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La suprématie féminine, un fascisme féministe ?

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C’est un fantasme, le plus souvent masculin, qui voudrait se faire passer pour une philosophie. Récupérée par certaines féministes extrémistes, américaines notamment, la Suprématie féminine revendique et prône la soumission aveugle et absolue des hommes envers les femmes. Selon cette doctrine, les hommes seraient des êtres inférieurs à leurs alter ego féminins, lesquelles devraient être les seules créatures humaines à même d’exercer le pouvoir et de diriger la planète.

L’argument essentiel des suprémacistes féministes se fonde sur un constat censé être « objectif » : seule la femme est capable de concevoir la vie en portant un enfant, elle seule perpétue le cercle vital de l’humanité, sa « supériorité » sur le misérable mâle est donc dès lors démontrée. On oublie juste la présence et l’importance du donneur de spermatozoïdes, mais pas grave. Viennent en renfort des arguments plus ou moins poussifs selon lesquels la femme serait par nature plus « cérébrale », plus réfléchie, moins travaillée par ses pulsions bestiales, et donc moins portée à faire la guerre et à mettre la planète à feu et à sang. Bin voyons, pourquoi pas : qui sait si Margaret Thatcher, femme à poigne entre toutes, n’était pas un travesti ?

LE MYSTÈRE ÉLISE SUTTON

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Elise Sutton, la mystérieuse gourou suprémaciste qui veut faire marcher les homme au pas

L’une des principales théoriciennes de la Suprématie féminine est une certaine Élise Sutton, une Américaine qui diffuse sur ses sites de véritables modes d’emploi de soumission de l’homme par la femme. Les braves épouses et concubines sont incitées par Élise à assumer fièrement leur rôle dominant au quotidien, et à « prendre le contrôle » de leurs maris et concubins via toute une série de consignes et conseils pratiques à appliquer dans le cadre du couple. Pour le bien de l’humanité, ça va de soi.

Problème, cette « Élise Sutton », si prolixe en écrits et quasi mythique sur le Net, personne ne l’a jamais vue ni rencontrée dans la vie réelle. Aucune photo, vidéo ou interview à visage découvert ne nous en confirme l’existence. En France, une certaine « Miss Dana » — qui gère le site http://suprematiefeminine.over-blog.com/ et un forum satellite très fréquenté — affirme être son porte-voix national. On est prié de la croire sur parole car, sur ces sites encore, rien ne permet d’attester de l’existence réelle de la soi-disant gourou Élise Sutton.

LA GYNOCRATIE, SIMPLE FANTASME MASCULIN

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Le féminisme version 2020 ?

La réalité est sans doute plus prosaïque : Élise Sutton n’existe pas… ou alors il s’agit d’un homme qui se fait plaisir en exposant le catalogue de ses fantasmes de façon très construite, redoutablement habile et parfaitement maîtrisée… au point qu’il réussit à berner tout le monde : « dominas » en recherche de justifications philosophiques approximatives, et « soumis » énamourés de leurs déesses.

Car, revenons sur terre, avant d’être un concept philosophique fumeux, la Suprématie féminine est bien d’abord et avant tout un puissant et très répandu fantasme masculin : les sites de « Miss Dana » sont ainsi fréquentés par une ribambelle d’hommes soumis qui se revendiquent « carpettes », « chiens » et autres « lopettes » à la disposition servile de ces Dames. Pour Elles, ces braves toutous sont prêts à endurer toutes les humiliations, toutes les insultes, c’est ça qui les fait bander. Et quand on s’adresse à ces Dames, on le fait avec des majuscules s’il vous plaît : dans cet univers folklorique, on évoque toujours le sexe féminin avec le respect typographique qui lui est dû. Tout ce qui est Féminin doit ainsi être écrit avec une majuscule. Femme, Maîtresse, Madame, Mademoiselle, Déesse, etc.

Qu’on s’amuse avec le SM, la domination, toussa, pas de problème. C’est du sexe entre adultes, chacun fait ce qu’il veut de son cul et de celui de l’autre entre majeurs consentants du moment que chaque partenaire y prend plaisir. Mais qu’on essaye de nous faire passer une simple pratique SM de niche (la domination de la femme sur l’homme) pour une « philosophie » globale et cohérente, il y a quand même de quoi doucement rigoler. Car ne nous racontons pas d’histoires : dans le porno, on connaît la nature humaine et on sait combien la soumission masculine est un fantasme répandu. Nombre de respectables businessmen en costard-cravate aiment conclure leur journée de travail par une petite séance d’humiliation discrète chez une Domina (500€ minimum) avant de rentrer à la maison retrouver bobonne. Si croire aux sornettes d’une pseudo « suprématie féminine » aide à booster la libido de ces messieurs le temps d’une séance, tant mieux pour eux. Mais, une fois de retour à la maison, repus et soulagés de leurs fantasmes, pas sûr  qu’ils soient toujours sincèrement convaincus de la « supériorité » supposée de l’être féminin qui vient de leur cogner dessus, que ce soit pour de l’argent ou par plaisir sadique.

KIT ET FOLKLORE SM AU GRAND COMPLET

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Sois belle et frappe-moi !

Il faut dire que, question fantasme, la Suprématie féminine trimballe l’ensemble du kit idéal rêvé par tout bon mâle soumis :

la Femme est idéalisée, considérée comme une Déesse, un Être supérieur et infaillible.

accessoirisée de fouets, cravaches, martinets, pinces, liens, etc., et parée d’une esthétique sadomaso toute de cuir et de métal, Elle fait régner Sa loi et sait se montrer impitoyable – moralement autant que physiquement – avec les misérables larves que sont les hommes.

sur son « chien », la Déesse a tout pouvoir : de vie et de mort, mais aussi, pourquoi pas, de castration [1]. Le pénis de l’homme ne sert à rien, aussi convient-il soit de l’enfermer dans une cage de chasteté, soit de l’en débarrasser. Ainsi, cette faible créature ne sera plus soumise à ses basses pulsions, et mieux à même de se soumettre en toute sérénité à la puissance du pouvoir Féminin.

le « cuckholding » est bien entendu conseillé, chaque femme dominante étant invitée à avoir plusieurs amants… et bien sûr à se livrer à des ébats décomplexés devant son cocu de légitime.

la féminisation du soumis est aussi bienvenue, et le recours à l’humiliation par la « féminisation forcée » de l’homme est banale dans le monde de la Suprématie féminine.

– etc.

Foin de « philosophie », admettons plutôt que tout cela est simplement du folklore, de la fiction pour amateurs de branlette à la sauce SM. Dans les années 70, les BD « Barbarella » et « Valérian » montraient des armées d’hommes commandés par des guerrières gynocrates aussi impitoyables que sexys. Plus loin dans l’antiquité, les Grecs fantasmaient déjà sur des pseudo civilisations d’Amazones ou de « Lemniennes » dominantes. De tout temps, beaucoup d’hommes ont fantasmé sur cette mythologie de Femmes dotées d’une mâle puissance – séduisante par son esthétique guerrière montrant des créatures féminines cuirassées de métal et brandissant l’épée du haut de leurs destriers –, mais qu’il n’est pas question pour un esprit sain contemporain de prendre au sérieux.

GYNOCRATIE ET MATRIARCAT, UN PROJET POLITIQUE DANS L’AIR DU TEMPS ?

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Les Amazones et guerrières sexy ont toujours fasciné les mâles

Le fantasme évacué, revenons au réel. Des sociétés matriarcales ont existé et existent encore sur la planète, bien qu’elles soient évidemment très minoritaires. Ce sont le plus souvent des groupuscules isolés d’Afrique ou d’Indonésie (tribu de Lau, îles Salomon, Mélanésie), mais elles n’ont rien à voir avec la dictature du fantasme fasciste gynocratique : aucun homme n’y est humilié au quotidien, castré ou exécuté parce qu’une femme l’aurait décidé !

Paradoxalement, ce seraient plutôt nos sociétés occidentales qui, ces temps-ci, pourraient être menacées de contamination par le danger gynocrate. La théorie du genre prônée par les bien-pensants au pouvoir et leurs zélateurs est en effet en train de devenir une insidieuse réalité. Les féministes les plus enragées rêvent d’une planète de genre uniforme où les garçons ne sont plus des garçons et où les filles ont renoncé à leur essence féminine. L’idéologie actuelle, « progressiste » en diable, veut abolir les « frontières » de genres : plus question pour un petit garçon de jouer avec des armes factices (des magasins de jouets viennent de retirer les jouets-armes de leurs rayons pour Noël !) ; tandis que, pour une petite fille, jouer à la poupée ne relèverait plus que d’un honteux schéma sexiste, forcément phallocrate et misogyne.

Le message est habile, soutenu et encouragé par des féministes extrémistes au nom d’une morale soi-disant égalitariste. Selon elles, il est temps de calmer les ardeurs viriles de nos petits machos en devenir, et d’apprendre à nos gamines à résister à la propagande masculine qui voudrait les conserver enfermées dans les vieux clichés réactionnaires des temps jadis. Mais il est aussi vicieux et dangereux, car certaines activistes qui ont du mal à dissimuler leur haine du mâle pourraient être tentées de profiter de l’air du temps pour embrayer sur une propagande plus agressive encore, visant à déviriliser définitivement la population mâle, déjà complexée et émasculée par des décennies d’utopies soixante-huitardes. Aux armes, citoyennes progressistes, nous disent ces propagandistes féministes : à vous les pistolets – factices ou pas –, prenez le pouvoir, et imposez une bonne fois votre volonté à ces faibles créatures que sont les hommes !

On n’en est pas là, mais tout de même : si l’on n’y prend pas garde, qui sait si l’on ne se réveillera pas un de ces jours dénués de nos paires de couilles, les mecs ?

[1] Lire à ce sujet « La solution Amazone », fiction particulièrement gratinée à base de Suprématie féminine.

Consommateur de porno, obsédé sexuel et journaliste pigiste pour la presse respectable. Sous couverture ici car je tiens à conserver mes jobs ailleurs, merci de votre compréhension.

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