Décryptages
Exhibition sexuelle, que risque-t-on ?
Attentat à la pudeur, outrage aux bonnes mœurs, exhibition sexuelle, s’il est généralement admis que le fait de gratifier autrui de sa glorieuse nudité, dans l’espace public et de façon impromptue, constitue un délit, on peine souvent à le définir clairement voire à le nommer proprement. Or, étant donné l’indubitable propension à l’exhibition d’une frange de notre public (ne faites pas les innocents), et puisque nul n’est censé ignorer la loi, il semble judicieux de savoir ce qu’on encourt à se caresser sur la terrasse d’un restaurant, à faire péter les boobs dans les allées du supermarché ou à baiser dans sa bagnole garée en double-file.
Avant toute chose commençons par nous intéresser à l’extrait du Code pénal qui encadre ce genre d’activités : l’article 222-32. Il stipule que « l’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui dans un lieu accessible aux regards du public est punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende. » La dénomination légale actuelle est donc « l’exhibition sexuelle », délit qui, depuis le nouveau Code pénal de 1994, remplace justement le celui « d’outrage public à la pudeur » instauré en 1810 : « Toute personne qui aura commis un outrage public à la pudeur sera punie d’un emprisonnement de trois mois à deux ans, et d’une amende de 500 F à 15 000 F. » Omettant de définir clairement ce qui constituait le fameux outrage, laissant ce point à l’appréciation du juge, le texte était de fait controversé. Il a d’ailleurs, pendant un temps, servi à réprimer l’homosexualité, doublant les peines lorsqu’il s’agissait d’activités gays.
Beaucoup plus précis quant aux modalités du délit, le nouveau texte n’en est mais pas moins subtil dans son interprétation. En premier lieu, il condamne donc l’exhibition sexuelle et non la simple nudité. C’est l’acte intentionnel qui est puni et non un simple état. En gros, il fait la différence entre ne pas porter de culotte et soulever délibérément sa jupe pour montrer sa foufoune. Conséquemment, il est théoriquement possible d’avoir un rapport sexuel en public de manière discrète et sans effusion, pour peu qu’aucune partie du corps à caractère sexuelle ne soit dévoilée, l’exhibition ne pouvant ainsi être caractérisée. En cas d’interpellation et donc de comparution, le juge sera tout de même attentif à l’endroit où on eu lieu les cochonneries, et aux potentiels témoins de la scène, enfants en particuliers. Restez donc raisonnables.
D’ailleurs, et c’est un point important, l’article ne parle pas de lieux publics, mais de « lieux accessibles aux regards du public ». Outre le fait que cette précision désigne bien entendu les établissements privés ouverts au public (restaurants, galeries marchandes, etc.), elle inclut aussi les lieux d’habitation, dans la mesure où les passants ou vos voisins pourraient vous apercevoir dans le jardin ou par la fenêtre. Oui, on peut donc être inculper pour avoir fait l’hélicoptère avec sa bite devant sa baie vitrée en sortant de la douche, les tribunaux condamnant traditionnellement les défauts de précaution comme oublier de fermer les rideaux. Paradoxalement, il est légal de pilonner madame dans la Simca 1000 au beau milieu du parking, pourvu qu’on fasse suffisamment de buée sur les carreaux pour les opacifier de l’extérieur. Oui, sans déconner. Un verdict rendu par la cour d’appel de Paris, le 13 décembre 1994, portant sur des faits similaires, a relaxé les prévenus, l’acte ayant eu lieu dans un véhicule « stationné dans un parking, toutes portes fermées, et qu’en raison de la position des intéressés, l’exhibition sexuelle à laquelle ils se livraient n’était pas normalement visible de l’extérieur sauf à venir tout spécialement regarder à l’intérieur du véhicule comme l’a fait le gardien de la paix ». Voyeur, va !
Vient enfin la question existentielle : qu’en est-il du topless ? Pour ces messieurs, la question ne se pose pas. La semi-nudité masculine jouit d’une acceptation générale à peu près partout. Au pire, on vous enjoindra à passer un T-shirt. Pour ces dames, en revanche, c’est plus compliqué. Le sein est toujours perçu comme une partie du corps éminemment sexuelle et, du point de vue légal, nier sa dimension sexuelle dans les cas d’exhibition équivaut nécessairement à nier sa dimension sexuelle dans les cas d’attouchements. Problématique. Toujours est-il que son statut ne fait pas consensus. Nombre de militantes et d’artistes pratiquant le topless ont été relaxées au motif que l’acte prenait place dans le cadre de revendications politiques ou de performances esthétiques, quand d’autres, moins nombreuses, ont été condamnées pour les mêmes faits.
Ce qui nous amène au dernier point : comment s’en sortir si on se fait gauler ? Il semblerait donc que l’échappatoire idéale, si l’on est surpris par la maréchaussée en train d’honorer madame entre deux voitures au fond d’une ruelle, soit de brutalement mimer le dahu en poussant des cris d’animaux fantastiques (soyez inventif). Vous pourrez ainsi plaider la représentation sauvage d’une performance artistique contemporaine à la croisée des chemins entre Maria Abramovic et Paul McCarthy (si butt-plug il y a), et pourquoi pas faire la couverture du prochain Technikart. Au pire, vous serez reconnu pénalement irresponsable à cause de votre lourde pathologie psychiatrique ; l’intentionnalité étant un élément constitutif essentiel de l’exhibition sexuelle, vous échapperez ainsi à la peine (pas forcément aux obligations de soins, ceci dit).
Voilà pour le cadre légal de l’exhibition sexuelle en France, pour tous les amateurs de frivolités publiques qui souhaiteraient s’en tenir au respect de la loi. Et il va de soi que nous ne saurions vous enjoindre à l’enfreindre… Bandes de coquins !
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