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James Deen coupé au montage du ‘Consent’ d’Evil Angel
En février dernier, la polémique éclatait. James Deen, paria du X depuis les accusations d’agression sexuelle portées à son encontre en 2015, était embauché par John Stagliano lui-même, pour performer sur son porno-documentaire Consent, un essai sur le consentement dans le gonzo hardcore. L’actrice Casey Calvert, référence du BDSM, avait exigé de l’avoir pour partenaire. Le patron d’Evil Angel y avait alors vu l’occasion de mettre les pieds dans le plat et d’aborder frontalement la question, au mépris du scandale. Il avait même organisé l’interview de Lily Labeau, victime des frasques de James Deen, afin de boucler proprement son sujet. Le 23 septembre, Consent sort enfin… amputé. Casey, James et Lily ont, contre toute attente, été coupés au montage.
C’est rien de dire que le propos était sulfureux. Sur Twitter, la star Lena Paul s’était d’ailleurs insurgée d’un tel traitement, annonçant renoncer à toute collaboration future avec le studio. La scène hard entre Casey et James a pourtant été tournée, et l’interview de Lily réalisée. Ce n’est que sur le banc de montage que la décision fut prise de retirer cet arc de Consent, comme l’explique la réalisatrice et performeuse Dana Vespoli à Adult Empire.
« Au final, nous avons dû retirer la scène parce que nous pensions que l’attention négative qui serait portée à la scène et à la compagnie desservirait le reste du film et ce dont il parle : des histoires de femmes, leur expérience vis-à-vis du sexe brutal, leur point de vue sur le consentement et les rapports de pouvoir. Nous avons donc malheureusement dû retirer cette scène. Mais Casey a donné une interview formidable et, un jour, nous trouverons sans doute quoi faire de ce que nous avons tourné. »
Ce choix éditorial légitime, et sans doute mûrement réfléchi, contredit toutefois la punchline lâchée par John Stagliano au début de la polémique, et qui figure aujourd’hui sur la jaquette du film : « I don’t like to run away from controversial subjects. I like to run toward them. » (« Je n’aime pas fuir les sujets controversés. J’aime aller à leur rencontre. ») En outre, le mal n’est-il pas déjà fait ? Coupé au montage ou non, James Deen a tourné sa scène, touché son chèque et, de fait, acquis la réhabilitation symbolique qui lui a été promise. Peu importe que la scène ne soit jamais diffusée, il est un fait que dorénavant tout le X-business connaît, du producteur au performeur, du chroniqueur au spectateur : « Evil Angel a embauché James Deen en 2019. »
On peut retourner le problème dans tous les sens, cette rectification de dernière minute est un aveu de faiblesse ; faiblesse de n’avoir su résoudre la polémique, ou faiblesse d’y avoir cédé en premier lieu. De fait, en renonçant, Evil Angel se prive de la possibilité de justifier par l’image du bien-fondé de sa démarche initiale. Pire, James Deen censuré, c’est, par ricochet, Lily Labeau qu’on réduit au silence. Et si la présence de l’accusé au casting eut effectivement été dispensable, le témoignage de l’abusée aurait en revanche constitué un contre-point essentiel à l’ambition documentaire de Consent.
La question du consentement est aujourd’hui au cœur du rapport que notre société entretient avec la sexualité ; et il était temps ! Dans le X, cette notion fondamentale est d’autant plus complexe, puisqu’investie de contingences professionnelles et de considérations capitalistes. Aussi, s’il est important de souligner le consentement libre et éclairé des actrices à des pratiques parfois extrêmes, pour le plaisir de la performance, du dépassement de soi ou du lâcher-prise, n’est-il pas aussi pertinent d’illustrer ces moments où le contrat pornographique vacille, où l’extrême vire à l’excès, où le jeu tourne à l’abus ? C’est à ce titre que l’expérience de Lily Labeau s’avérait centrale au propos du film. Voyeurisme, diront certains. Certes, mais la rigueur documentaire est parfois à ce prix.
Cet acte manqué est d’autant moins compréhensible qu’il figure au casting de Consent un autre performeur controversé : Markus Dupree. Dénoncé à plusieurs reprises, au début de l’année, pour des mauvais traitements infligés à ses partenaires sur les plateaux, sa présence dans le montage final n’a, semble-t-il, jamais été remise en question. Aucune de ses accusatrices n’y a droit à la parole. De quoi relativiser les raisons de l’éviction de Deen, peut-être moins éthiques que bassement médiatiques…
Prémonitoire, la sentence de John Stagliano questionne finalement la production du film. Un tel sujet devait-il se concevoir à travers son potentiel de controverse ? « Run toward » ou « run away », à force d’y courir, on s’est pris les pieds dans le tapis.
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