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GirlsDoPorn, un scandale en marge du X-Business
Mensonge, coercition, doxxing, et maintenant viol et trafic sexuel, l’addition des propriétaires du site « pro-amateur » GilrsDoPorn s’allonge de jour en jour. Depuis plusieurs mois, le feuilleton GDP secoue le X-business américain, allant toujours plus loin dans le sordide. D’enquêtes fédérales en témoignages glaçants, le procès dresse le portrait toujours plus sombre d’un studio qui a mis l’abus et la tromperie au cœur de ses méthodes de production. Michael James Pratt, Matthew Wolfe, Andre Garcia encourent aujourd’hui des peines de prison à vie, assorties d’amendes de plusieurs centaines de milliers de dollars pour leurs agissements. Lumière sur un scandale qui, en dépit des apparences, illustre moins les pratiques de l’industrie californienne que le potentiel de nuisance sans limite des parasites sans foi ni loi qui gravitent autour.
Vingt-deux « Jane Doe »
Tout commence en février 2017, lorsque quatorze femmes déposent une plainte commune auprès de la Court Supérieure de San Diego, Californie, à l’encontre des opérateurs du site GirlsDoPorn. Elles reprochent aux intéressés de leur avoir menti quant à la diffusion des vidéos pornographiques qu’elles ont tourné pour eux. Le mode opératoire, rapporté par les dépositions, est toujours le même. Ces jeunes femmes, toutes entre 18 et 22 ans et généralement désargentées, répondaient invariablement à une juteuse proposition de casting mise en ligne par une société au nom évocateur tel que BeginEModeling.com, ExploreTalent.com ou encore Bubblegum Casting, sur le site d’annonces Craigslist. On leur faisait alors miroiter un shooting à San Diego, rémunéré jusqu’à 5 000 dollars. Puis, le piège se refermait. Une fois sur place, elles étaient accueillies par l’équipe de GDP qui leur annonçait finalement qu’il s’agissait d’un tournage porno. Mais pas de panique, les séquences ne seraient distribuées qu’en DVD, en Australie ou en Nouvelle-Zélande, pays d’origine du fondateur Michael Pratt, certainement pas aux Etats-Unis, et en aucun cas sur Internet. Les contrats précipitamment signés, les tournages commençaient dans la foulée, dans les chambres des hôtels les plus chics de San Diego ; tournages sur lesquels les organisateurs se permettaient tout ce qui leur passait par la tête : alcool et cannabis, abus de pouvoir divers et évidemment paiement en-deçà de la somme convenue. Les demoiselles étaient alors dûment reconduites à l’aéroport, non sans se voir proposer occasionnellement un petit extra hors caméra avec le performeur « maison », Andre ‘Dre’ Garcia. Et une fois « l’apprentie-modèle » renvoyée dans ses pénates, on uploadait sans vergogne les images sur le site GirlsDoPorn, le site où « de vraies jeunes amatrices ont des rapports sexuels en vidéo pour la toute première fois ». Sans foi ni loi, on vous dit…
À l’ouverture du procès, le 20 août de 2019, elles sont alors vingt-deux « Jane Doe » à relater des faits similaires. Mais selon l’avocat Brian Holm, qui représente cette partie, la liste des victimes serait bien plus longue. Contactées, certaines d’entre elles auraient préféré garder le silence pour ne pas réanimer la médiatisation humiliante qu’elles avaient subie lors de la parution de leurs scènes sur le site. La somme de témoignages concordants semble de toutes manières largement suffisante pour mettre à l’ombre les responsables pour un bon moment.
Le système GDP, une machine bien huilée
Face aux plaignantes, il devrait y avoir quatre personnes sur le banc des accusés : Michael James Pratt, le fondateur, Matthew Wolfe, son associé, Andre Garcia, le performeur masculin, ainsi que Val Moser, l’assistante personnelle de Pratt. C’est sans compter sur l’obstination de Michael Pratt à se soustraire à la justice. Introuvable depuis le début du procès, il est désormais considéré comme fugitif par le FBI, sans doute réfugié dans son pays natal. Au fond, rien de vraiment surprenant pour qui s’est penché sur la gestion de Girls Do Porn, une entreprise qui a érigé l’impunité en méthode de travail.
Du recrutement à la comptabilité, de la production à la diffusion, chaque étape apparaît comme sciemment pensée pour abuser des candidates, museler les plaintes et empocher les bénéfices, sans jamais rendre de compte à qui que ce soit. L’approvisionnement était assuré à travers de mensongères vitrines d’agences de mannequinat. Wolfe, Moser et Pratt s’y présentaient sous divers pseudonymes : Jonathan, Isaac, Jordan, Mark, Anna, Joshua, Ben, brouillant ainsi les pistes et les recours possibles. Sur les plateaux, on mentait effrontément aux modèles quant à la diffusion des séquences, de l’aveu même du cadreur Theodore Gyi, convoqué au procès civil à titre de témoin. À aucun moment GirlsDoPorn ne devait être évoqué, et l’on se servait des différentes sociétés-écrans des propriétaires (BLL, BubblegumFilms, etc.) pour désigner l’activité. Côté production, c’est le séduisant Andre Garcia qui s’imposait comme un rouage essentiel de la machine, et à ce titre aucune limite ne lui était imposée. Beau gosse latino au physique avantageux, il servait d’argument pour convaincre les jeunes femmes de franchir le pas. « Travaillez avec un beau mec de votre âge », promouvait-on. Ses frasques diverses lui valent aujourd’hui plusieurs plaintes pour viol.
Une fois les vidéos mises en ligne, les réclamations des candidates dupées étaient ignorées sur les réseaux de communications utilisés par GDP. Au besoin, les profils des plus acharnées étaient bloqués, de l’aveu cette fois-ci de l’assistante inculpée. Venaient ensuite les menaces. Toute révélation publique des agissements de GirlsDoPorn se solderait par la publication sur le web de l’identité réelle de la cafteuse. L’acquisition, en 2015, de PornWikileaks, l’ignoble forum de doxxing des pornstars (le fait de trahir l’identité réelle d’une performeuse), aurait précisément servi ce dessein, comme le révèle l’association de l’une des adresses électroniques de Michael Pratt avec le nom de domaine du site de slut-shaming.
Enfin, en bout de chaîne, les profits disparaissaient finalement sur les comptes offshore des compagnies fantoches, basées au Vanuatu, échappant ainsi au fisc.
En dix ans, GirlsDoPorn aurait amassé quelques dix-sept millions de dollars sur le dos de débutantes trompées, intimidées et démunies. À la lumière des preuves et des témoignages, ce qui aurait pu passer pour des écarts marginaux d’un studio à l’activité florissante se présente sous un autre jour, celui d’une authentique entreprise criminelle. D’ailleurs, le FBI ne s’y est pas trompé, requalifiant l’ensemble des malversations en une mise en examen devant la court fédérale, pour trafic sexuel.
À la marge du X-business
Le déballage médiatique de la machination d’envergure mise en place par Michael Pratt et ses complices dépeint une image fort glauque du X-business pro-amateur auprès du public. L’industrie américaine alors, s’insurge. Jamais, ô grand jamais, GDP n’a fait partie de la grande famille du X californien. Ses acteurs opéraient en francs-tireurs, en dehors de tous les gardes-fous instaurés par celle-ci. Du réseau d’agences aux syndicats professionnels de la discipline, GirlsDoPorn s’affranchissait de tout. C’est d’ailleurs l’ingrédient principale de sa recette : ni vu, ni connu ; des amatrices venues de nulle part dont on s’assurera surtout qu’on n’entende plus jamais parler d’elles ensuite. Une question reste en suspens : d’où est venu le succès qui a permis des débordements d’une telle ampleur ?
Encore une fois, tout est dans le titre ; « Des filles qui font du porno », par opposition aux actrices qui font leur boulot. Le storytelling du studio joue un rôle essentiel dans son succès commercial, à travers une spécificité pour le moins incongrue : être plus sincère avec sa fanbase qu’avec ses modèles. Ainsi, il instaure avec sa communauté une authentique complicité basée sur le slut-shaming, en ressassant le vieux cliché de la pauvre fille paumée « tombée dans le X » malgré elle, cette fois-ci appliqué au pied de la lettre. Les filles que vous voyez ici ne devraient pas faire du porno, a fortiori, elles n’en ont pas l’ambition, mais abusées par des producteurs véreux, elles se révèlent prête à tout pour empocher le magot. Vendeur, n’est-ce pas ?
Dès lors, le doxxing devient partie intégrante du propos, comme un jeu entre le studio méprisant et son audience vraisemblablement pornophobe. C’est à qui reconnaîtra la pauvrette dont la vie sera dorénavant ruinée. Ici, Miss Teen Colorado, là-bas, une future avocate prometteuse… Après tout, n’est-ce pas ce qui leur pendait au nez ? Outre PornWikileaks, un forum Reddit est créé, où divers anonymes manifestement proches de la production (d’autres prête-noms ?) donnent des insides, égrainent des indices, répondent aux demandes des fans les plus impliqués. La fanbase devient de fait l’extension du système GDP, comme une épée de Damoclès au-dessus de la têtes des participantes. Complicité, vous avez dit ?
Le tableau ne serait toutefois pas complet sans un dernier protagoniste, le partenaire complaisant de toutes les magouilles de la pornographie : le tout-puissant Pornhub. Là où n’importe quel réseau de professionnels du X aurait tiré la sonnette d’alarme quant à la provenance des séquences estampillées GDP, la négligence décomplexée de Pornhub vis-à-vis de la traçabilité de son contenu a offert à Michael Pratt et ses sbires une renommée mondiale et fait de leur production l’une des plus en vue de son réseau.
Interpelé à ce sujet, le tube porno a finalement effacé la chaîne de son réseau, des semaines après les premières plaintes. Pour ce qui est en revanche des centaines de séquences GDP piratées et remises en ligne par des particuliers, ou des chaînes affiliées du studio incriminé telles que MomPov, Pornhub s’en lave les mains. Vous aurez donc sans doute le bonheur d’apercevoir un jour l’un des forfaits d’Andre Garcia en direct sur la plateforme-phare de Mindgeek. Chanceux que vous êtes.
Si l’on ne peut décemment pas associer GirlsDoPorn aux véritables professionnels du X-business, il semble toutefois essentiel de souligner que le studio a prospéré en s’établissant de lui-même comme un acteur naturel du X auprès d’une communauté de fans moins portée sur le porno que sur l’exploitation qu’il suggère. Il a alors fait de ses méthodes frauduleuses des normes et user de tous les canaux de communication pour asseoir son statut, son succès public pour toute légitimité. Si la justice semble enfin prête à être rendue pour les innombrables victimes que compte le système GDP, le X-business américain risque, lui, de pâtir longtemps de l’image délétère de la profession que Michael Pratt, Matthew Wolfe, Andre Garcia et Val Moser laissent au grand public.
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