Actu/News
Octavie Delvaux : « les hommes ont besoin d’images, pour se masturber et stimuler leur libido ! »

A l’initiative des éditions La Musardine, neuf dessinateurs se sont lancés dans l’adaptation de nouvelles érotiques d’Octavie Delvaux. Cette mise en images des fantasmes de l’auteure du best seller Sex in the kitchen se révèle aussi variée qu’inventive. Elle s’est confiée à LVDX sur les coulisses de cet ambitieux projet.
Comment est né le projet Fièvres ?
L’idée ne vient pas de moi, mais de Nicolas Cartelet, des éditions La Musardine. Il fallait concevoir un projet avec des histoires courtes, et des illustrateurs différents. Nous avons utilisé des nouvelles extraites de deux recueils, Punir d’aimer, et A cœur pervers. Le choix n’a pas été si facile. De nombreuses nouvelles jouaient beaucoup sur la narration et n’étaient pas adaptées à l’image. Il fallait varier les sujets : qu’il n’y ait pas que du SM, par exemple, et aussi proposer une variété de thèmes aux auteurs. Ils ont chacun leurs préférences.
Et comment avez-vous proposé le projet aux dessinateurs ?
Mon éditeur avait quelques idées, et j’ai moi-même pris des contacts. Apollonia Sinclair, par exemple, a tout de suite été enthousiasmée par le projet d’illustrer un de mes poèmes. Ce fut une vraie collaboration. Au départ, la BD ne l’intéressait pas, du coup elle a posé quelques exigences : il fallait un quatrain par planche, et huit planches en tout.
Cette dessinatrice est très mystérieuse… Vous l’avez rencontrée ?
Non, personne ne l’a jamais rencontrée ! A vrai dire, certains doutent du fait que ce soit une femme. Moi je pense que oui, son univers fantasmatique est quand même très féminin. Je me trompe peut-être. En tout cas, j’adore son travail, même si on lui reproche parfois de s’inspirer beaucoup de Manara. Mais elle va bien plus loin que lui dans l’érotisme.
Vous avez travaillé avec tous les dessinateurs, ou certains ont-ils fait leur adaptation de leur côté ?
La plupart d’’entre eux ont travaillé de leur côté, et m’ont soumis leur adaptation. Je leur ai annoncé, d’emblée, qu’ils pouvaient prendre autant de liberté qu’ils voulaient. Je n’ai jamais exigé un respect absolu de mon texte. J’ai été très surprise que le résultat soit finalement aussi proche de mes nouvelles.
Pensez-vous que la BD puisse constituer un support masturbatoire au même titre qu’un texte ?
Je trouve ça très différent. Je vous avoue que je ne l’ai jamais pratiqué. C’est plutôt masculin. Ce sont surtout des hommes qui achètent de la BD érotique. On a tendance à dire que les hommes ont besoin d’images, pour se masturber et stimuler leur libido ! Les femmes sont davantage dans les mots, l’imaginaire, et elles attachent beaucoup d’importance à d’autres sens que la vision, à l’ouïe en particulier. C’est pour cela que l’impact des mots est si important chez les femmes.
Quelle BD préférez-vous, dans cet album ?
La première. D’abord, elle est magnifique, et en plus l’histoire me touche particulièrement. Dans cette nouvelle, il est question du dépucelage de mon père. Tout ce qui est raconté est véridique : le curé naturiste, le service militaire, la première fois qui se révèle désastreuse avec une pute, la fille qui le prend en stop puis le viole, tout est rigoureusement vrai… Chez moi, cette histoire a une résonance particulière.
C’est incroyable… On a pourtant l’impression d’avoir affaire à un fantasme.
Oui, et c’est pourtant la pure vérité (rires) !
J’ai aussi beaucoup aimé Au cœur du bocage, une rivière…
Cette nouvelle me touche beaucoup aussi, car c’est l’histoire de ma tante, qui a eu une histoire avec un amant, dans une maison de famille normande.
C’est pourtant vous qui êtes mise en scène, on vous reconnaît bien…
Oui, le dessinateur a décidé de me représenter. Je n’en ai pas parlé avec lui, c’était donc sa décision.
La nouvelle Serial branleuse est à la fois drôle et très excitante…
Oui, c’est l’histoire d’une fille qui découvre très tôt l’orgasme, avec différentes techniques de masturbation. Ses techniques sont tellement efficaces qu’elle n’arrive plus, ensuite, à jouir avec des hommes. Un jour, un de ses amants lui offre un magic wand et elle découvre sa capacité à jouir par la pénétration et la branlette, en même temps !
Quelle a été votre inspiration, pour cette nouvelle ?
C’est un peu mon expérience, à vrai dire. Bon, je ne suis pas à ce point une serial branleuse, mais quand même…
Vous vous masturbez beaucoup ?
Oui, beaucoup ! Mais je n’ai pas commencé à me masturber aussi jeune que l’héroïne. J’ai passé les dix premières années de ma vie sans penser une seconde à ce que pouvait être le plaisir. Je me suis aussi inspirée de témoignages de copines, plus précoces que moi !
Quel sera votre prochain livre ?
Je travaille sur le troisième et dernier volet de Sex in the kitchen. On retrouve les mêmes personnages, dix ans après, un peu plus matures mais à la sexualité toujours aussi débridée. J’ai également introduit de nouveaux thèmes, de nouveaux angles d’approche : un peu de post #MeToo, de consentement, de transidentité… Certains personnages sont très ouverts, d’autres tonnent contre ce wokisme décomplexé ! Le livre va sortir cette année, à l’automne. Ensuite, je tournerai définitivement la page de l’association de l’humour et du sexe…
-
Actu/Newsil y a 6 jours
LVDX fête ses 10 ans : rétrospective d’un média pas comme les autres ! (+ cadeaux)
-
Acteursil y a 6 ans
Les plus grandes légendes du porno black
-
Actricesil y a 4 ans
Les plus gros seins du X
-
Actricesil y a 14 heures
Addison Vodka. Champagne !
-
Actu/Newsil y a 3 ans
L’orgasme prostatique : mode d’emploi
-
Actu/Newsil y a 2 ans
Top 5 des anime hentai culte
-
Actricesil y a 2 semaines
Veronica Church. Bip bip
-
Actu/Newsil y a 1 semaine
Cybèle Lespérance, TDS : « Nous allons vers une répression toujours plus dure contre le travail du sexe »