le faire à moitié.

Quand j’ai découvert le milieu professionnel, ça a quand même été une vraie révélation.

Dans les reportages France 2, par exemple, dès que ça parle de porno, c’est tout de suite : “Drogue, alcool, prostitution, violence…” Alors que quand j’ai commencé, ce n’était pas du tout ça. J’ai même tendance à dire que le monde de l’entreprise devrait s’inspirer des méthodes de management du porno. Dans le porno, on me demande toujours : « Est-ce que tu es d’accord ? Est-ce que tu as compris ? Est-ce que ça te convient ? » Dans mon ancien travail, on ne me posait pas la question. 

Mika Ayden tenant une barre

Mika Ayden et son magnifique slip jaune

Je pense aussi que le milieu gay est bien différent de l’hétéro. Je l’ai constaté aux Xbiz Europe, il y a une certaine compétition entre les garçons. Alors que dans le gay, parce qu’on travaille directement les uns avec les autres, qu’on sait qu’on a besoin les uns des autres pour faire notre travail, il y a un lien plus fort. On se voit dans la vraie vie, on va boire des verres. Pendant les Grabby’s, tout le monde s’applaudit. On est en compétition certes, mais on est content quand d’autres gagnent à notre place. 

Est-ce que tu étais « sorti du placard » avant le X ?

Oui, oui, bien sûr. Je n’ai jamais eu de problème vis-à-vis de ça avec ma famille ou mes proches. Ça s’est fait très naturellement. Un hétéro ne va jamais dire « Papa, maman, je suis hétéro. » Je ne l’ai pas dit non plus. Ils s’en sont rendu compte quand ils m’ont vu avec un mec.

Et concernant le X, tu t’y es pris comment pour le faire savoir à tes proches ?

C’était très naturel aussi. Ma famille a bien vu que j’étais au plus mal après mon burn-out. Physiquement, je n’étais même plus en mesure de sortir de chez moi. J’étais comme sous hypnose, un mur invisible m’en empêchait. Quand je me suis réveillé, ma famille a vu que j’étais bien plus heureux. Ça n’a posé de problème à personne. Alors oui, j’ai dû faire un peu d’éducation là-dessus, leur expliquer ce que c’était. Parce qu’ils avaient la même crainte : drogue, violence, prostitution. Ils ont vu que ce n’était pas mon cas. Tu peux rester très sain. Il faut même, si tu veux faire carrière. Comme un athlète aux Jeux Olympiques. Bien dormir, faire du sport, bien manger. Être toujours au top, ça implique d’avoir un rythme de vie sain, sinon tu ne peux pas durer. Les productions ne te font plus confiance. 

Justement, c’est quel genre d’investissement, que de cultiver son image et son physique pour être au top, comme tu dis ?

Il faut faire attention à ce qu’on mange. Et il faut bien dormir. Le sport, ça fait aussi partie de mon travail donc j’y accorde du temps. J’aime ça. Je peux en faire deux heures par jour, ça me fait du bien mentalement. Mais le porno, c’est déjà un job à plein temps, en particulier sur Onlyfans. Il y a tout le travail de communication, d’édition, de marketing autour. Donc un peu comme tout le monde, j’essaie de me tenir à mes trois séances par semaine, c’est suffisant. 

Mika Ayden pose en slip jaune

Mika Ayden resplendissant au bord de l’eau

Quand je débutais, je me mettais la pression pour tenir un rythme très régulier. Je me suis aperçu qu’on pouvait faire preuve d’un peu de souplesse. Le tout, c’est de tenir dans la longueur. Il faut savoir vivre aussi. J’ai la chance d’avoir un métier qui me plaît, de pouvoir voyager. Je sais relâcher la pression pour en profiter.

C’est toujours en vigueur le jargon queer dans le porno gay : les twinks, les bears, les hunks ? Où est-ce que tu te positionnes vis-à-vis de ça ?

Oui, les catégories restent toujours d’actualité, certains préfèrent les hunks ou les bears, comme d’autres préfèrent les plans à trois ou les gang-bangs. Ça ne me dérange pas. Après tout, c’est un marché, il faut bien se positionner. Je peux choisir ce que j’ai envie d’être. Si j’avais préféré être une autre catégorie, j’aurais pu. Je me vois plutôt hunk, puisque je suis musclé. 

Mais c’est juste une catégorie physique. Concernant mes performances, je touche un peu à tout, en restant assez classique. Je n’ai jamais fait de fist où ces choses-là. Je ne le fais pas dans ma vie personnelle, je ne me verrais pas le faire en vidéo. Il faut se tenir à ce qu’on sait faire.

J’aime le travail très expressif, avec un jeu d’acteur. Les productions Men.com, j’adore. Il y a toujours une place pour l’acting. Ce sont souvent des comédies. C’est différent du gonzo, la baise pour la baise. Je le fais aussi de temps en temps, mais ce n’est pas là où je prends le plus de plaisir professionnel. 

Tu es nommé comme Best Versatile, donc tu peux être top et bottom. Tu as une préférence ?

Dans ma vie personnelle, je suis plutôt bottom. Mais c’est par période, et ça dépend de qui j’ai en face de moi. Pour les productions, c’est en fonction du besoin. Je suis professionnel. Cela dit, je préfère être bottom, c’est là où je brille le plus, on va dire.

Mika Ayden pose en tenue bleue

Mika Ayden parfaitement intégré au décor

C’est quoi un jock ?

C’est drôle parce que quand j’ai commencé le porn, je ne comprenais pas non plus. En fait “jock”, c’est plutôt beau gosse, joli petit cul, musclé, mignon, ce genre-là.

Est-ce que tu as un type de mec ?

Non, je n’ai pas vraiment de type de mec. Tu vas trouver ça nul, mais je fonctionne au charme. Haha.

Et est-ce que tu as un mec ?

Non. Je ne suis pas contre l’idée. Dernièrement, je voyais quelqu’un, mais je me rends compte que je débute encore dans mon travail. J’ai beaucoup de choses à explorer, qui demandent beaucoup de temps. Et je n’arrive pas à accorder le temps nécessaire pour partager une relation de couple avec quelqu’un. Ce n’est pas le bon moment.

Je reste ouvert à ça, mais il faudra aussi voir avec mon partenaire, parce qu’il est hors de question que j’arrête mon travail parce que je suis amoureux. On dit souvent que ça ne pose pas de problème, mais à long terme est-ce qu’une personne qui est en dehors du porno peut accepter de voir son mec avec d’autres personnes. Je pense que ça finit toujours par poser problème. Pour ma part, j’attends de mon mec qu’il me soit fidèle ou du moins qu’on ait fixé des règles très claires. J’imagine qu’il ne comprendra pas pourquoi je peux baiser avec des tas de gars et lui non. 

De mon côté, c’est du travail. Je n’y prends pas le même plaisir. Il faut tenir les positions devant les caméras, ça dure longtemps, c’est fatigant. Ce n’est pas le plaisir qui est important quand tu tournes une scène, mais de faire quelque chose de beau.

Y a-t-il un fantasme ou un kink que tu aimerais explorer à travers ton activité porno ?

Je me sens bien dans le sexe classique. J’aime bien quand ça commence un peu love, avec des bisous et que ça monte progressivement dans quelque chose de plus intense. Je reste simple, tout en faisant des choses plus hard. La double pénétration ne me pose aucun problème par exemple. Mais uro ou fist, je ne sais pas. Ce n’est pas mon délire, pour le moment en tout cas.

Mika Ayden pose en caleçon sur un canapé

Mika Ayden prêt à tâter du cuir

Et les baskets, les chaussettes, c’est un fantasme qui te parle ?

Complètement, oui. Ça j’aime bien, les chaussettes, les chaussures Nike. Ce sont des choses auxquelles je me prête quand je fais mes productions Onlyfans. Ça apporte un petit truc en plus. Et il y a un vrai marché pour le fétichisme du pied. 

C’est comme les harnais, les jockstraps. Les vêtements jouent un rôle important dans l’excitation. Je prends toujours le temps de bien choisir ma tenue. 

Ta carrière commence fort. À quoi attribues-tu ce succès ?

Oui, j’ai beaucoup de chance. Mais je n’ai jamais eu peur d’aller voir les productions pour me présenter. Cent pour cent des gagnants ont tenté leur chance.

Je me suis toujours dit : « Sois prêt avant que les opportunités se présentent. » C’est pour ça que je suis venu à Barcelone. Vu qu’il y a plein de productions, pour démarrer, il suffit juste que quelqu’un soit absent, et qu’on m’appelle pour le remplacer. Ça n’a pas loupé. 

Tu as reçu plein de nominations. Ça compte les récompenses ? Quel est le meilleur trophée à remporter selon toi ?

Ça compte si on y accorde de l’importance. Il y en a qui ne sont pas du tout dans ce délire-là, qui sont créateurs, gagnent très bien leur vie de leur côté et sont heureux comme ça. J’ai pris le parti de faire du porno professionnel, donc oui, du coup, ça compte. C’est une façon d’évaluer mon travail.

Best Versatile, c’était un honneur pour moi l’année dernière, parce que c’est un prix qui juge de la performance et pas seulement du physique.

Quel est le meilleur salon ?

J’ai pu tous les faire, donc j’ai matière à comparaison et, à mes yeux, ce sont les Grabby’s Awards Europe. C’est vraiment un événement pour la communauté. Là-bas, tout le monde reste plusieurs jours dans le même hôtel. Beaucoup d’activités sont organisées donc tu peux vraiment faire des connexions avec les productions, les acteurs, les créateurs. À Vegas, hormis la cérémonie, il n’y a pas tellement d’événements ou de rendez-vous autour du salon pour se retrouver entre confrères. Si tu voulais faire des collaborations ou nouer des relations, c’était à toi de t’organiser sur Twitter.

Un groupe d'hommes en slip

Mika Ayden parmi une belle brochette d’hommes

Aux Grabby’s, cette année, je fais partie du staff. J’organise les trois fêtes. Le but est de permettre aux gens de se rencontrer tout au long des trois jours. Il y a un esprit de famille. On a créé spontanément un groupe WhatsApp. On se donne des nouvelles, nos dates d’arrivée et de départ. On vient pour se retrouver.

Au-delà des prix, est-ce que tu as des ambitions particulières dans le X ou dans la vie ?

Oui. Dans un registre plus personnel, au mois d’août, j’ai eu un petit problème de santé qui m’a empêché de travailler. Il fallait que je me fasse opérer. Donc chômage technique pendant trois mois, dont un mois entier à passer allongé. Je me suis demandé ce que je pouvais faire. Parce qu’en ce moment, je suis acteur, j’ai du succès, mais demain, je ne sais pas. Le temps passe à une vitesse folle. J’ai vu que tout pouvait changer d’un coup, et je savais que je ne voulais pas retourner dans le milieu de l’entreprise, donc il me fallait un plan B : essayer de produire un film. C’est ce que j’ai fait. J’ai produit French Friends, avec des amis créateurs. On a loué une maison, j’ai écrit le scénario, chacun a pris le rôle qu’il voulait.  

Il y a eu beaucoup de solidarité. Les acteurs étaient des amis, ils ont tous dit oui. J’ai proposé à Macho Jim, qui a déjà reçu plusieurs Awards de Best Director, d’être notre réalisateur, et il m’a fait l’honneur d’accepter. Je voulais des tenues sexy, donc j’ai demandé à Addicted, une marque de sous-vêtements masculins. Ils sont toujours là pour soutenir la communauté et nous ont envoyé quelques modèles. Tout le monde à joué le jeu. C’est un projet qui n’a pas coûté d’argent, et qui a finalement reçu 5 nominations. Un beau succès. 

Mika Ayden en tenue de gladiateur

Mika Ayden prêt à en découdre

À partir de là, des studios de Los Angeles m’ont proposé de produire des scènes et des films pour eux, en freelance. Je leur livre un produit clé-en-main. Et en parallèle, je fais des shows en live, dans les clubs de cruising, ce qui est assez commun chez les performeurs gays. On livre une performance sexuelle sur scène avec un autre acteur, il y a des interactions avec le public. On est au plus proche de nos fans et souvent on passe la soirée avec eux, parce qu’il y a toujours une super ambiance. On s’amuse bien. 

Je suis parti pour durer, j’ai plusieurs cordes à mon arc

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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