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Envoyé spécial aux AVN Awards : L’Adult Entertainment Expo !

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Les « AVN »… Tous les ans, le X-Business tout entier se pâme autour d’une grande fiesta couronnant la meilleure performeuse de l’année, le meilleur réalisateur, le meilleur film, la meilleure production…. Mais derrière cet acronyme obscur, diminutif d’Adult Video News, le magazine américain organisateur de l’événement, se cache plus qu’une pompeuse cérémonie d’auto-congratulation -ça, c’est les AVN Awards. C’est surtout la grand-messe de la profession pornographique, qui prend place lors de l’Adult Entertainment Expo : cinq jours durant lesquelles le public rencontre les stars, les studios font leurs démonstrations de force et les plus juteux contrats se nouent. Envoyé spécial sur le terrain, je vous ramène tout droit des Etats-Unis une série de reportages exclusifs sur le plus grand salon du porno au monde !

Ambiance Rock’n’Roll

Tous les ans depuis 2012, au milieu du mois de janvier, c’est le prestigieux Hard Rock Hotel & Casino de Las Vegas qui accueille les festivités. Et quel meilleur endroit que ce temple de la culture Rock, constellé de guitares, de tenues de concert et de lyrics transpirant le sexe et la débauche pour abriter le plus prestigieux des rendez-vous du X ? Ambiance garantie, pour la dernière fois puisque, comme le symbole d’une époque révolue, d’un paradis perdu, le Hard Rock ferme ses portes cette année, les « AVN » pour chant du cygne. Son futur remplaçant ? Le Virgin Hotel Las Vegas. Nul ne sait encore si les pornstars du monde entier seront invitées, l’année prochaine, à le dépuceler…

Mais trêve de nostalgie. L’Adult Entertainment Expo, en quoi ça consiste ?

Girls Girls Girls

Evidemment, l’attraction n°1 pour tout fan de porno lâché au milieu du salon, ce sont les filles. Et il faut bien dire qu’il y a l’embarras du choix. Elles sont toutes là. Les superstars : Adriana Chechik, Angela White, Abella Danger… ; les espoirs de la profession : Khloe Kapri, Alex Coal, Gabbie Carter, Alina Lopez… ; les coups de cœur : Charlotte Sartre, Lena Paul, Aidra Fox… ; les indéboulonnables : April O’Neil, Dee Williams, Sarah Vandella…

Pour une poignée de dollars et un brin de patience -sur les stands les plus cotés, les files s’allongent dramatiquement-, le fan transi pourra repartir avec une photo dédicacée, une série de selfies compromettants et le souvenir inoubliable des quelques secondes passées en compagnie de l’égérie de ses fantasmes ; pour mieux repartir faire la queue auprès d’une autre… Et ainsi de suite jusqu’à avoir compléter l’album Panini de ses innombrables pougnettes. Priceless !

« J’y étais ! »

Mais l’expo, c’est aussi, pour le quidam anonyme et aventureux, l’occasion de s’initier à de nouvelles sensations, entre les stands de sextoy repoussant toujours plus loin les limites de l’auto-érotisme (et du bon goût) et les ateliers BDSM fort prodigues en fessées et autres corrections. Entre les godes extra-terrestres, les séances de « flogging » dispensés par un maître du martinet et les très troublantes démonstrations de sexdolls, il n’y a définitivement plus de déviances, rien que des préférences ! Les plus téméraires iront se faire tanner la couenne avec entrain, quand les plus discrets se contenteront d’une ruée sur les produits dérivés, pour le plaisir de signifier aux initiés qui reconnaîtront la casquette siglée ou le sweat griffé, que : « Oui ! J’y étais. »

Enfin, ces dernières années ont vu l’arrivée en force des camgirls, par le biais des immenses stands que les plateformes de streaming, nouveaux sponsors du business, ont mis à disposition. Androïdes d’un nouveau genre, ces demoiselles aussi charmantes que dénudées évoluent alors dans une réalité parallèle, séparées de la foule par les écrans de leurs ordinateurs portables. Alignées en rang d’oignons sur des dizaines de mètres, elles se trémoussent avec indolence, les yeux rivés sur leurs fenêtres virtuelles, peaufinant leur liveshow « en direct des AVN » sans se soucier outre mesure des hordes d’anonymes qui les reluquent pour de vrai. Leurs vrais fans, ceux qui raquent des fortunes en token, n’ont pas fait le déplacement. Prolétaires du cul au milieu du gratin mondain de la profession, elles ne se font pas d’illusions. Aux hautes sphères de la pornographie, il y a beaucoup d’appelées, et très peu d’élues… Au moins, elles pourront dire qu’elles y étaient.

Serious business

Les AVN, ce n’est pas que pour les touristes, les fans et les gogos. Performeurs, performeuses, agents, réalisateurs, tout ce beau monde n’a pas fait le déplacement que pour le plaisir de se faire palper fébrilement par les mains grasses et baladeuses des pornophiles du monde entier. En outre, lorsque tous les acteurs de l’industrie du X se retrouvent entre eux au beau milieu de Las Vegas, ce n’est ni pour enfiler des perles, ni pour jouer au bandit manchot. En parallèle de l’exposition, les séminaires adressés aux professionnels se multiplient. Jusqu’à trois par jour, pour discuter et débattre de tous les aspects du métier, des angles de caméra aux subtilités juridiques de l’exercice du X, de la promotion des produits à la formation des débutants. 

Bien évidemment, ça parle aussi gros sous. Et il n’est pas rare d’apercevoir, accoudé au bar central du casino, l’anonyme taulier d’une florissante plateforme de streaming taillant nonchalamment le bout de gras avec le tout aussi illustre patron d’un prestigieux studio de production. On se rencontre, on se jauge et on s’entend ; parce qu’il n’y a rien de plus gratifiant que de convenir d’un accord autour d’un verre de Bud Light à 10 dollars (sans le tip). Quant aux acteurs, ils profitent des piaules somptueuses qu’ils ont louées pour l’occasion, pour tourner clandestinement moults « shared content » avec tous les copains qu’on ne croise qu’une fois l’an. L’occasion immanquable d’animer leurs pages dédiées avec des crossovers d’exception. Mais chut ! C’est un secret. Il ne faudrait tout de même pas laisser penser que le plus fabuleux des salons du X serait le théâtre d’acrobaties porno, voyons…

C’est d’ailleurs l’un des charmes absurdes des « AVN » : sa chasteté de façade. Vous pouvez y « motorboat » la reine toute catégorie de la triple pénétration, ou débattre « ablutions » avec les plus fameuses ambassadrices de la mouvance urophile, mais hors de question de montrer le moindre téton, la moindre vulve, le moindre trou de balle dans les allées du salon, puritanisme ricain oblige. Autant dire que pour les habitués des rencontres européennes, riches en performances hard « on stage », c’est le dépaysement garanti. Reste que les « AVN » est le rendez-vous incontournable du X-business, pour les fans comme pour les pros. Tout amateur de X qui se respecte se doit d’aller y jeter un coup d’œil au moins une fois dans sa vie, ne serait-ce que pour se confronter au faste sans commune mesure de l’industrie américaine, la plus plus glamour d’entre toutes…

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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