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Sarah et le livre des prostituées (1861-1873)

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Au fin fond des archives de la Préfecture de police de Paris dorment des registres qui consignent tous les faits et gestes des plus célèbres filles de joie de la Belle époque.

BRP et DSK

L’actuelle BRP, Brigade de Répression du Proxénétisme s’est pas toujours appelée comme ça. Accolée aux mœurs en général, puis aux stupéfiants, il faut attendre 1989 pour que cette brigade affiche son ambition principale dans son intitulé. On la retrouve ainsi au cœur de nombreuses affaires de proxénétisme de premier plan, comme l’affaire du Carlton de Lille qui impliqua DSK. Ce n’est pourtant pas la seule de ses affectations, c’est toujours elle qui traite de tout ce qui a trait à la sexualité des majeurs. Auparavant son nom était beaucoup plus affriolant : on l’appelle « la mondaine », pour les liens que tissent les milieux interlopes avec ceux du pouvoir, et du star-system.

Rapport-de-l-officier-de-paix-au-cabinet-du-prefet-de-police_largeDes anonymes et des vedettes

Cette police qui renseigne l’activité des prostitués des deux sexes est aussi chargée de veiller l’état des mœurs de la société. Elle observe tout et tout le monde. Les officiers rendent compte des activités des prostituées, qui doivent se déclarer, mais également des homos de l’époque : Proust, Rimbaud, Verlaine, se retrouveront dans ces registres. Si les actions en justice dépendent parfois de la renommée de l’individu mis en cause, la surveillance, elle, reste générale. Sarah Bernhardt, la star de cette fin du XIXe siècle, fait elle-même l’objet de de cette incursion minutieuse dans sa vie privée. Le rapport de l’officier de paix est à ce sujet très éloquent. A noter que ces mêmes officiers, relativement sous-payés, compensent souvent la vision de ces sommes d’argent faramineuses par des traits d’humour qui leur permettent de relativiser un peu leur condition moins fortunée.

Registres-des-dames-galantes_largePetit extrait pour le plaisir

« Henri Ducasse, député, qui a déjà fait l’objet de différentes notes, était hier chez une proxénète à laquelle il a dit qu’il allait cesser ses relations avec Sarah Bernhardt, attendu qu’il l’avait surprise avec le comte de Rémusat, son collègue à l’assemblée, et aussi avec M. Amédée Gautray. Que lorsqu’il arrivait chez Sarah rue de Rome n°4, il était parfois obligé de faire antichambre, en attendant que l’un ou l’autre de ces messieurs soient sortis et qu’il était lassé de jouer une pareille comédie pour une femme à laquelle il avait donné plus de 30 000 francs depuis 3 mois. Il a ajouté qu’il ne comprenait pas comment cette actrice consentait à recevoir des hommes aussi âgés. Il est bon de remarquer que M. Ducasse est lui-même très âgé, et de plus infirme, il est paralysé d’une partie du côté gauche… »

Ancienne actrice de X des années 80, reconvertie dans le journalisme et éditrice de sites Internet X. Sous pseudonyme dans un souci de discrétion, mais toujours bien informée des dessous du milieu.

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