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La liberté sexuelle est-elle compatible avec la prévention ?

Les progrès médicaux et l’arrivée de la PrEP ont pu faire penser que nous allions retrouver la liberté sexuelle de l’avant-sida, la flambée actuelle des IST remet d’actualité le safer sex.
C’est la grande question qui sape le moral des gays depuis l’apparition du sida : si on veut se protéger des IST et du VIH, il faut faire gaffe et adopter des pratiques à moindres risques. Or, depuis quelques temps, les progrès médicaux ont fait penser que nous allions pouvoir à nouveau nous lâcher et vivre « le sexe sans peur ». C’est notamment le discours des promoteurs de la PrEP : le médicament Truvada a été présenté comme un remède miracle, ou même une « révolution ». Nous avons à plusieurs reprises, dans ce magazine et sur les réseaux sociaux, tenté de tempérer ces espoirs et d’alerter sur les dangers d’abandonner trop vite la prévention traditionnelle. Du coup, on se fait traiter de « moralistes », ou encore « coincés du cul ». C’est en fait tout l’inverse : parce que nous aimons le sexe, nous choisissons de le vivre cool en nous protégeant.
Alors voici quelques questions-réponses pour rétablir la vérité sur ce que peut être une sexualité gay épanouie compatible avec notre santé.
IST-sida : les gays sont-ils vraiment plus touchés que les hétéros ?
Oui, les gays sont plus touchés. Un homme qui a du sexe avec d’autres hommes a 200 fois plus de risques de devenir séropositif qu’un hétérosexuel. Et pour les autres IST, c’est pareil. Pourquoi ? Non, ce n’est pas une punition du ciel, c’est juste qu’un homosexuel a beaucoup plus de partenaires, il est plus sexuel et donc prend plus de risques.
Est-ce être moraliste que d’avoir peur de la montée des IST ?
Depuis l’apparition du sida, certains gays refusent de voir la réalité en face : ils assimilent les recommandations sanitaires avec de la morale, aujourd’hui ils accusent ceux qui s’inquiètent de la montée des IST d’être des « moralistes et culs-bénits du sexe ». Le vrai moraliste : c’est le pape, il refuse la capote et prône la fidélité ou l’abstinence. Ceux qui prônent le safer sex ne cherchent pas à limiter la liberté sexuelle, mais au contraire à la préserver, à moindres risques.
La PrEP est-elle un moyen de prévention révolutionnaire ?

En 2015, on estimait à 53 % l’augmentation du nombre de syphilis précoces (contamination datant de moins de 1 an) par rapport à 2013. Source : Réseau RésIST, France.
C’est ce que semble dire l’association Aides qui a organisé une conférence intitulée RéLOVution pour promouvoir la PrEP auprès du public gay. Le Truvada, médicament des laboratoires GILEAD est présenté sur les affiches comme une pilule magique qui « protège du sida ». En fait, la PrEP est un outil de prévention pas si simple que cela, beaucoup plus onéreux que la capote, et qui ne protège pas des autres IST. C’est un procédé médical qui exige un suivi strict et une surveillance des éventuels effets secondaires, il ne conviendra pas à tout le monde.
La capote est-elle vraiment devenue ringarde ?
Les enquêtes montrent que l’usage du préservatif chez les gays reste encore massif. Et on trouve encore beaucoup de capotes usagées dans les poubelles des saunas, sex-clubs, ou sur le sol des lieux de drague extérieurs ! Mais force est de constater que, ces dernières années, il n’y a pas eu de campagnes de promotion de la capote, on a beaucoup plus vanté les progrès médicaux que les avancées technologiques du préservatif (textures plus fines, tailles différentes, gels plus confortables). Le bareback est devenu à la mode et on en subit les conséquences.
Les séropos peuvent-ils être non-contaminants ?

Selon une étude menée par la mutuelle étudiante Smerep à l’occasion du Sidaction 2017, pas moins de 57 % des étudiants et 42 % des lycéens affirment ne pas utiliser systématiquement le préservatif.
C’est la grande avancée de ces dernières années, la vraie révolution : un séropo qui suit bien son traitement a une charge virale indétectable et donc ne peut pas contaminer son partenaire. Cela a été difficile à admettre, mais toutes les études le prouvent. Bien sûr, il faut que le traitement fonctionne bien et soit suivi rigoureusement. Attention toutefois, être en charge virale indétectable ne protège pas des autres IST ! Or, certains séropos ont interprété leur indétectabilité comme la permission d’oublier le safer sex et la capote : ils ont été rattrapés par les gonocoques, la syphilis, ou l’hépatite C.
Est-ce la PrEP qui explique la baisse du sida à San Francisco et Londres ?
La baisse du sida dans ces villes a de multiples causes, pas seulement la PrEP. Par exemple, à San Francisco, la décroissance des contaminations a commencé bien avant l’arrivée de la PrEP. C’est la politique du dépistage fréquent, puis du traitement systématique et précoce qui semble bel et bien être au centre du dispositif. Ainsi, on parvient à réduire la charge virale en circulation dans la communauté gay. On le fait grâce à l’action de cliniques de santé sexuelle spécialisées, très gay friendly.

En moyenne, la charge virale d’un séropositif indétectable est de 40 copies de VIH par millilitre, contre entre 10 et 15 millions pour un primo-infectant.
La PrEP favorise-t-elle la montée des autres IST ?
Si l’utilisation de la PrEP encourage l’abandon du préservatif, alors cela entraînera automatiquement une montée des IST. Le suivi médical plus régulier imposé par la PrEP permettra-t-il de mieux dépister et donc de traiter les IST ? On l’espère, mais ce n’est pas gagné : le dépistage ne fera diminuer les IST que s’il s’accompagne ensuite d’une diminution des prises de risques. Concrètement, si en sortant de chez le médecin vous retournez baiser sans vous protéger, vous choperez encore les mêmes IST !

La ville de San Francisco s’est engagée à travers l’initiative “Getting to Zero” – zéro nouvelle infection, zéro décès dus au VIH / sida et zéro stigmatisation pour les personnes vivant avec le VIH -. La baisse des nouvelles découvertes de VIH est en marche depuis une décennie et les cas d’infections nouvellement dépistées ont diminué de 17 % l’an dernier.
Est-il grave d’avoir souvent des IST ?
Multiplier les IST et subir des cures d’antibiotiques à répétition n’est pas anodin. Cela fatigue l’organisme, perturbe l’équilibre du microbiote. Vous imaginez bien que si on nous a martelé longtemps que « les antibiotiques c’est pas automatique », ce n’est pas juste pour nous contrarier ! Et puis, être sans cesse à se demander si on va contaminer des amants, c’est aussi pénible et ça ne favorise pas l’épanouissement sexuel !
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