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Smoking fetish : BANDER TUE

FUMER TUE. On ne le répètera jamais assez. Mais passés les messages de santé publique de rigueur, force est d’admettre qu’une bonne part d’entre nous entretient avec la cigarette un rapport conflictuel, entre attirance et répulsion. Et cette dualité est évidemment la source d’un fétichisme de plus en plus tabou : la capnolagnie, l’excitation sexuelle provoquée par la vision d’un fumeur assouvissant son vice. Ou quand griller une clope vous fait gonfler le paquet…
Pas de fumée sans feu
La question de l’érotisation de la cigarette reste un sujet brûlant qui tient essentiellement du débat entre l’œuf et la poule. Les industriels du cancer n’ont en effet reculé devant aucun artifice glamour pour écouler leurs paquets de blondes. Dès les années 30, les cigarettiers arrosent copieusement le cinéma, sponsorisant les stars, de Gary Cooper à Clark Gable, et finançant les productions pour promouvoir leur lifestyle crapoteux. Mais c’est oublier un peu vite que le septième art n’a attendu ni Philip ni Morris pour trouver dans la cigarette l’accessoire ultime de la désinvolture classe. Eminemment cinématographique, par son foyer incandescent comme par ses volutes nacrées qui contrastent à merveille le film noir et blanc, elle habille parfaitement femmes fatales et cowboys solitaires, ados torturés et patrons tyranniques. En outre, ni Marlène Dietrich, ni James Dean, ni Humphrey Bogart (qui en mourra) n’ont eu besoin d’encouragements pour se noircir les poumons à la première occasion.
Un demi-siècle de lobbying politique, de controverse médicale et de publicité achève de rendre la clope sexy. Le tabagisme s’impose comme le plaisir coupable par excellence. Suscitant frustration et compulsion, l’âcre délivrance ne s’acquiert qu’au prix d’une certaine souffrance, et du risque de finalement en mourir. Les fumeurs sont des hommes libres, sombres et charismatiques. Les fumeuses sont des femmes fortes et indépendantes qui prennent les symboles de virilité à leur compte pour asseoir leur autorité.
« You just put your lips together… and blow. »
Pas la peine de tourner autour du cendrier, le parallèle avec le sexe devient très vite évident. Manipuler un objet cylindrique avec ses doigts avant de le glisser entre ses lèvres dans l’espoir d’une jouissance éphémère. Aspirer de longues bouffées extatiques, produisant chacune leur lot de fluide épais, craché avec passion. Sentir ce velours doux-amer emplir sa bouche, caresser son palais, glisser le long de sa gorge. Inutile d’en dire plus, tout le monde a compris la métaphore.
Si la substitution par l’objet (le fétiche) est la première étape de la fixation érotique, la réprobation en est nécessairement la seconde. À ce titre, les années 90 voient la fascination pour la cigarette basculer de l’engouement collectif au fétichisme de niche. À la faveur d’une prise de conscience progressive, et de quelques procès retentissants, les politiques de santé publique prennent la mesure réelle du danger et commencent petit à petit à proscrire la clope. Mais il est trop tard pour étouffer dans l’œuf les tentations paraphiles. Plus la cigarette est critiquée, condamnée, prohibée, plus elle revêt ce caractère subversif, addictif et tabou, propice au fantasme. L’arrivée triomphale du Web finit de fédérer les amateurs de fumée pornographique en une communauté numérique. Le smoking fetish est né !
Eros et Thana-tousse
Gay ou hétéro, tout le monde y trouve son compte, tant l’offre en matière de loisirs fumeux est diverses. La slim cultive une féminité sensuelle et délicate, tandis que le cigare souligne une virilité burnée, qu’il soit coincé entre les doigts puissants un macho-man en cuir-moustache ou amoureusement gobé par une dominatrice fulminante. Et bien sûr, ni la pipe, péché mignon des amateurs de vintage, ni le joint ne sont en reste, d’autant moins depuis la légalisation de l’herbe sur la côte Californienne. Perçu comme aphrodisiaque, la weed a vite conquis le milieu du X et il n’est pas rare d’apercevoir les performeuses couler des douilles en vidéo, quand elles ne s’appellent pas carrément du nom de la fameuse plante : Sativa Rose, Karla Kush, Indica Flower… Rappelons tout de même que la profession désapprouve les tournages sous l’emprise de stupéfiants et que les plateformes sociales tendent quant à elle à censurer ce contenu.
Quoi qu’il en soit, tout cela n’est encore que la partie émergée de l’iceberg, car le puriste ne s’intéresse pas tant à ce qu’on fume qu’à comment on le fume. Vous, vous êtes plutôt deep drag, inspirer de profondes bouffées, ou French inhale, le fait d’inhaler par le nez la fumée qu’on expulse par la bouche ? La fumée exhalée par le nez (nose exhale), ou la bouche grand ouverte (open-mouth), les clopes pendues au bout des lèvres (dangling), les courtes bouffées tirées comme on crapote un cigare ou bien les ronds de fumée crachés en salves (smoke rings), à chacun sa fixette.
Cette vilaine habitude se décline même en concepts plus hard, voire franchement sadomaso. C’est que la pulsion mortifère se prête avantageusement au jeux de domination, que l’on soit d’un côté ou de l’autre du filtre d’amour. Certains aiment ainsi imaginer d’innocentes nymphettes ou de candides éphèbes sombrer dans l’addiction de leur première cigarette, d’autres se rêvent en cendriers humains d’une maîtresse qui leur ferait en plus l’honneur de leur cracher les effluves au visage, d’autres encore tirent leur plaisir de la sensation d’asphyxie imposée à soi-même ou à autrui.
Paradoxe de la psyché humaine, l’addictive toxicité du tabac, qui justifie à elle seule le bannissement total de cette pratique de nos sociétés, alimente d’autant le fantasme du fumeur. À croire que ce qui ne nous tue pas tout de suite nous excite toujours plus fort.
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