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Accusations de viol contre Stills by Alan, réalisateur primé de la firme Girlsway

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Gamma Films dans la tourmente. Stills by Alan, le réalisateur phare du studio Girlsway, propriété du groupe Gamma, est accusé par la modèle Lily Adams de l’avoir violée deux ans auparavant, lors d’une audition à son domicile. Les allégations émises par l’actrice ce 29 décembre ne se limitent pas à la dénonciation de l’agression sexuelle. Elles suggèrent en outre le caractère répété de ce genre d’agissements de la part de Stills by Alan, qui aurait agressé d’autres performeuses, bénéficiant du soutien de Bree Mills, ancienne directrice de Gamma Films, proche du réalisateur et chantresse du porno alternatif.

Deux jours avant la Saint-Sylvestre, Lily Adams prend la parole sur Twitter « les mains tremblantes » tant elle craint les conséquences de ce qu’elle s’apprête à dévoiler. Deux ans plus tôt, Stills by Alan l’invite chez lui pour prendre un café et profiter de l’occasion pour se livrer à un « go-see » avec elle, sorte d’audition informelle entre un réalisateur et une actrice. Débutante et naïve, elle ne perçoit pas le signal d’alarme critique (« major red flag ») que devrait susciter une telle proposition. Un « go-see » ne devrait jamais se faire dans ces conditions, selon ses propres mots.

Après le café, Alan l’aurait emmenée dans sa « princess room » et lui aurait demandé de se déshabiller, ce qu’elle pensait être la procédure classique d’une audition. Il se serait alors introduit en elle, rapport sexuel auquel elle ne nie pas avoir consenti, « n’ayant jamais dit oui, sans pour autant avoir dit non non plus ».

Ce n’est qu’ensuite que Stills by Alan aurait sodomisé la jeune Lily Adams, en dépit de ses refus, protestations et gémissements répétés, arguant être suffisamment vieux pour être son père et qu’elle ferait donc comme lui l’entend. Et de poursuivre brutalement, alors que la débutante pleurait sur l’oreiller, indifférent à sa douleur. Traumatisée, elle n’aurait réalisé la gravité des faits qu’en regagnant sa voiture, après être restée chez son violeur plusieurs minutes après l’acte.

Si l’histoire refait surface aujourd’hui, c’est que l’actrice, qui n’avait jamais osé en parler à personne, a reçu un e-mail crypté et anonyme de l’une de ses paires, lui signifiant sa compassion, affirmant avoir été elle aussi victime de Stills by Alan, qui aurait de fait ébruité ses incartades sciemment répréhensibles autour de lui. C’est là que la productrice Bree Mills entre dans la danse. Confrontée par Lily Adams, elle aurait nié en bloc les accusations, décrivant les affabulations d’un fan qui en voudrait à son business. Pire, selon le corbeau, elle couvrirait activement les agissements de son collaborateur, familier des débordements à caractère sexuel.

Bree Mills, dans le X-business actuel, ce n’est pas n’importe qui. À travers les productions Gamma Films et notamment Girlsway et Pure Taboo, elle est l’initiatrice de la cinématographie porno la plus ambitieuse, le plus novatrice, le plus appliquée et le plus déviante de ces dernières années. Lesbienne revendiquée, réalisatrice reconnue et récompensée dans un monde de producteurs vicelards et libidineux, elle est la figure de proue du progressisme de l’industrie porno, conciliant les fictions les plus salaces avec les partis-pris les plus engagés et le professionnalisme le plus impeccable. Autant dire que si les accusations ne serait-ce que de viol sont avérées, sa petite entreprise, nommée pour pas moins de trente-cinq récompenses aux prochains AVN Awards, pourrait sérieusement en pâtir.

En attendant l’enquête et ses conclusions, chacun prépare sa défense. Gamma Film, à travers le communiqué de son actuel président Karl Bernard, déclare avoir écarté le réalisateur Stills by Alan de l’ensemble de ses productions et affirme, évidemment, coopérer aux investigations, supporter et encourager quiconque aurait un témoignage à faire parvenir aux autorités. Bree Mills reprend à son compte les grandes lignes du bulletin, tout en rappelant son engagement personnel et professionnel auprès de tous les protagonistes de cette affaire ainsi que son implication quant à la sécurité et le bien-être des performeurs avec qui elle a pu travailler. Lily Adams s’est alloué les services de l’avocat Robert Rafii, et enjoint chaque victime à prendre contact avec lui. Quant à Stills by Alan, il fait usage de son droit le plus élémentaire à garder le silence.

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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