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Romero, réalisateur de Hentaied : « Les éléments les plus spécifiques au hentai ? Ahegao et tentacules… »

Créateur du tentaculaire studio Hentaied, mais aussi musicien, cinéphile et cinéaste, le mystérieux Romero nous accorde une interview.
Il y a quelques mois, nous évoquions ici les arcanes obscurs de la cthulhophilie, cette inavouable passion érotique pour les tentacules. Or, loin d’être une paraphilie marginale, ce fétichisme serait en passe de conquérir le monde, à l’aune d’une curiosité grandissante pour le hentai. Tant et si bien qu’un ambitieux studio s’est emparé du filon pour produire, tenez-vous bien, du hentai en live-action, à grands renforts de tentacules synthétiques et de fluides gluants. Son nom : Hentaied, évidemment, à mater sans modération sur Pornudeo, la nouvelle plateforme de streaming pour adultes. Et son créateur Romero a accepté de répondre aux improbables questions que l’on se pose sur son art si étrange…
Qui es-tu et d’où est-ce que tu viens ?
Je suis Romero, je viens d’une petite ville au nord de l’Italie, l’un de ces coins où rien n’arrive et où les rêves ne se réalisent pas. J’ai commencé à éditer des vidéos sur Youtube dès l’âge de 12 ans et à en faire la musique. J’ai travaillé comme musicien pendant un moment, le temps de développer mes compétences cinématographiques.

Retrouvez aussi Defeated sur Pornudeo
Quand et comment as-tu commencé à produire du contenu pour adultes ?
Quand j’avais 18 ans, j’ai rencontré un type par hasard, qui produisait de contenus pour fétichistes des pieds sur Clip4Sales, et il m’a raconté quelques histoires. Mon but à l’époque (et toujours maintenant) était de faire du grand cinéma érotique et exubérant, sachant pertinemment qu’il s’agit d’un objectif à long terme. Alors j’ai décidé de commencer dans l’industrie pour adultes, d’abord avec ma première production Defeated (un studio spécialisé dans la lutte lesbienne), histoire d’en apprendre plus sur le business et de perfectionner mes talents vidéos.
Comment tu as découvert le hentai ?
À l’école… Vraiment ! Je suis fan d’anime depuis que je suis petit (Kenshiro, Dragon Ball, etc.). Et se procurer du porno à l’époque était assez tortueux. Tout le monde n’avait pas encore Internet, donc c’était plutôt un truc de nerd.
Quel intérêt tu portes à ce genre de production ?
La partie « tentacule » de Hentaied, qui est devenue la plus populaire, m’est venue en regardant Ash Vs Evil Dead et en me remémorant le premier film de la série. (Dieu bénisse Sam Raimi.) Je me suis posé la question : « Hey, comment je peux rendre ça crédible et appréciable pour une grande importante du public porno ? » Pour moi, c’était un vrai défi, que de concurrencer la qualité de production des majors du X, tout en restant dans une telle niche. Encore un bon moyen de diversifier mes compétences.
Comment Hentaied est né ? Comment définis-tu le concept ?
Je voulais faire du hentai, et l’idée m’a frappé. Eh, mais, et si j’utilisais ce que je sais faire pour réaliser des scènes « hentai-ed » – ie. réalisées selon un prisme hentai ?
L’idée a pris vie sous la forme d’une sorte de porno artistique, avec beaucoup de foutre, de monstres, de filles effrayées qui finissent par découvrir qu’elles adorent ça et s’abandonner au plaisir. Quand j’ai dit ça au début, tous ceux à qui j’en parlais éclataient de rire !
Lumière, composition, cadrages, tu as l’air de connaître ton cinéma. Où as-tu appris tout ça ?
Je regarde énormément de film, lit beaucoup de livres sur le cinéma et la photographie, j’ai collaboré avec beaucoup de grands réalisateurs et… On est en 2021. Youtube ! Enormément de Youtube : des interviews de mes réalisateurs préférés, des making of de films, etc., etc. Aussi, j’ai tourné des milliers de scènes dans ma carrière, ça aide. Sur chaque plateau, la question est la même : comment je peux faire mieux ?
Est-ce que tu peux me parler de la demi-bonnette que tu utilises sur certains plans (une demi-lentille placée au bout de l’objectif) ? Comment ça marche et quel est l’intérêt d’utiliser un outil optique si singulier ?
Oh, mince ! Personne ne m’a jamais posé la question ou même reconnu ces plans ! Ce trick est plutôt cool, pas vrai ? J’aime le fait d’être au plus près, développer une ambiance claustrophobe. Si tu chausses un 200mm avec une tonne de lumière, tu peux d’approcher très près de la fille, mais en utilisant une demi-bonnette, tu peux pratiquement plonger la tête dans sa chatte, tout en maintenant le focus sur son visage à elle.
Qui sont tes références dans le cinéma traditionnel ?
Mes réalisateurs préférés sont Park Chan Wook et Robert Rodriguez. Park Chan Wook est un maître du story-telling, avec un charme et un style incroyables à chaque plan ; juste intense à chaque émotion qu’il veut exprimer. Robert Rodriguez, c’est le roi de l’outrance. Ce type a fait une série que personne n’a achetée, alors il a acheté la chaîne pour la diffuser. Un génie !
Parle-moi de ces tentacules. Quel est le lien avec le hentai ?
J’ai discuté avec l’un des artistes hentai les plus célèbres aujourd’hui, Toshio Maeda, inventeur du tentacle-porn. Il a créé ces comics à cause des règles de censure japonaise concernant le porno, qui interdisent de montrer des vulves et des pénis ensemble sans les masquer. (Est-ce pour cela que la culture sexuelle japonaise est si excessivement surréaliste ? Peut-être…)
Si tu réfléchis aux éléments les plus spécifiques du hentai, les deux caractéristiques qu’on retrouve là et nulle part ailleurs sont les ahegao et les tentacules. Jusqu’alors, ces choses là n’étaient techniquement pas très jolies à voir en vrai. Mais le game a changé…
De quoi sont-elles faites ? Comment les as-tu acquises ?
Nos tentacules sont faits de silicone. On a travaillé avec des sextoys du commerce, au début, mais on s’est vite mis à les concevoir nous-mêmes. On utilise des tentacules « animatroniques », des sortes de monstres-robots contrôlés par un joystick.
Sont-elles faciles à manipuler ? Est-ce que la taille, ça compte ?
Ils ne sont PAS DU TOUT facile à manipuler, et d’autant moins qu’il est question de filmer avec. Une scène Hentaied prend trois à quatre jours (dix heures par jour) à tourner, à cause de ces difficultés. MAIS, je dispose de deux Maîtres Tentacule, Eve et Julia, qui ont développé cette compétence à la perfection !
Leur taille est plus petite qu’une queue, nous aimons l’idée de pouvoir en introduire plein dans les filles. En avoir de plus gros, sur des tournages aussi longs, serait contre-productif.
Tes créations semblent verser du côté des thématiques de démence et d’aliénation mentale propre à l’horreur Lovecraftienne. C’est intentionnel ? Une de tes influences ?
Lovecraft est définitivement l’une des influences du projet, oui.
Est-il plus facile de tourner des scènes « consensuellement non-consensuelles » quand le méchant n’est pas personnifié sous les traits d’un être humain, en matière de production, mais aussi de censure, après coup ?
La censure est une question que je garde à l’esprit, pour essayer de réaliser un produit compatible avec le marché, mais ce n’est pas la raison principale pour laquelle je ne fais pas appel à des mecs. Je pense qu’il serait assez inconfortable d’avoir le genre d’énergie que je cherche sur un plateau où d’authentiques rapports sexuels ont lieu. Ce n’est pas le genre de contenu que je veux montrer au public, ou avec lequel je voudrais l’influencer. Je suis absolument contre les scènes de non-consentement. Je pense que cette manière de faire rend les choses acceptables, et que tout le monde comprend très bien que la scène est complètement irréaliste et scénarisée.
Comment les filles réagissent quand vient le moment de performer avec des tentacules factices ? Jia Lissa a l’air de beaucoup s’amuser à réaliser ce genre de performance assez inhabituelle…
C’est le cas de la plupart des filles. Valentina Nappi s’est vraiment éclatée, haha ! C’est marrant comme ça prend. La plupart des jeunes filles sont un peu effrayées à l’idée d’accéder à mes tournages, mais dès qu’elles comprennent l’atmosphère familiale dans laquelle on travaille et qu’elles réalisent que le plateau n’est pas aussi sombre qu’il en a l’air, elles sont beaucoup plus détendues lorsqu’arrive le moment de la performance sexuelle. C’est important pour nous que les filles aient une bonne expérience sur le plateau et aiment le produit qu’on crée.
Pour la plupart des top performeuses, ce sont elles m’ont contacté pour participer à cette production, bien plus que moi je ne les ai bookées.
Avec Jia, c’est un peu plus spécial. Du fait qu’elle soit ma compagne et qu’on vive ensemble depuis un moment, on peut bien plus explorer à deux, communiquer et se comprendre l’un l’autre, préparer les choses à l’avance. Elle est incroyablement douée pour écrire ses dialogues. C’est probablement les seuls tournages où il est difficile de rester super-professionnel pour moi… Haha !
Quelle est la place des contenus adultes de niche dans le X-business des années 2020 ? Pourquoi ne pas avoir cédé à l’hégémonie universelle du gonzo ?
Quand tu cherches du mainstream, il y a beaucoup de productions qui font la même chose ; c’est pourquoi le public est plus qu’heureux de s’abonner un site spécifique qui produit exactement ce qu’il veut voir. Et je pense que les gens valorisent la qualité plus que toute autre chose. C’est ce qui fait que Hentaied sort du lot. Je cherche aussi à m’associer avec de nouveaux réalisateurs comme moi pour s’ouvrir à de nouvelles niches.
Je viendrai un jour au mainstream. Et quand ce moment adviendra, vous m’entendrez arriver…
Merci beaucoup Romero !
Merci du temps que vous passerez à me lire.
Cheers !
Retrouvez dès maintenant les scènes du studio Hentaied sur Pornudeo
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