Décryptages
VIH : où en sommes-nous ?

Fin janvier, tous les yeux du X-business se tournent vers Las Vegas, où se tient chaque année l’Adult Entertainment Expo, la foire internationale du divertissement pour adultes qui se conclue invariablement par la prestigieuse cérémonie des AVN Awards. Nichons, champagne, strass et paillettes, l’événement est aussi l’occasion de très sérieux colloques sur le devenir de l’industrie ; colloques dont le propos peine bien souvent à supplanter médiatiquement le défilé permanent de pornstars court vêtues. Cette année toutefois, un séminaire a réussi à faire parler de lui, et pas franchement comme il l’aurait voulu, celui sur les discriminations et la prévention autour du VIH. L’actrice Brett Rossi, fort concernée puisqu’elle a partagé la vie de l’acteur Charlie Sheen pendant plusieurs années, est montée au créneau en croyant apprendre que des performeurs séropositifs pourraient bientôt intégrer le PASS, la base de données médicales des hardeurs disponibles sur le marché US. Stupeur, indignation et inquiétude, sa réaction outrée n’a pas manqué de soulever de nombreuses interrogations. Une tempête dans un verre d’eau, puisque la Free Speech Coalition, qui gère le PASS, a démenti l’information. Le débat relevait avant tout d’éthique, et n’actait aucun changement pour leur système à court ou moyen terme. Toujours est-il que cette polémique, au sein de l’un des milieux les plus éclairés en matière de santé sexuelle, révèle l’inaltérable crispation que génère le VIH au sein de notre société. L’occasion, s’il en fallait une, d’informer sur l’épidémie, sa prévention et ses traitements.
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— Chad White (@chadwhitexxx) January 29, 2019
Les rappels de troisième
Outre le plaisir adolescent de voir Madella, sa voisine de table à la maturité précoce, glisser un préservatif sur un pied de tabouret devant toute la classe en gloussant, les cours de sensibilisation à la sexualité prodigués au collège étaient l’occasion d’apprendre deux-trois trucs plutôt importants. Notamment la différence entre SIDA (Syndrome d’Immuno-Déficience Acquise) et VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine). Une personne séropositive, c’est-à-dire dont les tests révèlent la présence du VIH dans son organisme, n’est pas nécessairement atteinte du SIDA, qui est le stade avancé de la maladie ; lorsque le virus non-jugulé a sapé les défenses immunitaires de son hôte, le laissant à la merci de nombreuses infections opportunistes. Si le SIDA se manifeste justement à travers les symptômes d’une maladie opportuniste, la phase VIH est souvent asymptomatique.
En 2017, 36,9 millions de personnes vivaient avec le VIH, dans le monde. 1,8 millions ont été nouvellement contaminées, 21,7 millions ont eu accès à un traitement et 940 000 sont décédées des suites du SIDA (chiffres d’ONUSIDA). En France, en 2016, 6000 personnes ont découvert leur séropositivité, 31% d’entre elles avaient été infectées au cours des six derniers mois. D’où l’intérêt de promouvoir la prévention, le dépistage et les traitements.
Les traitements
À l’heure actuelle, il n’existe toujours aucun remède contre le VIH. On n’en guérit pas, mais on peut vivre avec, vieux et en bonne santé. Connu sous le nom de trithérapie (parce qu’il s’agit généralement de trois principes actifs variables administrés simultanément), le traitement contre le VIH n’implique pas la disparition totale du virus, mais sa diminution dans l’organisme à des taux tels qu’il est impossible de le détecter. On parle de charge virale indétectable. En cas d’abandon de la médication, le virus réapparaît et la charge virale remonte. C’est donc un traitement à vie. Il n’est en outre pas exempt d’effets secondaires, selon les molécules employées : diarrhées, maux de tête, amaigrissement, prédisposition au diabète, et autres.
Ces traitements permettent en revanche de guérir du SIDA, s’il est pris en charge à temps. En effet, débarrassé de la quasi-totalité du VIH, le système immunitaire peut se régénérer et ainsi retrouver ses fonctions d’avant la phase aiguë.
La transmission
On a beau le savoir depuis que Clémentine Célarié a roulé un palot à Patrice Janiaud sur le plateau du Sidaction, il y a quinze ans, les préjugés ont la vie dure. Le VIH ne se transmet ni par la salive, ni par la transpiration, ni par contact. Le virus n’est pas à proprement parler contagieux mais, comme le rappelle Sida Info Service, transmissible dans certaines circonstances très précises : lors de rapports sexuels non-protégés, lors de contacts « importants » avec du sang contaminé et de la mère à l’enfant à naître en l’absence de traitement, ou lors de l’allaitement. En clair, on pense à la capote et chacun sa seringue.
À savoir que lors d’un rapport sexuel non-protégé entre deux personnes sérodiscordantes (l’une est séropositive, l’autre est séronégative), la transmission n’est pas automatique, ni même particulièrement fréquente. Ainsi, dans le cadre d’une relation sexuelle anale, qui selon les chercheurs serait la situation la plus propice, le risque de transmission se situerait entre 0,4 et 3,38% pour le ou la propriétaire du trou de balle et entre 0,06 et 0,62% pour le propriétaire du zob ; et pour ce qui est d’une relation vaginale, entre 0,018 et 0,150% côté foufoune et entre 0,03 et 0,09% côté quéquette. Les experts s’accordent à exclure l’absence de risque dans le cadre des relations buccales. Celles-ci étant généralement suivies par les deux autres types de relations précédemment citées, impossible de statuer. Si ces chiffres sont une très mauvaise raison de se passer de caoutchouc, ils constituent en revanche bonne raison de ne pas paniquer en cas d’accident de capote.
En cas d’accident, justement, il existe un traitement post-exposition, ou TPE. Prescrit aux urgences en cas de risque identifié, il doit être initié le plus tôt possible après la potentielle transmission : avant quarante-huit heures et idéalement avant quatre heures. Aussi appelé prophylaxie post-exposition, il empêche la multiplication du virus et sa dissémination dans l’organisme. Plus le patient est pris en charge tôt, plus les chances d’éviter la contamination sont élevées.
Enfin, être séropositif ne condamne pas à s’aimer sous plastique. En effet, dans le cas des personnes séropositives dont la charge virale est déclarée indétectable depuis plus de six mois, les spécialistes sont confiants pour affirmer que la probabilité d’une contamination de l’autre est nulle, sinon infinitésimale. Il s’agit d’un cadre à réserver évidemment aux relations de confiance, mais n’est-ce pas déjà un sérieux motif de réjouissance ?
Quelques mots sur la PrEP
Il existe, depuis quelques années, une technique de prévention médicamenteuse qui prémunit du VIH. Ce dispositif nommé PrEP, pour Prophylaxie Pré-exposition, consiste en la prise d’un médicament commercialisé sous le nom Truvada, mais qui existe dorénavant en générique. Il combine deux molécules : l’emtricitabine et le ténofovir disoproxil, qui protègent de l’infection. En prise continue ou avant chaque rapport à risque, sa posologie est modulable, mais n’a rien d’anodin : soit un comprimé toutes les vingt-quatre heures, modulo deux heures (les adeptes de la pilule contraceptive savent de quoi il retourne), tant qu’on en ressent le besoin ; soit deux doses entre vingt-quatre heures et deux heures avant le rapport en question, puis une toutes les vingt-quatre heures pendant les deux jours suivants. Il va sans dire que tout manquement est synonyme de risque accru.
En outre, la PrEP doit être prescrite par un médecin, nécessite un suivi médical régulier (au moins trimestriel), et est prise en charge par la sécurité sociale. Aussi, elle ne protège évidemment que du VIH et est sujette aux mêmes effets secondaires que la trithérapie, ses principes actifs étant constitutifs de cette dernière.
Aller plus loin
Bien qu’il n’existe toujours aucun remède définitif à la maladie, la recherche progresse toujours à grands pas, c’est pourquoi il est essentiel de se tenir au courant des dernières avancées. Le web regorge d’ailleurs d’informations à ce sujet, pour peu qu’on se tourne vers des sources fiables. Aussi, pour approfondir vos connaissances, nous vous conseillons les sites français Sida Info Service et AIDES, ainsi que la documentation canadienne du CATIE, très riche sur le sujet.
Le combat continue.
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