Suivez-nous

Bio/Milieu du X

Ferrara sans langue de bois

Publié

le

Vingt ans de carrière, des culs par milliers : Manuel Ferrara dépasse les frontières du porn pour s’ériger en icône chez les geeks et les ados. Pour LVDX, le plus américain des hardeurs français revient sur son actu, ses projets et place quelques coups de griffe bien sentis. Du grand Manu.

 LVDX : T’es difficile à joindre en ce moment !

Manuel Ferrara : Oui, excuse ! Je n’arrête pas et avec le décalage horaire, je ne suis pas évident à contacter depuis la France.

Tu fais le buzz sur les forums, il paraît que t’es le nouveau roi du jeu vidéo ?

J’ai toujours été gamer. Mais là, le phénomène a pris une ampleur qui me dépasse. J’ai commencé en août ma chaine, Manuel Ferrara TV, sur Twitch et j’en suis à plus de 50 000 mecs qui me suivent. Je suis sponsorisé par une marque de casque audio, de vodka, par Fleshlight (NDLR : une marque de sextoys). J’ai trois émissions en préparations qui parleront de MMA, d’anime et de sexe, je reçois des personnalités qui sont devenues des potes, d’ailleurs. C’est de la folie.

manu1T’es sur quoi là ?

H1Z1. Sinon, je suis très Call of Duty, Fifa. Je suis devenu pote avec Bruce Grannec, plusieurs fois champion du monde de Fifa.

Tu viens de tourner un film J&M Elite, comment es-tu venu à le faire ?

Écoute, tout est parti de Twitch, encore une fois. Mes followers me posent souvent des questions sur Jacquie et Michel, sur ce que j’en pense etc. Je suis honnête, je leur dis que je suis fan ! Je connais si bien l’envers du décor du porno et les actrices professionnelles que j’apprécie d’autant plus la fraîcheur, la spontanéité d’une amatrice et le côté réel de J&M. En parallèle, je leur expliquais que, professionnellement, je ne pouvais pas réaliser pour eux. Quel aurait été l’intérêt ? Jamais les gens n’auraient gobé que Manu Ferrara fasse des castings avec des amatrices. Et là, par hasard, il se trouve qu’un mec de chez J&M m’écoutait et qu’il a remonté l’information. Michel m’a contacté et m’a parlé de J&M Elite. J’ai trouvé que ça correspondait plus à ce que je savais faire et on a décidé de faire ce film.

Tu trouves encore le temps de tourner ? Tu te verrais arrêter le porno pour te consacrer à plein temps à ta chaine et au gaming ?

Je concilie les deux activités. Je me connecte le matin et le soir pour être aussi aux horaires de Paris, car j’ai beaucoup de Français qui me suivent. Je tourne entre la fin de matinée et la fin de l’après-midi. J’ai aménagé mon studio chez moi dans un espace privatif à côté de la salle dédiée au jeu. J’ai tout cloisonné, je suis père de famille. À ta deuxième question, je dirais non. Le porno, j’y prends toujours autant de plaisir et c’est mon métier. Le gaming, ça reste une passion même si elle prend d’énormes proportions.

De quoi le film parlera-t-il ?

C’est la mise en scène d’une actrice qui débarque aux États-Unis. C’est une histoire, pas un gonzo, celle de Manu Ferrara qui accueille une Française, Ava Courcelles, envoyée par J&M à Los Angeles. Je surjoue mon propre personnage en me montrant un peu blasé de devoir chaperonner une expatriée. C’est là que ma femme, Kayden Kross, entre en scène et décide de la coacher. C’est le côté Pretty Woman du film et l’occasion de montrer L.A.

SPI_7779

Tu es venu tourner en France en octobre dernier, comment ça s’est passé ?

Honnêtement, Dimitri, je ne comprends pas. Peut-être que je suis parti depuis trop longtemps ? Que c’était déjà comme ça avant ? J’ai tourné six scènes. Hormis Léa Candie et Rose Valérie, qui se sont montrées très pro, tout le reste n’est vraiment pas terrible, sans compter toutes celles qui m’ont planté. Je n’ai eu que des faux plans, des histoires de fou, des filles qui essaient carrément de t’escroquer. Aucune garde-robe, l’hygiène limite… J’en ai eu une qui voulait débarquer sur le plateau à 15 heures parce que le matin, elle est fatiguée. Mais avec la préparation, pour un tournage en octobre, il fait déjà nuit au moment de shooter ! Je ne suis pas venu à Paris pour faire une scène dans une cave à la lampe torche. Il faut qu’on voit la ville ! Une autre a gonflé le tarif de 400 euros au dernier moment, une autre en retard m’a sorti qu’elle revenait de Genève, me demandait de faire l’interprète au téléphone avec un client… Non, mais on est où là ?

C’est cinglant…

Je te jure, tu peux demander à Tony Carrera ! Il m’aidait pour la production. Comme je ne rentre que rarement en France, je ne connais pas les nouvelles actrices. On a halluciné tous les deux… Quand je bossais avec des Lou Charmelle ou Angell Summers, c’était des bombasses à côté de celles que j’ai vues en octobre. Et pourtant, je ne suis pas une pince ! Je ne négocie pas : le prix, c’est le prix ! Je payais bien, j’incluais le trajet, l’hôtel…

angell-summers-vignetteAux USA, de tels comportements passeraient-ils ?

Mais même pas en rêve ! D’ailleurs, ça fait longtemps que je ne vois plus de Français à Los Angeles…

Qu’en est-il du business là-bas ? Des choses ont bougé pour toi ?

Je me suis barré d’Evil Angel. Maintenant, je suis distribué par Jules Jordan. J’aide aussi ma femme à mettre en place son nouveau bébé, trenchcoatx.com, un concept porno alt et classe. À côté, on fait une web série sur Youtube. On est à plus de 50 épisodes, ça s’appelle PornSoup. Ce sont des saynètes autour de notre vie de couple, genre la première et seule fois où j’ai fumé de la beuh !

Quel regard portes-tu sur ta longévité et ta popularité ?

Les gens qui regardent mes films, ils les regardent pour moi, pour les actrices avec qui je bosse et la manière dont je les baise. Je ne cherche pas à m’éloigner de qui je suis vraiment. Je fais ce que je sais faire sans chercher à entrer dans la peau d’un autre mec. C’est un peu pour ça que je suis parti d’Evil Angel, quand je voyais que les 19 meilleures ventes, c’était du transsexuel, je me suis dit que j’allais pas me mettre à faire du trans moi aussi. Il n’y a aucune prétention dans ce que je dis. C’est juste que les gens qui regardent mes scènes savent d’avance ce que je leur donne à voir. Je suis cher et malgré tout, je bosse tous les jours, donc je ne dois pas être si mauvais.

Combien as-tu encore raflé de prix aux Awards de Vegas cette année ?

Tu sais, ce genre de cérémonie, ça ne m’a jamais attiré. Tous les ans, faut que j’y aille, mais je salue tout le monde et je me barre. Assister à la remise du prix de la Meilleure Scène Anale, ce n’est pas mon truc.

avnawards2016f3083

Qu’as-tu fait de toutes tes statuettes ?

Elles sont dans un carton, dans mon garage…

Rassure-moi, il y a toujours des bombes aux États-Unis ?

Ah oui ! Je viens justement de travailler avec une nouvelle, Angela White. Elle est incroyable. La semaine dernière, j’en ai encore eu deux autres qui m’ont scotché. Ici, ça ne s‘arrête jamais. Il y a toujours de nouveaux canons.

SPI_7766

Après quoi tu cours encore ? Qu’est qui te motive ?

Je vais reprendre Raw qui est une série qui marche énormément et qui coûte très, très peu, mais je repars plutôt sur des nouveaux concepts. C’est vrai qu’après tant d’années, tu peux avoir l’impression de tourner en rond, mais c’est grâce à ma femme et aux projets que l’on fait ensemble que j’arrive à me remotiver. On ne fait que des choses qui nous plaisent. Je suis un mec qui a beaucoup de chance dans la vie. Je me lève tous les jours en le gardant à l’esprit.

Journaliste professionnel depuis 2003. Rédacteur du magazine Hot Video de 2007 à 2014.

Populaire

Merci de désactiver votre bloqueur de publicité pour accéder à ce site.

ADBLOCK a cassé ce site en voulant supprimer son contenu publicitaire.
Désactivez ADBLOCK pour consulter nos articles.