Pète-moi le nombril !

Trop petit pour être ramoné, ce trou n’en est pas moins le lieu de beaucoup de fantasmes, et de pratiques étranges.

Cicatrisation ratée

Ne tournons pas plus longtemps autour du trou, le nombril fait de nous ce que nous sommes, c’est-à-dire des mammifères sexués, voire pour les meilleurs d’entre nous des êtres assoiffés de sexe. Chez le peuple samoan, et dans de nombreux endroits du Moyen-Orient, le nombril est ainsi considéré comme la zone la plus érotique. Le nombril, dans le monde gréco-romain symbolise à la fois le centre et notre séparation d’avec notre âme sœur originelle, qu’elle soit femme ou homme, selon que l’on soit hétéro- ou homosexuel.

« L’alvinophilie » naît de la fascination pour ce trou qui n’est après tout que la cicatrisation un peu ratée du cordon ombilical.

Le temps d’une chaussette

Par sa forme, par sa localisation, le nombril évoque indiscutablement une chatte ou un anus, et c’est ainsi qu’il annonce ces autres trous : il en est le prémisse. Un magazine lui est même dédié aux États-Unis : Belly Button Magazine, qui ne connaîtra malheureusement que deux numéros.

On comprend facilement le côté attrayant de remplir ce trou, de façon classique, en mimant une pénétration vaginale ou anale, ou de façon plus ludique, en l’utilisant comme réservoir. Qui n’a jamais rempli ce trou avec son propre sperme en se branlant ?

Bondage du nombril

C’est d’ailleurs bien pratique, le temps de mettre la main sur une feuille de sopalin ou sur une chaussette qui traîne. Sur soi, les choses sont amusantes, sur les autres, c’est encore mieux. Mais on aurait tort de croire que les plus grands fans du nombril se restreignent aux caresses, à une simulation de pénétration ou même à remplir le ventre de sa copine par l’extérieur : l’imagination des mecs est beaucoup plus débordante. Bougies, glaçons et parfois des choses plus surprenantes viennent s’y glisser pour provoquer les sensations les plus excitantes. On notera particulièrement, pour les plus courageux, le bondage du nombril.

Pénétrer l’inaccessible

La petite taille du nombril est tout ce qui fait sa spécificité lors de jeux sexuels. Hormis si la fille est très grosse, la peau du nombril ne peut entourer le gland, et les sensations sont donc théoriquement très relatives. Le nombril exprime l’inaccessible et le désir permanent. Ainsi, quand un cuisinier rencontre la plus belle fille de son époque, Lucrèce Borgia, fille de Pape et par essence fille inaccessible, et que ce même cuisinier aperçoit son nombril, il court rentrer chez lui, pour inventer un plat qui fera honneur à ce bout de chair osé et délicieux que lui-même ne pourra jamais approcher ou même manger : ainsi sont apparus les tortellinis, et on parierait bien que vous n’en mangerez plus de la même façon après avoir su ça.

Rouvrir le nombril

A ces tentatives d’accéder au nombril, parfois assez fastidieuses, s’ajoutent à de nombreuses pratiques plutôt morbides, pour ne pas dire carrément dangereuses. L’introduction dans le nombril de limes à ongles, crochets, bâtons et autres couteaux est un des aspects surprenants de la sexualité « nombriliste ». Ce fantasme de pénétration violente va souvent de paire avec le désir de se faire rouvrir le nombril, de se créer un autre trou, qui soit plus frontal pour l’autre, qui soit donc, dans un sens métaphorique, plus profond que les autres trous. Mais après tout, quel participant à une touze n’a jamais pensé que ça manque parfois de trous ?