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NFT, gros sous et petites culottes

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Habitué à s’emparer des technologies les plus innovantes pour les mettre au service de l’industrie, le monde du porno ne pouvait rester longtemps insensible aux sirènes du NFT. Un intérêt accentué par les problématiques actuelles du milieu et qui pourrait bien être à l’origine d’un profond bouleversement. 

La reconnaissance faciale par intelligence artificielle, l’open data ou la réalité virtuelle, tout ce que la technologie invente de plus pointu trouve immanquablement une application pornographique, en moins de temps qu’il n’en faut pour cracher la purée devant une performance de Gizelle Blanco.

Il arrive même que les entreprises du X soient à l’origine de ces avancées. Ainsi, la possibilité d’avoir l’aperçu d’une vidéo en passant sa souris dessus a été à l’origine développée par Pornhub, une fonctionnalité que Youtube s’est empressé de copier.

Très récemment, ce sont les crypto-monnaies qui ont aiguisé l’intérêt de l’industrie. Selon ses créateurs, CumRocket se présente ainsi comme le moyen de « payer pour du contenu adulte afin de fournir à la fois aux acheteurs et aux créateurs l’anonymat, ce que certaines plateformes populaires ne fournissent pas. » 

La startup, qui s’est attachée les services de Johnny Sins pour assurer sa promotion, a vu sa capitalisation boursière bondir de 640% en une seule journée pour tutoyer les 140 millions de dollars, alors qu’elle n’est à ce jour utilisée que par une grosse dizaine de milliers de Cummies. Confiance des marchés financiers ou nouveau coup d’éclat des geeks de Reddit ? L’avenir nous le dira. 

Et les NFT dans tout ça ?

Les NFT, c’est un peu comme le point G, tout le monde en parle mais personne ne sait vraiment ce que c’est. En fait il s’agit aussi d’une crypto-monnaie basée sur la blockchain, à la différence que ses tokens sont non-fongibles. C’est à dire qu’ils sont uniques et impossibles à remplacer ou substituer. Prenons l’exemple d’un billet d’avion. Il peut être acheté avec des ressources fongibles, soit n’importe quelle monnaie traditionnelle, mais constitue un produit non-fongible car il est lié à un nom et une place précise sur un vol donné.

Ainsi, tout objet réel ou virtuel qui revêt un caractère unique peut en principe être acheté en NFT et obtenir un certificat d’authenticité. Une œuvre d’art, le premier tweet publié sur Twitter par son fondateur (vendu 2,9 millions de dollars par Jack Dorsey en mars 2021) ou encore, et c’est ce qui nous intéresse, des contenus pornographiques divers et variés.

Des possibilités infinies

Cryptonatrix, une dominatrice spécialisée dans l’univers des crypto-monnaies, propose une œuvre intitulée « Making Vlad My Bitch » pour la somme de 3 400 dollars. On peut y voir Vladimir Tenev, le propriétaire de la société de services financiers RobinHood qui a défrayé la chronique avec l’affaire Gamestop, tenu en laisse par la demoiselle vêtue de cuir et portant le célèbre chapeau de Robin des Bois. 

Citons aussi leoetlulu, le couple coquin bien connu, qui propose une œuvre d’art intitulée « Amateur couple gets hardcore rainbowed » pour un prix de départ de 1 741,94 dollars sur un site de vente de biens culturels en NFT. Et même Playboy est entré dans la danse en s’associant avec une plateforme d’enchères pour proposer des œuvres licencieuses sur une galerie d’art virtuelle ! 

Sur rareporn.io, une marketplace dédiée aux NFP (Non-Fongible Pokens, la version porno des Non-Fongible Tokens) se tient jusqu’au 9 mai 2021 une enchère insolite. Le prix ? Une vidéo de Cléa Gaultier et la petite culotte avec laquelle elle joue dans ladite vidéo. La dernière enchère s’élève, à l’heure où nous écrivons ces lignes, à 1 677 dollars.

L’on peut voir encore plus loin. Imaginez qu’une actrice pornographique vende sa fesse droite en NFT. Son heureux possesseur pourra disposer du carré de chair comme bon lui semblera, pour y inscrire un tatouage ou un message qui sera vu par des millions d’internautes. Cela vous semble totalement délirant et impossible ? Une tenniswoman professionnelle vient pourtant de vendre son bras droit dans cette optique et son entraîneur assure qu’il compte aussi y recourir pour le choix des tenues de sa protégée ou leurs partenariats commerciaux.

Une réponse aux problématiques actuelles du porno

MasterCard qui durcit ses conditions d’utilisation concernant les sites pour adultes, Paypal qui refuse purement et simplement que son service soit utilisé pour des transactions à caractère pornographique, Apple qui boute le porno hors de Discord… Les attaques contre le milieu du X se sont récemment multipliées à l’endroit où ça fait le plus mal : le porte-monnaie. De plus en plus de travailleurs et travailleuses du sexe connaissent des difficultés à se faire rétribuer et les NFT apparaissent, du moins de prime abord, comme une solution miracle

En premier lieu par le caractère anonyme et intraçable d’un paiement en crypto-monnaie, qui échappe ainsi à la censure des services financiers. Ensuite car la présence des modèles sur des plateformes d’enchères de produits NFT leur permet de diversifier leurs revenus et d’être moins dépendants de réseaux comme Instagram, particulièrement punitifs quand il s’agit de sexe. Enfin car le concept même du NFT, objet unique et infalsifiable, va à l’encontre de la philosophie malsaine des tubes qui font du porno un bien de consommation à la valeur quasi-nulle.

Sulfura, l’interview portrait : « La domination n’est pas qu’un plaisir sexuel… »

Mais cela ne va évidemment pas sans quelques interrogations. Les NFT ont mauvaise réputation, notamment suspectées d’être un moyen rapide et pratique pour blanchir de l’argent. En outre, les divers intermédiaires entre acheteurs et créateurs n’oublient pas de prendre une commission au passage, exorbitante pour certains.

De plus, le principe même d’un échange en crypto-monnaie interdit de savoir si l’acquéreur ou le créateur est majeur. Enfin, les plateformes seraient actuellement en train de réfléchir à une modification de leur politique dans le but d’interdire à terme les contenus pornographiques. 

Bouleversement sans précédent pour les créateurs de contenus ou tendance passagère trop opaque, volatile et sulfureuse pour créer un véritable business model ? Les prochains mois seront décisifs pour le mariage des crypto et du porno.

Pornographe du phonographe

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