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Dinosaur Erotica, sur les traces du Tyrannosaurus Sex
Est-il besoin de rappeler l’impact culturel de Jurassic Park, chef d’œuvre cinématographique de 1993 signé Steven Spielberg ? La première vision saisissante de dinosaures en chair, en os et en animatronics a sans nul doute fait naître des millions de vocations de paléontologues. Mais pas que… Ces corps griffus et reptiliens des vélociraptors, tricératops et autres Tyrannosaurus Rex ont aussi ouvert la voie à un fantasme tabou, préhistorique, qui constitue à lui seul un pan entier de la littérature érotique. Genre improbable s’il en est, extension du monster erotica, le dinosaur erotica caracole en tête des ventes d’e-books sur Amazon et ses classiques comme Taken By the T-Rex ou encore My Billionaire Triceratops Craves Gay Ass ont même eu les honneurs d’une adaptation audio. Pouvions-nous encore fermer les yeux sur un tel courant artistique ?
Tyrannosaurus Sex
Tout serait parti d’une vanne entre celles qui étaient appelées à devenir Christie Sims et Alara Branwen, co-autrices des plus grands best-sellers préhisto-érotiques, alors qu’elles étaient toutes deux étudiantes à l’Université Agricole et Mécanique du Texas. Interpellées par les proportions incongrues du T-Rex, les comparses s’interrogent quant à la frustration sexuelle de la rock-star du Crétacé, incapable d’assouvir ses pulsions onanistes à cause de ses petits bras trop courts. Et la future Alara d’éclater de rire en imaginant ce genre de bestioles faire leurs petites affaires avec des humaines, le Jurassic Park de Spielberg comme canevas créatif. C’est sa révélation, son « épiphanie ».
« Alors que mes goûts sont en apparence relativement simples, ma pensée intérieure est emplie d’images de monstres grands, forts et puissants, entreprenant de ravissantes vierges », Christie Sims.
Versées, l’une comme l’autre, dans les arcanes de la fan-fiction polissonne, et notamment dans le monster erotica, genre qui explore les dimensions les plus fantastiques du fantasme (aliens, créatures mythologiques, peuplades d’heroic fantasy…), les deux écrivaines s’emparent du filon, flairant le bon coup. Grand bien leur en a pris. Les œuvres du binôme, des nouvelles d’une vingtaine de pages, rencontrent très vite le succès, grâce à un style sans aucun complexe.
« D’un geste vif, le raptor trancha ce qui restait de sa tenue, repaissant ses grands yeux noirs tandis que le cuir tombait à ses pieds. Il semblait prendre son temps en flairant son corps jeune et chaud. Azog frissonna de peur et de désir. La grotte était torride, et la sueur commençait à présent à consteller sa gorge et luire sur sa peau souple. Elle pouvait sentir chaque perle de transpiration caressant son corps nu, et le regard du raptor sur sa chair humaine. Azog comprit soudain ce qu’elle aurait à faire pour survivre. Elle offrit son corps, nu et défait, suant et palpitant, humide, chaud et mouillé, en sacrifice à la bête. Peut-être qu’en la satisfaisant, elle pourrait vivre. Sinon, elle quitterait ce monde comme elle y est entrée, nue et gémissante. » Christie Sims, In The Velociraptor’s Nest.
Friction impossible
Des dinos déchirés entre la faim et la frustration sexuelle, des femmes de Cro-Magnon en peau de bêtes, soumises et salopes, des incartades paléo-zoophiles aussi contre-nature qu’anachroniques ; voilà la recette qui fit la fortune des deux pionnières, très vite en mesure de vivre de leur art. Il faut dire que le concept n’est pas nouveau non plus. Des amours mortelles du grand Zeus au romantisme contrarié du colossal King Kong, en passant par la passion bestiale entre l’érudite Belle et la rustre Bête, nos imaginaires fantasmatiques ont de tout temps été peuplés d’êtres chimériques aux proportions monumentales, aux charmes mystiques et aux libidos tourmentées. Loin d’être un frein, le caractère invraisemblable de telles rencontres serait au contraire la clé de l’engouement autour de ces genres littéraires, comme l’explique la professeure Clarissa Smith, autrice de porn studies, à la rédaction du Guardian : « Je pense que l’attrait que suscitent les monstres est là – c’est la profonde impossibilité de tels scénarios qui est fascinante et excitante, en permettant de jouer avec d’autres le jeu d’imaginer des unions aussi scandaleuses. »
C’est là que se trouve tout le sel de la littérature érotique, dans la communauté. Y a-t-il plus rassurant que de découvrir qu’à l’autre bout du monde, un quidam anonyme éprouve cette même fascination pour le rut du tricératops ? Alors, point de fausse pudeur entre initiés. À mi-chemin entre la recherche créative et la private joke, le dinosaur erotica se diversifie ainsi sous la plume de nouveaux auteurs, quitte à donner dans la surenchère, pour le plus grand bonheur d’un public qui conçoit l’érotisme à travers l’absurde. Avec A Billionaire Dinosaur Forced Me Gay, le romancier Hunter Fox explore donc un homo-érotisme préhistorique, teinté de nuances « fifty-shadienne », tandis que le renommé Chuck Tingle, connu pour ses fictions parodiques au millième degré (voir My Macaroni And Cheese Is A Lesbian Also She Is My Lawyer) emmène la faune mésozoïque dans l’espace, dans l’incontournable Space Raptor Butt Invasion.
Serious business ?
Bien entendu, le principal reproche adressé au dinosaur erotica concerne la qualité souvent douteuse de sa rédaction. « A Billionaire Dinosaur Forced Me Gay n’a aucune qualité rédemptrice. C’est horriblement écrit, moralement discutable, et même le sexe qu’il contient semble greffé après coup. » Bien qu’impitoyable dans sa critique, Damien Walter, chroniqueur au Guardian, met néanmoins le doigt sur l’un des ressorts du genre : la sidération moqueuse. « A Billionaire Dinosaur Forced Me Gay ne vaut probablement pas ses 3 dollars pour le quidam moyen, mais son existence est une chose merveilleuse, peut-être même importante. Qu’on le moque, bien sûr ; mais cette moquerie nous procure du plaisir. Aussi, si l’intérêt d’un livre est de divertir, Hunter Fox a fait un travail admirable. » Avec une moyenne de 3,4/5 selon les acheteurs d’Amazon, la nouvelle d’Hunter Fox a de toutes façons trouvé son public.
Des couvertures en photo-montage mêlant titres racoleurs, humains lascifs et dinos mal-détourés, aux intrigues recyclant sans vergogne les poncifs pervers les plus éculés, sans oublier le postulat de départ consistant à envisager une séance de galipettes avec Denver (« Ton ami, et bien plus encore… »), le dinosaur erotica assume pleinement son second degré, pour mieux conquérir une audience aux intérêts littéraires mixtes. Le réduire à une niche fétichiste pour paléo-zoophiles refoulés serait une insulte à l’intelligence de ses lecteurs. Pour autant, résumer ce pan culturel à une blague potache de club de lecture ne rend justice ni à l’incroyable diversité du genre, ni aux milliers de copies vendues. Oui, on peut trouver particulièrement ridicule l’idée de chafouiner un ptérodactyle et malgré tout se laisser aller à fantasmer sa fougue bestiale, sa virilité primitive, sa verge cuirassée. Alors autant en profiter avant que les hommes de science, ces éternels rabats-joie, nous apprennent finalement que nos chers dinos n’ont en réalité jamais eu de pénis…
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