Ceintures de chasteté

Nombre de récits affirment que les ceintures de chasteté ont vu le jour au départ des croisés qui abandonnaient leurs épouses pour guerroyer en terre sainte. Or, les croisades ont eu lieu entre 1096 et 1291 et les ceintures de chasteté (présentées dans les musées) ont été scientifiquement datées à partir du XV° siècle. De plus, selon le Docteur Caufeynon, la plupart de ces appareils de contrainte seraient des faux. D’ailleurs, le conservateur du Musée de Cluny a, depuis de nombreuses années, retiré ces fausses ceintures de ses salles.

Le piercing de chasteté, déjà dans la Rome antique !

Afin de préserver la pureté de la voix des chanteurs, les mélomanes perforaient leur prépuce et y posaient des anneaux pour empêcher toute tentation érotique.

Au XVI° siècle, Rabelais (1494-1553) écrivait dans Pantagruel :

«Le diable, celui qui n’a point de blanc dans l’œil, m’emporte donc ensemble si je ne boucle pas ma femme à la bergamasque quand je partirai loin de mon domicile».

Pour contenir les feux de la passion :

A la fin du XVII° siècle, un médecin relata sa découverte d’une verge percée et infibulée d’un cadenas d’or. Il apprit que la chasteté de son patient avait été assurée par une maîtresse portugaise extrêmement jalouse.

Cadenasser l’honneur :

Le Cadenas, extrait du poème de Voltaire (1694 – 1778): «Je triomphais; l’Amour était le maître/ Et je touchais à ces moments trop courts/ De mon bonheur, et du vôtre peut-être/ Mais un tyran veut troubler nos beaux jours/ C’est votre époux/ Geôlier sexagénaire/ Il a fermé le libre sanctuaire/De vos appas; et, trompant nos désirs/ Il tient la clef du séjour des plaisirs».

Prévention des maladies.

Au XVIII° siècle, les ceintures de chasteté ont été utilisées en tant que moyen prophylactique. Il s’agissait alors, comme le préconisaient les théories «scientifiques» de Tissot, d’éviter le maléfice des péchés en empêchant les jeunes garçons ainsi que les religieuses cloîtrées de se masturber. Il faut savoir qu’à l’époque, la masturbation considérée comme péché, était supposée mener à la déchéance morale, à la démence et à l’affaiblissement physique… Les jeunes garçons avaient souvent les mains entravées au coucher. Plus récemment, dans les pensionnats catholiques, les plus intégristes interdisaient aux jeunes filles de s’asseoir sur les radiateurs pour éviter «de troublantes émotions». Au dortoir, elles ne pouvaient pas dissimuler leurs mains sous les couvertures.

En 1879, une réclame d’un orthopédiste de Reims :

Une ceinture qui rend le viol impossible et garde la fidélité des femmes. Pour mettre les jeunes filles à l’abri de ces malheurs qui les couvrent de honte:

Avec armure et serrure simples, 120 francs

Avec armure et serrure soignées et de luxe 180 francs

Avec armure et serrure en argent, le tout très soigné 320 francs

On l’expédie moyennant un bon sur la poste…

De nos jours :

Il est aisé de se procurer ceintures de chasteté (munies ou non de godemichés) et des cages péniennes en plastique ou acier inoxydable. L’électronique s’insinuant en tout, il existerait même un modèle de contrainte avec télécommande. Ces articles sont présents dans la plupart des sex-shops, en vente par correspondance ou, à coup sûr, dans les magasins spécialisés en D/S – S/M.

Les pactes amoureux (encore actuels).

Il arrive que deux partenaires s’imposent l’un à l’autre et de commun accord, le port d’une entrave: Cage de chasteté pour l’homme, ceinture pour la femme, chacun gardant la clef de l’entrave de l’autre. Il s’agit alors d’un puissant pacte de fidélité réciproque… qui empêche même la masturbation… sauf en présence de l’autre. Évoquez le scénario d’amants (un couple, deux femmes ou deux hommes, peu importe) chacun libérant l’autre pour s’accoupler enfin… C’est puissamment érotisant.

Quand la contrainte exacerbe le désir.

Actuellement, lorsqu’un piercing ou une ceinture vient entraver des organes sexuels (masculins ou féminins) c’est dans un but érotique. Le port de la ceinture ou de la cage de chasteté provoque une excitation, tant chez celle ou celui qui l’a imposée que pour le/la soumis(e). Imaginez le stimulus engendré par le déshabillage puis la pose d’un appareil de contrainte. Pensez à l’évocation de l’autre absent(e), à la fois libre de ses déplacements, de ses rencontres, de ses contacts, de ses flirts, mais sexuellement prisonnier(e). Imaginez les moments d’intimité au cours desquels un(e) partenaire libère le sexe de l’autre, lui fait sa toilette intime avant d’enfin copuler.

La culotte de fer dans les relations Dominant(e)/Soumis(e).

Certaines personnes sont heureuses dans l’inégalité en jouissant du joug d’un(e) maître(sse). Pour les masochistes, la ceinture de chasteté peut être considérée comme un instrument de torture et d’humiliation. Par le passé, il était même fréquent de convier les plus proches amis à assister à la mise en place de l’appareillage et nous ne doutons pas qu’il doit en être de même de nos jours lors de séances de domination de groupe.

C’est au cours des séances suivantes (plus ou moins espacées) que le maître ou la maîtresse, libérera son ou sa soumis(e), voire les deux partenaires d’un couple soumis pour permettre le soulagement sexuel (ou pas, voir le déni d’orgasme). Lorsqu’il s’agit d’un soumis, il s’agit souvent de simplement le vidanger (milking) sans lui offrir aucun plaisir avant de lui ré-encager le pénis jusqu’à la prochaine fois…

En Italie, ce 16 janvier 2016.

Les pompiers de San Fidenzio ont été appelés par une femme en ces termes :

– Bonjour, j’ai perdu les clés d’un cadenas et je ne réussis plus à l’ouvrir.

Arrivés au domicile de la dame, celle-ci s’est déshabillée devant eux pour leur montrer le cadenas de sa ceinture de chasteté. Amusés par la situation, les hommes du feu ont libéré la vertu de la dame qui leur a précisé qu’elle n’avait pas été obligée de porter cette ceinture florentine et qu’elle n’avait pas été victime de violence physique.