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Le guide de la lingerie à l’usage des mâles virils

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Est-il univers plus étranger à un mâle bourru et velu, que le monde délicat de la lingerie ? Si la différence entre un tanga et un caraco vous échappe ; si pour vous, un bustier et un corset, c’est la même chose ; rien de tel alors qu’un petit lexique des termes usuels pour enfin briller par votre érudition dans les moments critiques.

Alors que les dames naviguent avec l’aisance des initiées dans les boutiques dédiées, jonglant de soutifs en culottes aux dénominations sibyllines, les boys semblent y barboter comme des poissons hors de l’eau, certes émerveillés par tant de grâce, mais clairement à mille lieux de leur élément. Pire ! Qui, au moment du coucher, ne s’est jamais entendu déballer cet obscur sabir, dans l’espoir de voir jaillir l’étincelle dans les yeux de sa douce, puis les seins hors de son crop top :

« Chérie, tu mettrais le truc que j’aime bien ? Mais si, tu sais, le machin brillant, là… raz la fouf’, avec les petits trucs qui… oui, voilà, qui te fait des gros tétés… Tu vois ? »

Oui, malheureusement, elle voit.

En haut

Si dans l’imaginaire collectif, le top est trusté par l’incontournable soutien-gorge, promesse de délices mammaires qui n’attendent que d’être déballés, la poitrine sait pourtant se parer d’écrin bien plus divers et sophistiqués pour souligner sa volupté. 

Dépourvu de bretelles, bardé d’armatures métalliques destinées à affiner la taille et gonfler la poitrine, généralement lassé pour s’ajuster parfaitement, le corset s’impose ici comme le classique historique, loin devant le fameux soutif en matière d’ancienneté. Apanage des Dames, avec un D majuscule, il ne doit toutefois pas être confondu avec son cousin le bustier, avec qui il partage son look victorien et sa nature couvrante (l’un et l’autre descendent généralement jusqu’au nombril). Ce dernier se révèle bien moins structuré, se contentant de soutenir le sein au moyen de baleines. Il se porte avec ou sans bretelles. Vient ensuite la guêpière, popularisée par le New Look de Christian Dior dans les années 50. Il s’agit ni plus ni moins que de la combinaison, en un seul sous-vêtement, du bustier et du porte-jarretelles. On peut enfin citer le caraco, petit débardeur (un haut à bretelle, sans manche) en satin bordé de dentelles, ample et lâche, tombant sur la taille.

En outre, le soutien-gorge relève lui-même d’une véritable science, dont il convient de connaître les subtilités sur le bout des tétons. De la brassière bouclée d’un élastique, spécialement conçue pour le sport, au dos-nu dont les lanières se croisent sur la nuque et au creux des reins, pour mettre en valeur les reliefs dorsaux, en passant par le bandeau, qui libère les épaules, les coupes se déclinent selon les usages. Idem pour les bonnets, qui proposent toute une variété de formes, et donc d’effets. Il y a les corbeilles, en demi-lune, qui soutiennent une poitrine haute et débordante ; les balconnets, intermédiaires, qui maintiennent le galbe tout en offrant un décolleté vertigineux ; les emboîtants, qui épousent entièrement le sein ; les triangles, généralement dépourvus d’armatures. Il faut aussi compter avec le traître push-up, qui contrairement à la légende urbaine, n’est pas nécessairement rembourré à l’excès. Son secret réside dans son godet, la partie qui relie les deux bonnets. Plus étroit que sur les autres modèles, il resserre les tchoutches pour faire jaillir la pulpe.

En ce qui concerne l’aspect technique, les armatures sont nommées « baleines », et les fermoirs des « agrafes ». Enfin, les tailles (75A, 85B, 95D…) sont systématiquement décrites par un nombre, le tour de poitrine en cm, et une lettre, signifiant la profondeur du bonnet par ordre croissant dans l’alphabet. Apparemment corrélées, ces deux valeurs n’en sont pas moins indépendantes. Il existe donc des 75C comme des 90B – enfin, en théorie, chez les marchand beaucoup moins…

En bas

Côté gambettes, la panoplie est toute aussi fournie. De l’indétrônable petite culotte, qu’elle soit gainante, taille basse, ou même fendue, à son éternel rival le string, ficelle ou dentelle, les petits et les gros culs ont l’embarras du choix pour se couvrir plus ou moins chaudement. Le tanga fait alors figure d’entre-deux. Là où le string disparaît entre les fesses depuis la ceinture, ne laissant apparaître au mieux qu’un élégant triangle de tissu couvrant le sacrum, la coupe de son correspondant brésilien vient mordre les reliefs charnus, sans les dissimuler, pour les encadrer comme des tableaux de maître. Le shorty se la joue plus chaste, quoique tout aussi sexy. Taillé comme un boxer, mais en plus court, il se porte haut, pour cacher la taille, mais révéler les cuisses devant, et le sommet de la croupe derrière.

Le tableau ne serait toutefois pas complet sans évoquer les bas, indissociables du très chic porte-jarretelles. Les jarretelles en question, ce sont les petites lanières destinées à suspendre lesdits bas à cette ravissante ceinture de non-chasteté, à l’époque où ces derniers n’étaient pas « auto-fixants », c’est-à-dire pourvus d’une bande élastique les maintenant en haut des cuisses. Elles ne doivent pas être confondues avec la jarretière, petit anneau de filigrane porté à la cuisse et dont on déshabille la mariée lors de n’importe quelle noce digne de ce nom.

Source d’un fétichisme hyper-populaire, les bas se déclinent sous de nombreuses formes. Il y a les collants, ou collants-culottes, qui habillent les deux jambes d’une seule pièce, ceinte au niveau de la taille ; les bas de soie ou de nylon, option couture pour un look vintage ; les bas résille, au maillage quadrillé comme un filet de pêche ; les bas de laine, pour les inconditionnels du mohair…

Ensemble

Enfin, la lingerie ne se résume pas qu’à des compositions deux pièces. Le body, justaucorps d’apparat érotique, s’affiche par exemple comme la tendance du moment. Plus explicite encore, on trouve le harnais, enchevêtrement savamment organisé de lanières ajustées précisément pour soutenir et souligner les courbes et les lignes de celle (ou celui) qui le porte.

Les harnais Bad Star

Evidemment, la mode sexy a investi le domaine du vêtement de nuit, reléguant le pyjama au placard au profit de la nuisette. Aussi appelée babydoll, en référence au film du même nom d’Elia Kazan, elle prend la forme d’une petite robe légère, en tissu raffiné, qui tombe juste sous les fesses, comme pour inspirer les œillades indiscrètes. Elle peut se compléter d’un peignoir fin et transparent que l’on nomme « déshabillé ». Comme s’il y avait besoin de le préciser…

Par souci d’exhaustivité, nous ne pouvons, à notre grand regret, faire l’impasse les grenouillères, onesies et autres babygros taille adulte. Ces accoutrements un brin infantiles (avis aux amateurs de DDLG) rencontrent en effet un succès fou auprès de la nouvelle génération bercée au cosplay et aux déguisements de licorne. En ce qui concerne le potentiel aphrodisiaque du pilou, chacun voit donc midi à sa porte.

Voilà pour ce petit tour d’horizon de la lingerie féminine, qui vous permettra désormais de vous illustrer devant les élues de vos cœurs et de vos chibres  (voire de vos vulves), lorsqu’il s’agira d’évoquer les tenues de coquines dont vous aimez les voir vêtues.

« Enfilerais-tu ton ravissant caraco en satin et plumetis… tu sais, avec les corbeilles… Tu vois ?

Oui, voilà, celui qui te fait des gros tétés… »

Titulaire d'une maîtrise en cinéma, auteur d'une Porn Study à l'Université Paris VII Diderot, Clint B. est aujourd'hui chroniqueur de l'actualité porno.

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