Orgies vaudoues

Beaucoup de mythes et de réalités pour une foi très portée sur le cul.

Vaudou et magie noire

On les a souvent avancés pour justifier l’immoralité d’une religion lointaine, très étrange au goût des Européens. Pour beaucoup de croyants, le vaudou s’apparente à de la magie noire, et ses pratiquants sont de dangereux païens. Cette vision s’accompagne d’un dénigrement qui vise surtout les sorts jetés et le rapport au sexe de cette religion exotique. En effet des réunions sexuellement très explicites sont un rite majeur de la religion vaudoue. Pour mieux les comprendre, voici les esprits qui entretiennent de bien curieux rapports avec leurs fidèles. La religion vaudoue se concentre originellement sur Haïti, mais a essaimé un peu partout dans le monde et notamment en Louisiane, en Afrique et dans les Caraïbes. Ses rites sont riches et s’appuient sur des religions africaines, notamment du Bénin, dont elle est issue. On en invoque les esprits avec des objets courants, qui leur feront plaisir : un verre de whisky ou un cigare par exemple.

Panthéon vaudou

Erzulie est l’esprit de l’amour. Elle est représentée le plus souvent sous l’apparence d’une très belle femme au déhanchement sensuel et provocateur, couverte de bijoux et de parfums. Elle est associée aux prostituées et est l’épouse d’un « esprit guédé », Guédé-Nibo, responsable de morts violentes ou à caractère sexuel. Les guédés sont les esprits du sexe et du plaisir.

Baron Samedi est le père des esprits Guédés, il est le gardien des morts et des cimetières (avec Baron Cimetière). Époux de Grande Brigitte, il est le chef de famille et règle aussi la sexualité conjugale et les excès en tous genre. On le représente souvent tel un cadavre ressuscité mais il ne manque pas d’une certaine élégance, avec redingote et haut-de-forme.

Des rites bien sexués

Les esprits guédés s’invoquent seuls ou en groupe, le plus souvent après une longue période de transe, initiée par la danse l’absorption de plantes toxiques, ou l’ingestion d’un cocktail préparé à l’aide de 21 piments différents. Autant dire que ces esprits demandent un certain investissement. Lors de ces danses rituelles, les esprits finissent par « chevaucher » les fidèles. Les femmes ainsi montées par les esprits se changent en homme. Elles se saisissent de bâtons qui se terminent par un gland sculpté et exécutent une danse appelée gouyad tout en gémissant. Les hommes eux imitent les positions efféminées des gays, les mamisi.

 » Approche ta bite mon cher  »

Les guédés se frottent, font des blagues, et ont une bonne grosse tendance exhibitionniste. Parmi les chansons qui accompagnent leur venue citons entre autres : « Approche ta bite de la chatte, mon cher, et enfonce-là jusqu’à l’os.» Pour autant doit-on voir ces rites comme de véritables orgies ?

Un exutoire sexuel

Ce terme est connoté chez nous, et renvoie aux fêtes romaines comme les bacchanales et aux excès de certains empereurs, comme Héliogabale. Pourtant au cours des rites vaudou la pénétration en tant que tel n’existe pas ou est tout à fait marginale. La force du vaudou, et la source de l’incompréhension qu’il suscite, réside surtout dans ce jeu de représentation du sexe, des genres. Hommes et femmes possédés parlent aux chattes, aux queues, font des blagues, et ces danses agissent en véritable exutoire, libérant ainsi tout un peuple de la frustration sexuelle qu’imposent la plupart des autres religions.